Les chiffres tronqués de la qualité des eaux de baignade !

vendredi 11 août 2006.
 

Pollution. 96,5 % des plages françaises sont conformes selon le ministère, mais toutes n’ont pas été répertoriées.

L’été, la qualité des eaux de baignade en France prend soudain une certaine importance. Alors que l’Assemblée nationale vient tout juste de terminer sa discussion du projet de la loi sur l’eau et les milieux aquatiques, le ministère de l’Ecologie a rendu public le bilan 2005 de la qualité sanitaire des eaux de baignade : 96,5 % des plages sont conformes (96,9 % en eaux de mer, 95,9 % pour les eaux douces). Des chiffres rassurants, surtout lorsqu’on les compare à ceux de 1976, date du premier bilan sanitaire en France, avec moins de 70 % de plages conformes.

Infraction. Mais que représentent réellement ces données ? La Commission européenne s’était penchée sur le problème début avril, et avait même ouvert une procédure d’infraction contre onze Etats membres, dont la France. Entre 1990 et 2004, Bruxelles a constaté que 7 000 aires de baignade avaient disparu sans explication de la liste des sites où la qualité de l’eau est surveillée. En France, 383 plages de mer sur 2 255 ont disparu de la liste, soit 17 %. Un chiffre qui passe à 48 % pour les plages d’eau douce. « 96,5 % de plages conformes, ça ne veut pas dire grand-chose », insiste Cendrine Templier, de l’association Surfrider, à l’initiative de la Carte des pavillons noirs des côtes françaises. « En 2004, la Grèce avait annoncé conformes 100 % de ses sites en eaux douces. Il n’y en avait en fait que quatre répertoriés. »

Mais l’autre problème qui préoccupe Surfrider, c’est qu’aujourd’hui les prélèvements des eaux de baignade ne sont effectués qu’en vue de la période estivale (15 juin-15 septembre). « Nous nous efforçons d’étaler ces contrôles le reste de l’année », continue la directrice de l’association qui commence à développer ses propres laboratoires d’analyse.

Bactérie. La qualité des eaux dépend essentiellement de la présence de la bactérie Escherichia coli, témoin d’une contamination fécale. Mercredi, l’Assemblée a décidé de transposer dans la loi française la directive européenne sur la qualité des eaux de baignade. Une décision qui obligera la France à se pencher plus sérieusement sur le problème : le seuil de présence de cette bactérie autorisé par Bruxelles pour 2008 a été divisé par quatre.


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