SONDAGE – les propositions de loi insoumises plébiscitées par les Français

lundi 27 novembre 2023.
 

92%, 91%, 90 %. Les résultats du dernier sondage Harris interactive quant aux propositions portées par LFI donnent le tournis. Réponses à la crise du logement, moratoire sur les mégabassines, indexation des salaires sur l’inflation, guichets d’accueils partout pour les services publics, toutes les propositions testées par ce sondage recueillent une opinion plus que majoritaire, quasi unanime. Toutes seront à l’ordre du jour de la niche parlementaire de LFI, le 30 novembre, cette unique journée où les députés de La France insoumise sont maîtres de l’ordre du jour à l’Assemblée nationale et peuvent ainsi défendre leurs propositions de lois.

L’enseignement du sondage est clair : le nombre veut que ces mesures soient votées. Les députés de la minorité présidentielle et du Rassemblement national (RN) s’y opposeront-ils comme ils l’ont fait l’an dernier, et main dans la main, pour contrer le blocage des prix et toutes les autres propositions d’urgence sociale proposées par LFI ? Notre article.

1) Plus de 9 Français sur 10 (92%) sont favorables à une loi pour indexer les salaires sur l’inflation

Malgré la quart-mondisation avancée et qui va en s’accélérant en France, le Président Macron refuse d’étendre cette disposition, qui existe déjà pour les 2 millions de personnes payées au salaire minimum, soit 12% des salariés en France. Les 86% restants ne bénéficient pas de cette indexation. Pourtant il y a urgence :

1 Français sur trois (et 1 étudiant sur 2) ne peut s’alimenter convenablement.

6 Français sur 10 doivent renoncer à se soigner.

6 Français sur 10 doivent renoncer à des produits d’hygiène.

330 000 personnes n’ont pas de toit, (+ 30 000 en un an) dont 42 000 enfants. 10% de Français supplémentaires ne peuvent pas payer les factures d’énergie. Les Restos du Cœur vont devoir refuser des gens lors des distributions alimentaires

2) Une large majorité de Français (91%) est favorable à une loi garantissant des accueils physiques dans tous les services publics

L’accès physique est un bien précieux, pour garantir le droit d’accès aux services publics pour chaque citoyen et ainsi répondre aux besoins sociaux.

22% de la population n’a ni ordinateur ni tablette à domicile, et 15% n’ont pas accès à internet, entrainant de facto une exclusion de la service public d’une partie de la population. 13 millions de personnes rencontrent des difficultés avec les outils numériques. La dématérialisation tant défendue par les macronistes au détriment du guichet compromet la mission des services publics en rompant nettement le principe d’égalité des citoyens puisqu’une large partie de la population est mécaniquement exclue.

Garantir un « droit au guichet » aux usagers permet d’imposer à l’administration la présence d’agents physiques sur le territoire pour prendre en charge leurs demandes.

3) 9 Français sur 10 sont favorables à la constitutionnalisation du droit à l’avortement, près de ⅔ y sont même très favorables

À l’heure où la droite et l’extrême droite se sentent pousser des ailes après la terrible décision de la Cour Suprême américaine, cette protection suprême d’une liberté fondamentale est aujourd’hui plus que jamais nécessaire pour empêcher une terrible régression. Emmanuel Macron a finalement accepté le processus enclenché grâce à Mathilde Panot lors de la niche parlementaire de 2022 lors d’une journée mémorable pour les droits des femmes.

Au moment où nous écrivons ces lignes, Emmanuel Macron a fixé au 4 mars 2024 la réunion du Congrès dans le but d’achever l’inscription de l’IVG dans la Constitution.

Marine Le Pen reste la principale menace pour ce droit fondamental. Elle a retiré de son programme le déremboursement de ce qu’elle nommait « les IVG de confort » jusqu’en 2012. Elle n’a pas changé d’avis. Elle le cache. La cheffe de l’extrême-droite refuse toujours l’allongement du délai.

4) Près de 9 Français sur 10 (88%) sont favorables à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les risques naturels majeurs dans les collectivités d’Outre-Mer

Les événements naturels, tels que le passage de la tempête Philippe aux Antilles, révèlent la vulnérabilité des territoires d’Outre-mer face à ces phénomènes. Le changement climatique rend ces événements plus fréquents, mettant en danger les citoyens déjà affectés par des inégalités socio-économiques et un manque d’investissement de l’État. Des zones entières vont devenir inhabitables d’ici 2040-2050 si aucune mesure de bifurcation écologique n’est mise en œuvre d’ici là.

En 2017 aux Antilles, 136 personnes ont été tuées lors des catastrophes naturelles et 92% des bâtiments endommagés. Pourtant, ce ne sont pas les catastrophes qui sont responsables, mais les autorités politiques qui refusent de planifier l’adaptation au changement climatique.

L’annonce en 2018 par Macron d’une loi de prévention des catastrophes naturelles en Outre-mer n’a pas été concrétisée. La délégation interministérielle à la prévention des risques naturels en Outre-mer, créée en 2019, a été dissoute après seulement deux ans. On ne meurt pas d’un ouragan, ou d’une coulée de boue. Mais de la faillite d’un État face à ces menaces connues.

A noter, cette commission d’enquête largement plébiscitée a été adoptée en commission, mardi soir. Une bonne nouvelle pour les Outre mer qui doit désormais se vérifier par le vote dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le 30 novembre.

5) Une majorité écrasante de Français sont pour l’encadrement des marges des multinationales et instaurer des prix planchers pour les agriculteurs

Les agriculteurs sont piégés dans un modèle qui les broie en même temps qu’il épuise la terre. 20% de tous les agriculteurs ne déclarent aucun revenu ou des dettes. Ils perçoivent alors le RSA. Des milliers de travailleurs, petits exploitants qui survivent avec l’allocation minimale alors qu’ils se tuent à cette tâche si cruciale de nourrir les humains.

À l’autre bout de la chaîne, des marges de multinationales surpuissantes qui sont les premières responsables de l’inflation qui plonge dans la pauvreté des parts grandissantes de la population. Les taux de marge dans les industries agroalimentaires ont augmenté de 71% entre le dernier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023. Les prix alimentaires ont augmenté de plus de 20% depuis août 2021.

Cette proposition de loi vise à assurer des revenus dignes aux travailleurs de la terre. Et à empêcher que des assistés d’en haut viennent ponctionner l’essentiel de la richesse, alors que leur rôle se borne principalement à dégrader la qualité des produits, y ajouter du sucre, du gras, du sel, ajouter des emballages plastiques, bref, à saccager la nature et à dégrader la santé des humains. Cette recherche fondamentale de justice sociale explique pourquoi les 4 mesures contenues dans la proposition insoumise récoltent plus de 85% d’approbation.

L’encadrement des marges s’appliquerait sur l’ensemble de l’année 2024. Un coefficient multiplicateur maximum serait appliqué entre le prix des matières premières utilisées et le prix de vente du produit fini pour encadrer les marges.

Ce mécanisme d’encadrement des marges s’appliquerait en cas de marges excessives, avec des coefficients plafonds spécifiques pour chaque secteur concerné. Pour l’industrie agroalimentaire, le coefficient plafond serait de 1,74. Pour les activités de raffinage, il serait de 1,63, et pour la grande distribution, il serait de 1,26.


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