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Européennes. Hier, 10 avril 2024, Manon Aubry, cheffe de LFI en vue des élections du 9 juin, a débattu avec les autres têtes de liste. Sur le plateau, un seul absent : Jordan Bardella qui a une nouvelle fois esquivé le débat. Incisive, la candidate de LFI s’est démarquée à plusieurs reprises, notamment sur la question de la hausse des factures d’électricité qui trouvent leur cause dans le marché européen de l’énergie. Au Parlement européen, Manon Aubry est la seule à avoir voté contre la suppression des tarifs réglementés de l’électricité. Absent, Raphaël Glucksmann avait visiblement piscine, tandis que Jordan Bardella (RN) s’est abstenu.
Dès l’introduction, Manon Aubry, dont la liste a gagné deux points en deux semaines, est revenue sur les enjeux des élections européennes du 9 juin prochain : laisser Macron et la Commission européenne faire la poche des chômeurs, ou taxer les super profiteurs ? Laisser la Commission européenne faire son racket social ou tout changer ? Tout changer pour protéger nos services publics : nos écoles, nos hôpitaux, tout changer pour en finir avec les accords de libre-échange, pour imposer la paix, pour enfin réguler les lobbies… tout changer pour préparer l’après-Macron. La candidate de LFI a tenu une ligne claire. Notre article.
Sur de précédents débats, la tête de liste LFI s’était déjà taillée une réputation de candidate incisive et argumentée. Le débat d’hier l’a confirmé. Par des tacles travaillés contre Fabrice Legerri, ce candidat du RN anciennement président de l’agence meurtière Frontex. Mais aussi par des prises de positions qui l’ont distingué de ses concurrents, à l’instar de sa conclusion focalisée sur la hausse des factures d’électricité.
À cette occasion, Manon Aubry a rappelé que seul le groupe LFI au Parlement européen s’est opposé au marché européen de l’électricité, responsable de la hausse de 50% des factures d’électricité ces deux dernières années. Une position confirmée aujourd’hui au Parlement européen qui a acté la fin des tarifs réglementés.
Le candidat Raphaël Glucksmann a opté pour la politique de la chaise vide. Jordan Bardella s’est abstenu. Quant à Marie Toussaint, elle a voté avec Bellamy et la droite pour acter la suppression de ces tarifs réglementés. Au total, la déclaration de Manon Aubry hier sur RFI a été bien confirmé ce jour à Bruxelles : seul le groupe LFI s’est opposé à la reforme du marché européen de l’énergie qui n’est rien d’autre qu’une fabrique à hausse de factures.
« M. Frontex, vous avez du sang sur les mains ! Vous avez dû démissionner de vos fonctions parce qu’il y a une enquête en cours ! 25 000 personnes sont mortes en Méditerranée sous votre mandat ! ». Hier soir, sur le plateau de RFI, le candidat RN Fabrice Leggeri en a pris pour son grade face à Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes du 9 juin. À la tête de Frontex, celui qui a remplacé Jordan Bardella pour ce débat, a renvoyé des gens mourir en Méditerranée, être torturés en Libye et a menti devant le Parlement européen.
En lui rappelant son bilan meurtrier, la candidate insoumise a enchaîné les tacles. A côté, sur le plateau, Raphaël Glucksmann a, lui aussi, été pris de court. Le candidat socialiste a déploré la mort de 50 000 personnes en Méditerranée. Un paradoxe très remarqué en raison du vote au Parlement européen ce soir du « Pacte Asile et Migration » ». Un pacte co-écrit et voté par les collègues socialistes de Raphaël Glucksmann au Parlement européen. Un pacte qui renforce l’agence Frontex, laquelle cause les morts que déplore le candidat socialiste.
La candidate de l’union populaire a rappelé que les propos de Macron sur l’envoi de troupes au sol en Ukraine avaient été à la fois inefficaces et irresponsables. Inefficaces parce que même les alliés de la France l’ont désavouée ; irresponsables parce qu’ils risquent d’entraîner la France dans une guerre généralisée avec une autre puissance nucléaire. La députée européenne a rappelé qu’elle était la seule à avoir défendu l’annulation de la dette de l’Ukraine.
33 000 personnes ont été tuées à Gaza par l’armée de Benjamin Netanyahu. Elle a appelé à ne plus dire, mais agir : agir pour exiger un cessez-le-feu, agir pour la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, agir pour un embargo sur les armes livrées à l’Etat d’Israël.
Incisive et directe, elle a sèchement remis à sa place François-Xavier Bellamy (Les Républicains) qui l’accusait de soutenir le Hamas : « M. Bellamy les masques tombent, vous soutenez un gouvernement qui est en train de génocider un peuple. Les populations gazaouies sont en train d’être massacrées. Qu’allez-vous dire à ces enfants amputés, orphelins ? Ils veulent vivre en paix. Il faut arrêter la politique de colonisation des territoires palestiniens et revenir aux frontières reconnues par l’ONU. »
Appelés par la chaîne à lever la main s’ils étaient pour l’accord de libre-échange avec le Mercosur, les autres candidats ont tous gardé la main baissée. Quelle hypocrisie ! Le groupe de Manon Aubry est pourtant le seul à n’avoir voté aucun accord de libre échange.
Alors que l’hypocrite Valérie Hayer se vantait d’être issue d’une laiterie de Mayenne, Manon Aubry lui a rétorqué qu’elle devrait aller dire à ces laitiers qu’elle organise le dumping social en votant pour importer du lait de Nouvelle-Zélande.
L’insoumise a enfin alerté sur le projet de coupes budgétaires du gouvernement : 10 milliards cette année, et 20 milliards l’année prochaine. Ce seront des professeurs en moins dans les écoles, des lits en moins dans les hôpitaux, une probable hausse de la TVA… Les grandes fortunes et les super-profiteurs ont pourtant fait des milliards d’euros de super-profits ces dernières années. L’argent est là à nos pieds. Il n’y a qu’à se baisser pour le ramasser.
Manon Aubry a conclu sur un sujet que personne n’avait jusque-là abordé : l’explosion des factures d’électricité. « Des millions de gens ne peuvent plus se chauffer ni s’éclairer. Cette situation ne vient pas de nulle part. Elle vient du chaos du marché, d’années de libéralisations. » Elle a rappelé qu’elle présidait le seul groupe qui s’est opposé à la fin du tarif réglementé de l’électricité, réforme qui va encore aggraver la situation.
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