Le permafrost de Sibérie et du Canada fond aggravant le réchauffement climatique

lundi 21 août 2023.
 

Situé dans l’Est de la Sibérie, en Russie, le cratère de Batagaika est le plus grand au monde. Son expansion permet d’accéder à des couches de sédiments inconnues jusque-là et libère des végétaux et des carcasses d’animaux vieilles de plusieurs milliers d’années, comme celles de mammouths. Mais elle met surtout en évidence les changements rapides qui se produisent sur Terre en raison du réchauffement climatique.

Batagaika est en effet un cratère de permafrost, aussi appelé pergélisol. Il s’agit d’une couche du sol qui reste glacée en permanence pendant au moins deux ans. Cette couche est entre autres formée en surface d’une « zone active » qui dégèle en été et permet la végétation. Ce cycle est perturbé à mesure que le cratère grandit et que le permafrost disparaît.

La fonte du pergélisol, un grand danger

Mais cette menace sur la biodiversité est loin d’être le plus grand danger que représente la fonte du pergélisol. Il permet en effet de stocker dans la glace deux fois plus de dioxyde de carbone (CO2) que l’atmosphère terrestre. Il retient également des virus vieux de plusieurs milliers d’années. Sa fonte provoque donc d’importants enjeux environnementaux et sanitaires.

Nikita Tananayev, chercheur principal au Melnikov Permafrost Institute, a déclaré auprès de l’agence Reuters « qu’à l’avenir, avec l’augmentation des températures et la pression anthropique plus élevée, nous verrons de plus en plus de ces méga affaissements se former, jusqu’à ce que tout le pergélisol ait disparu ». Il s’agit donc d’un cercle vicieux : sa disparition est encouragée par la hausse des températures, mais sa fonte libère du CO2 qui contribue lui-même au réchauffement climatique.

Et d’un point de vue sanitaire, sa disparition pourrait entraîner l’apparition de virus vieux de plusieurs dizaines milliers d’années. Si certains seraient sans danger pour l’Homme, d’autres pourraient provoquer des pandémies d’envergure. Le cratère de Batagaika, en sa qualité de plus grand au monde, illustre bien ce phénomène, mais d’autres régions sibériennes sont également touchées, ainsi que certaines zones canadiennes : les scientifiques parlent d’un méga-affaissement. Et donc d’une méga-crise.


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