2.800 interpellations et de nombreux blessés le 1er mai en Turquie

samedi 3 mai 2008.
 

D’après le bilan dressé par la section stambouliote (Istamboul) de l’Association turque des droits de l’homme (IHD), la police aurait arrêté 2.800 personnes parmi les manifestants qui voulaient célébrer la fête du 1er mai sur la place Taksim.

La section stambouliote de l’IHD vient de publier son bilan de la fête du 1er mai à Istanbul devenu pour la circonstance un véritable champ de bataille.

Tout en condamnant l’intervention policière, l’IHD souligne qu’Istanbul a été soumise à un régime d’état d’urgence qui ne porte pas son nom. L’association attire l’attention sur le fait que les droits de l’homme et les libertés sont devenues inaccessibles et demande par conséquent que les autorités soient mises en examen et condamnées.

Elle rappelle que les forces de sécurité soi-disant incapables de disperser le petit groupe de Loups Gris (extrême droite) qui avait attaqué la fête organisée par le DTP (Parti pour une société démocratique, pro-kurde) il y a quelques jours à Sakarya ont radicalement privé des centaines de manifestants de leur droit de se réunir.

Par ailleurs, le communiqué dénombre 2.800 interpellations parmi les manifestants qui ont tenté d’affluer vers la place Taksim dont plusieurs dizaines de victimes de coups et blessures. Ci-dessous, les renseignements contenus dans le communiqué de l’IHD :

« - Durant l’attaque menée contre la centrale générale de la Confédération révolutionnaire des syndicats ouvriers (DISK), trois personnes non identifiées ont été arrêtées et quatre ouvriers ont été blessés, dont un grièvement.

A Harbiye, 15 à 20 personnes dont les noms sont inconnus ont été interpellées.

Dans la rue Bekar qui croise l’avenue Istiklal, la police a forcé la porte de trois immeubles pour y mener des perquisitions.

Devant le centre commercial Cevahir à Sisli, la police a mené une attaque à la bombe lacrymogène et à la matraque.

A Sisli, on a appris qu’une personne a été blessée par balles. L’information n’a pas été confirmée (*)

La dénommée Ayse Tuncer a été blessée par un jet de bombe lacrymogène qui a heurté son dos.

La dénommée Tülay Nalbant a eu le crâne fracturé à coups de matraques.

La dénommée Filiz Gülkokuer a été hospitalisée au centre pédiatrique de Sisli suite à une intoxication due aux gaz lacrymogènes.

La dénommée Merter Özaydın a été grièvement blessée suite aux coups de pieds que les policiers lui ont asséné aux yeux.

250 membres de la Confédération des syndicats des travailleurs du service public (KESK) et de l’Union turque des médecins (TTB) ont été mis en garde à vue, puis relâchés.

Près de 1.500 ouvriers ont été emmenés à la direction de la Sûreté située à Gayrettepe tandis qu’un millier de manifestants ont été bloqués dans le stade de Inönü où ils s’étaient préalablement donné rendez-vous.

Deux hommes et une femme occupant une voiture banalisée ont ouvert le feu sur la foule dans le quartier de Hacihüsrev. Leur véhicule a ensuite heurté une vieille femme avant de prendre la fuite.

Un policier de faction devant l’ambassade du Liban et un homme en tenue civile ont ouvert le feu sur les manifestants. »

Source : Firat News Agency, 1er mai 2008

Traduction : Bahar Kimyongür

(*) NDT : La victime serait un membre du Front pour les droits et les libertés (HÖC) dénommé Burhan Gül et âgé de 19 ans. Le projectile qui l’aurait atteint à la tête serait soit une balle en plastique, soit une bombe lacrymogène. D’après son avocat Taylan Tanay, sa vie serait hors de danger.


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