Les principaux syndicats lycéens s’unissent pour devenir l’Union Syndicale Lycéenne

dimanche 12 novembre 2023.
 

« Une nouvelle page s’ouvre pour le syndicalisme lycéen », déclare Nemo Hoanen, jeune syndicaliste lycéen de l’Union Pirate ce 3 novembre 2023 à la Bourse du travail. Il fait partie des dix syndicalistes lycéens réunis ce jour à Paris pour présenter l’Union syndicale lycéenne (USL), un syndicat « antifasciste, écologiste, féministe et collectiviste », fruit de l’unification des principaux syndicats lycéens. Le discours est clair, les orientations stratégiques et la pensée aussi. À tour de rôle, chacun d’eux dresse les contours de ce « mouvement lycéen de masse » qui unit huit syndicats : La Voix Lycéenne, la FIDL, l’union pirate lycéenne, le MNL, l’ULF, l’IEL syndicat, la CSTE et AEB Lycée.

Au total, le nouveau syndicat rassemble 85 fédérations, 3 500 militants et couvre 60% des départements. Les objectifs ? Ils sont nombreux et clairs. Défendre concrètement les lycéens en étant « collectivistes, car c’est la force du collectif humain qui permettra de régler tous les problèmes ».

Éviter l’effondrement social et écologique, défendre l’écologie de rupture et le féminisme, se battre contre les inégalités, les violences d’extrême droite, le racisme systémique. Les nombreuses batailles à mener sont annoncées et l’horizon politique clairement affiché : « renverser le système capitaliste par la force du collectif » et ce, sur la base d’une « clarté idéologique », précise le syndicaliste Manès Nadel. Une clarté pour être « digne des idées collectivistes que l’on défend » et qui repose sur un texte d’orientation stratégique ainsi qu’un manifeste lycéen qui sera discuté lors d’un congrès du 1er au 3 décembre 2023. Notre brève.

« Un syndicat digne des idées collectivistes que l’on défend » : les multiples revendications de l’USL

Chacun leur tour, les syndicalistes présentent la colonne vertébrale de l’USL, reposant sur quatre piliers fondateurs : l’antifascisme, l’écologiste, le féministe et le collectivisme, écrits blanc sur rouge dans le dossier de presse remis aux journalistes présents (dont les équipes de l’Insoumission.fr) et rappelés tout au long de la conférence. Le ton est parfaitement maitrisé, les discours organisés et font largement écho au contexte politique du pays.

« Nous sommes collectivistes, car nous pensons que c’est la force du collectif humain qui permettra de régler tous les problèmes qui se présentent face à nous » déclare Manès Nadel. Le syndicaliste insiste sur la « clarté idéologique » de l’USL, une « nouveauté » qui se matérialise par un texte d’orientation et un manifeste qui sera discuté et amendé lors d’un congrès à Rennes en décembre prochain.

Les dix syndicalistes interviennent les uns après les autres et font le lien entre leurs principes, leurs orientations, E l’actualité. Citant les interdictions du Gouvernement pour les manifestations en faveur de la paix en Palestine, Issia Lorrain déclare « l’USL refuse d’observer ces actes sans sourciller ». Elle poursuit « notre syndicat doit également se battre contre les violences policières et la complicité de l’État quant au racisme systémique qui endigue la lutte, et multiplie les discriminations ». À ses côtés, Coumba Tangara, qui enchaîne en déclarant : « le féminisme sera au centre des luttes de l’USL ».

À sa suite, Ephram Beloeil détaille l’importance du positionnement de l’USL quant à l’effondrement climatique, et au rôle de la jeune génération pour l’éviter : « nous sommes la génération de l’écologie […] Contre les mots capitalistes repeints de verts que l’on nous impose, il faut une écologie de rupture, c’est ce que doit faire notre génération », précisant l’importance de travailler à la rénovation thermique des bâtiments des lycées.

« Défendre concrètement les droits des lycéens »

Lutte contre Parcoursup et la sélection à l’université, lutte contre la précarité et l’anxiété, accompagnements divers, les représentants de l’USL énumèrent tous les grands axes de leurs futures actions. Le constat est posé « Aujourd’hui, les droits des lycéens sont bafoués » affirme Zine-Eddine Messaoudi.

Le tout doit se faire « en changeant de méthode », c’est-à-dire « sortir d’une posture attentiste » d’après les mots de Manès Nadel. Comprendre : ne pas attendre la prochaine réforme antisociale du Gouvernement mais s’impliquer « sans attendre pour aller en rupture avec le système capitaliste », et « se mobiliser par la rue ».

« Pour nous, l’unité est nécessaire pour la victoire »

« Avec de nombreuses fédérations, on s’est rendu compte qu’il y avait une réelle envie d’unification. » déclare Bianca Bindea. Les syndicalistes le rappellent chacun à leur manière : la création de l’Union syndicale lycéenne est une nouvelle page qui s’ouvre, une « avancée inédite » en ce qu’une telle union n’avait pas vu le jour depuis 36 ans, rappellent-ils. Pour Jasmine, « l’unité est nécessaire pour la victoire […] Nous avons réfléchi pendant des mois, l’unité permet de mieux mener les luttes ».Tous les lycéens « doivent se sentir concernés » déclare Zine-Eddine Messaoudi à sa suite.

Le nouveau syndicat entend aussi créer une « Internationale lycéenne », un projet pour « réunir tous les lycéens et les lycéens afin d’obtenir des droits dans leurs lycées » selon les mots de Gwenn Thomas-Alves.


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