Sénégal : pourquoi le duo Diomaye Faye / Ousmane Sonko inquiète la France

mercredi 17 avril 2024.
 

Au Sénégal, pays d’Afrique de l’Ouest longtemps posé en vitrine démocratique de l’ancien empire colonial français, un nouveau président vient d’être élu. C’est un tournant politique important pour le continent, et un moment délicat pour l’ex métropole…

Pour visionner la video du Media sur ce sujet, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

Et à Paris aussi, en haut lieu, on se méfie de ces incarnations de la nouvelle classe politique africaine. Déjà, parce qu’ils ne ressemblent pas aux politiques français, contrairement aux générations précédentes, liées de plusieurs manières à l’ancienne métropole. Ils sont d’abord et avant tout des purs produits de l’école et de l’enseignement supérieur sénégalais. Et comme les putschistes Assimi Goïta, 41 ans, et le Burkinabé Ibrahim Traoré, 36 ans, ils sont des enfants des politiques d’austérité imposées par le FMI à la fin des années 1980, des politiques restrictives d’octroi des visas mises en place en France dans le même temps. Ce sont leurs “cousins d’Europe” qui subissent la montée du racisme. Le rapport de leur génération à la France est marqué par l’éloignement et la rancœur.

L’élection de Bassirou Diomaye est une révolution en Afrique subsaharienne francophone : pour la première fois, un programme de rupture avec le néocolonialisme, c’est-à-dire le franc CFA et les bases militaires françaises est plébiscité dans les urnes. Un projet se réclamant du panafricanisme, et plus encore, du panafricanisme de gauche, c’est-à-dire d’une philosophie politique née dès la fin du XIXème siècle, comme une réaction du monde noir à l’esclavagisme en Amérique, au colonialisme en Afrique et au racisme en Europe, et qui a été le ferment des luttes pour l’indépendance après la Seconde Guerre Mondiale. A Paris, saura-t-on s’adapter ? L’histoire est en train de s’accélérer.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message