QUE FAIT LA POLICE ( article décembre 2008) ? (Amis du Monde diplomatique)

jeudi 17 janvier 2008.
 

Ivresse

Soucieux de la bonne santé des “individus” que nous sommes, les policiers s’appliquent fréquemment à faire souffler les automobilistes dans les alcootests. Limite autorisée, 0,25 mg. d’alcool par litre d’air expiré. Entre 0,25 et 0,40, 1e pékin peut abandonner son véhicule, et rentrer chez lui à pieds. Dans la nuit du 9 au 10 octobre 2007, un automobiliste est invité à souffler dans le ballon. Manque de chance, le résultat est accablant, 0,43 mg. Pour ces 0,03 mg., l’ivrogne présumé va être menotté, passer d’un commissariat à l’autre, puis en cellule de dégrisement immonde, et puis être mis à nu -c’est la procédure- avec interdiction de prévenir sa famille car son téléphone portable lui a été confisqué -toujours la procédure. Interpellé tel un criminel, à 2 heures du matin, cet homme ne sera relâché qu’à 15 h 30, après qu’un policier compatissant (cela existe encore) explique que s’il était tombé sur lui, il aurait été autorisé à rentrer pieds, sans autre suite judiciaire. Au final, on lui explique qu’ il n’y aura pas de casier pour si peu -alors qu’il a été photographié sous tous les angles. (D’après Le Canard Enchaîné, 14 novembre 2007)

Au viol !

Un policier, âgé de 38 ans, en poste à la brigade de surveillance urbaine de Fréjus, a été mis en examen, et placé sous contrôle judiciaire, le 8 novembre 2007, pour viol. Ce policier, qui a été relevé de ses fonctions, est soupçonné d’avoir violé la fille (17 ans) de sa compagne, elle même fonctionnaire de police. (Source, L’Est Républicain, 10 novembre 2007)

Ordre moral

Extraits d’un courrier de lecteur adressé à la revue CQFO : “Je me suis permis un geste, ô combien blasphématoire en écrivant sur une affiche d’un candidat UMP pour les législatives l’inscription : Union pour un monde précaire. Quelle ne fut ma surprise lorsque je vis une voiture avec des forces de l’ordre faire marche arrière, en sens interdit, et quatre policiers en descendre afin de me faire payer mon insolence. Ils m’ont bombardé de questions aussi subtiles les unes que les autres. Avez-vous bu de l’alcool ou pris des stupéfiants ? Vous ne savez pas ce qu’est la démocratie ? Vous êtes de gauche, c’est ça ? Vous êtes communiste ? Je préfère ne pas répondre, et les laisser débiter une série d’amalgames brillants tels que : il doit faire partie de ceux qui vont brûler des voitures quand ils ne sont pas contents. Une démocratie, ça se respecte, Monsieur ! Finalement, on me laissa partir avec un simple rappel à la loi, et mise à l’épreuve de trois ans...” (Source, CQFD, novembre 2007)

Suicide

Le 17 novembre, un commissaire de police, âgé de 36 ans, se suicide avec son arme de service. Marié et père de deux enfants, ce policier commandait la circonscription de sécurité de Castres, dans le Tarn-et-Garonne. Selon sa hiérarchie, il ne semblait pas avoir de problèmes professionnels. Pourtant, il n’est pas indifférent de noter que ce jeune commissaire se soit supprimé sur son lieu de travail. Ce qui peut signifier aussi bien un appel au secours que le refus de poursuivre une tâche qui ne lui convenait plus. (Source, Libération, 19 novembre 2007)

Chauffard

Dans la soirée du 21 novembre, à Colombes (92) un véhicule de police, banalisé, avec trois fonctionnaires à bord, gyrophare allumé et sirène deux tons hurlante, circule en centre ville sur une voie réservée aux autobus. Manque de chance, une femme et un garçon âgé de 7 ans sont renversés par le policier chauffard qui est au volant. La maman, souffrant de légères contusions, pouvait quitter l’hôpital rapidement, ce qui n’était pas le cas de son fils, victime de traumatismes crâniens. Excuse évoquée par les policiers : ces personnes traversaient la chaussée hors d’un passage protégé. Les mêmes oubliant de préciser qu’ils étaient simplement de retour au commissariat, sans autre urgence. Bien entendu l’IGS enquête. (Source, 20 Minutes, 23 novembre 2007)


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