Terreur quotidienne des soldats et colons israéliens en Cisjordanie occupée

lundi 11 décembre 2023.
 

- 1) L’armée israélienne et les colons se déchaînent à Massafer Yatta

- 2) Adolescents palestiniens battus dans les prisons israéliennes

En novembre 2023, le ministre de La Défense israélien, Yoav Gallant a déclaré en direct lors d’un point de presse internationale que « toute personne dans le monde qui soutient le Hamas doit mourir, même ceux qui ne sont pas armés ».

Dans le même temps, les colons fascisants spécialisés dans la terrorisation et le meurtre de paysans palestiniens sont intégrés dans l’armée d’occupation en Cisjordanie ; ils reçoivent des uniformes et un armement correspondant.

Dans ces conditions, comment s’étonner de la liste quotidienne phénoménale des Palestiniens tués, essentiellement des gens sans arme.

1) L’armée israélienne et les colons se déchaînent à Massafer Yatta

Depuis plusieurs semaines, les attaques, démolitions et humiliations sur les palestinien.nes des villages de Masafer Yatta se multiplient. Elles sont menées soit par des soldats israéliens soit par des colons, certaines sont même menées conjointement. Il convient de préciser que les collines de Masafer Yatta au sud d’Hébron/ Al-Khalil, comptent dans leurs rangs des colons qui font partie des plus violents de toute la Cisjordanie occupée.

Lors des sept derniers jours, les attaques sont quotidiennes. Violences, vols et démolitions rythment le quotidien des habitant.es de la vingtaine de villages de Masafer Yatta.

Le 22 novembre 2023, un ensemble de bulldozers militaires s’est rendu dans le village de Shaab al-Batam, à l’est de Yatta. Escorté par des troupes, les engins de démolition ont détruit au moins six maisons et une bergerie, laissant une vingtaine d’habitant.es sans abris.

Le 25 novembre, des groupes de colons lourdement armés ont pris d’assaut le village Tuba. Ils sont passés de foyers en foyers afin de menacer de mort l’ensemble des habitant.es. Ces derniers se sont vus proposer deux choix. La fuite sous 24h ou la mort.

Le lendemain, un groupe de colons armés a attaqué des agriculteurs de Masafer Yatta, volé leur tracteur et empêché les fermiers d’accéder à leurs champs d’oliviers.Les attaques contre les agriculteurs palestiniens sont courantes à Masafer Yatta et dans toute la Cisjordanie occupée. Elles se font beaucoup plus régulières et violentes durant la période de récolte des olives qui a lieu actuellement.

Au cours de la soirée, les troupes israéliennes ont attaqué le village de Twani. Lourdement équipés, les soldats ont fait irruption dans de nombreuses maisons sans raison officielle, simplement pour intimider les familles du village.

Tout au long de la semaine, les bergers d’Um Al-Khair ont été attaqués par des colons à chaque fois qu’ils ont tenté d’aller faire boire leurs moutons à la source. Depuis quelques jours, les attaques sur ces bergers ont lieu sous la surveillance de l’armée israélienne.

Ces actions régulières s’inscrivent dans le cadre d’un harcèlement quotidien de l’armée et des colons dans le but de faire évacuer les habitants des villages de la zone de Masafer Yatta. Les centaines d’habitant.es des 20 villages de Masafer Yatta vivent constamment sous deux menaces : la colonisation et l’occupation militaire. La première se matérialise par des attaques quotidiennes, des vols de ressources et un danger permanent. La seconde s’illustre par l’instauration d’une zone de tir à Masafer Yatta, faisant de la moitié de ces villages une zone d’entraînement militaire.

Mais l’occupation s’exprime aussi par les ordres de démolitions d’écoles ou d’habitations, des expulsions régulières. Le nettoyage ethnique en cours à Massafer Yatta, est le plus important depuis l’invasion de 1967. Les semaines qui ont suivi le 7 octobre, illustrent totalement l’alliance objective entre les colons et l’armée israélienne dans l’optique d’expulser les palestinien.nes de Masafer Yatta.

2) Adolescents palestiniens battus dans les prisons israéliennes

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Libéré dans la nuit du lundi au mardi 28 novembre, dans le cadre de l’accord d’échanges de détenus et d’otages entre Israël et le Hamas, le cas du jeune Palestinien Mohammed Nazzal suscite depuis une controverse. Au cœur des débats : l’état de santé dans lequel il aurait quitté les geôles israéliennes. Sur des images diffusées par plusieurs médias arabophones après sa libération, Mohammed Nazzal apparaît en effet lourdement immobilisé par deux bras plâtrés, portés en écharpe. Il dénonce de graves violences subies en détention, dans les semaines précédentes.

Frappé avec « des barres en métal »

Ainsi, auprès de l’agence de presse turque Anadolu, il affirme : « Depuis le 7 octobre, nous vivons dans des conditions de santé très difficiles. Les soldats de l’occupation nous ont brutalement battus jusqu’à ce qu’on perde connaissance. On pleurait de douleur. » Et d’ajouter qu’on lui « a constaté une fracture à un doigt et d’autres contusions sur des parties du corps. »

Dans d’autres interviews, il détaille que les geôliers l’ont notamment frappé avec des « barres en métal ». « J’ai eu mal pendant des semaines, quelqu’un m’aidait à manger et à boire. J’étais au sol. » Il indique aussi qu’aucun traitement ne lui a été donné.

A la question : « Ils t’ont cassé les mains ? » Il répond : « Oui et aussi mes doigts. Je viens de revenir de l’hôpital, ils m’ont dit que j’avais les os écrasés et que j’avais besoin d’une opération. »

Côté israélien, on invoque « Pallywood »

La directrice de communication du ministère des Affaires étrangères israélien, Tamar Schwarzbard, ironise d’ailleurs dans un post visionné plus de 577 000 fois : « Il a quitté la prison avec deux bras parfaitement fonctionnels. Est-ce qu’il a glissé en sortant du bus ? » De son côté, Ofir Gendelman, le porte-parole du Premier ministre israélien dans le monde arabe, dénonce un nouvel épisode de « Pallywood », néologisme utilisé pour nier les souffrances du peuple palestinien dans le contexte de la guerre.

uprès de CheckNews, le service pénitentiaire israélien s’appuie également sur ces images pour assurer : « Nous voyons clairement et distinctement qu’il monte à bord du bus de la Croix-Rouge avec ses deux bras pleinement fonctionnels. Avant sa libération, le prisonnier a été examiné par un médecin et aucun problème médical n’a été diagnostiqué. Les allégations de violence contre cet ancien prisonnier sont fausses et servent à une fausse propagande palestinienne, dont le but est de nuire à la réputation d’Israël. »

Le fait que l’adolescent ne soit pas plâtré ne suffit pas à démontrer une supposée supercherie. Mohammed Nazzal apparaît dans une vidéo d’Al-Jazeera tournée de nuit. Il vient à peine d’être libéré et de descendre du bus de la Croix-Rouge, à Ramallah. Il est environ deux heures du matin le 28 novembre. Ses deux bras sont bandés, et pas encore plâtrés. Il porte uniquement le bras droit en écharpe. Selon une journaliste arabophone de Libération, le jeune garçon explique alors qu’il a été soigné par la Croix-Rouge, dans le bus, à sa sortie de prison. Il dit aussi qu’il a été frappé en détention et qu’il a au moins un doigt cassé. Ce n’est que sur les images tournées de jour, le lendemain, que l’ado est montré avec un dispositif de soins plus poussé : deux bras plâtrés en écharpe. Ici, il affirme alors qu’il sort de l’hôpital et vient de rentrer chez lui.

Contactée par CheckNews, la Croix-Rouge n’a pas souhaité confirmer avoir apporté les premiers soins au jeune homme à bord du bus, car elle ne commente pas les cas individuels. L’institution confirme toutefois qu’un médecin était bien à bord du convoi de prisonniers libérés, durant lequel le jeune homme a vu ses bras être bandés.

Un dossier médical cohérent

Révélés par le média arabophone Misbar, des éléments médicaux auxquels CheckNews a également eu accès par le biais de la famille du jeune homme de 18 ans confirment les blessures dont il fait état. Il s’agit d’un compte-rendu hospitalier et d’images de radiologie, hébergées sur un lien sécurisé d’un logiciel de radiologie, accessible uniquement par un mot de passe fourni au patient.

La famille du jeune homme nous a aussi fait parvenir des photographies montrant Mohammed Nazzal en train de passer les radios. D’autres encore montrent que son dos est recouvert de bleus. Selon les déclarations de ses proches, des premiers bandages ont été enroulés sur les bras du jeune homme par la Croix-Rouge dans le bus. Puis des plâtres ont été posés sur ses bras à l’hôpital « afin qu’il ne bouge pas ses mains, pour qu’il ne se blesse pas davantage ». A cet égard, les radios obtenues par CheckNews montrent des images avec et sans plâtre, prouvant que ces derniers ont bien été posés à l’hôpital.

Le compte-rendu, rédigé en anglais, indique que le jeune a été admis aux urgences du Palestine Medical Complex, un hôpital de Ramallah, à 2h58 le 28 novembre. Un horaire compatible avec les différents éléments de chronologie disponibles, puisque le jeune homme a été filmé à environ 2 heures du matin à Ramallah après sa descente du bus de la Croix-Rouge, à Ramallah.


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