Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, président progressiste du Burkina Faso, est assassiné. En mai 2020 la France mise en examen.

mardi 24 octobre 2023.
 

Les dirigeants politiques africains ayant refusé le statut de pantin de l’impérialisme ont été assassinés. Après Patrice Lumumba et Ben Barka vint le tour de Thomas Sankara.

Durant cette affreuse décennie des années 1980 dominée par Thatcher et Reagan, Thomas Sankara eut la clarté et le courage de s’attaquer par exemple à la dette du Tiers Monde qui permet aux puissances impérialistes de tenir presque tous les pays de la planète à leur botte, sauf s’ils se défendent.

CAPITAINE THOMAS SANKARA, un film bientôt dans les salles

Ci-dessous deux textes :

* 1) Thomas Sankara, un rayon de lumière africain, assassiné par le néo-colonialisme français (Jacques Serieys)

* 2) un appel de 2008 Justice pour Thomas Sankara Justice pour l’Afrique signé par de nombreux partis (PCF, NPA, Verts, Alternatifs...), associations (CADTM, ATTAC...), syndicats et personnalités françaises

J’y ajoute deux liens vers des textes concernant de Thomas Sankara mis en ligne sur ce site :

1987-2007 : vingt ans après : la révolution au Burkina Faso conduite par Thomas Sankara

Les amis de Thomas Sankara se souviennent de l’ancien Président burkinabè

0) Affaire Thomas SANKARA : la France mise en examen par la justice du Burkina Faso

33 ans après, la justice du Burkina Faso cherche à faire toute la lumière sur la mort du dirigeant révolutionnaire Thomas Sankara dans un coup d’État. Dans un contexte de contestation populaire contre son hégémonie en Afrique francophone, la France a été contrainte de livrer à Ouagadougou des archives classées secret défense. Or les documents publics sont déjà troublants. Retour le plus factuel possible sur une affaire aux conséquences géopolitiques majeures.

Source : https://www.breizh-info.com/2020/05...

1) Thomas Sankara, un rayon de lumière africain, assassiné par le néo-colonialisme français (Jacques Serieys)

Les années 1975 à 1994 furent difficiles à vivre pour les vrais socialistes. Les Etats Unis et autres pays impérialistes (Royaume-Uni, France...) pratiquaient une politique totalitaire prédatrice sur les cinq continents. Grâce aux médias totalement à leur service, le "bon peuple" paraissait de plus en plus inerte. Ce monde immoral a pesé lourd dans le suicide de plusieurs amis des années 1968.

L’assassinat de Thomas Sankara le 15 octobre 1987 fournit un bon exemple des méthodes de voyou employées par les pouvoirs occidentaux pour maintenir les colonies en esclavage économique et politique.

Né en 1949 dans la colonie française de Haute Volta, le jeune Thomas souffre des injustices sociales dans sa jeunesse. Lycéen au Prytanée militaire du Kadiogo à Ouagadougou, il découvre le socialisme révolutionnaire auprès d’un enseignant membre du Parti Africain de l’Indépendance. A l’Ecole militaire d’Antsirabé (Madagascar), il prolonge ensuite sa formation (dont sociologie, économie politique...) et assiste à la révolution de 1972 qui chasse Philibert Tsiranana du pouvoir.

Durant ce début des années 1970, Thomas Sankara fait partie de la mouvance anti-impérialiste africaine d’extrême gauche.

En 1976, il prend le commandement du Centre national d’entraînement commando et forme un groupe clandestin : le Regroupement des officiers communistes (ROC). De 1976 à 1982, la classe politique du pays se déconsidère par son incapacité à affronter les problèmes réels du pays et par plusieurs scandales financiers.

En novembre 1982, Sankara se voit nommé premier ministre ; il pousse alors à la clarification des objectifs de son pays face à l’impérialisme. Des pressions françaises amènent bientôt son limogeage et le conduisent en prison.

Le 17 mai 1983, un coup d’état militaire chasse du pouvoir les amis du ROC ( Jean-Baptiste Lingani, Blaise Compaore, Henri Zongo, Boukary Kabore...). Arrêtés et emprisonnés, ils bénéficient d’une solidarité populaire massive impulsée par les organisations clandestines de gauche : Parti Africain de l’Indépendance et Union des Luttes Communistes R. Une partie significative de l’armée lui est également favorable. Les voilà libérés à la fin du mois mais placés en résidence surveillée.

Durant l’été 1983, une mobilisation ouvrière (les employés des télécommunications coupent toutes les lignes), militaire (les commandos marchent sur la capitale) et populaire (aide civile considérable) amène le 4 août Thomas Sankara à la tête du pouvoir politique de Ouagadougou. Le même jour, sa première allocution donne ses objectifs politiques principaux : "La raison fondamentale et l’objectif du Conseil national de la révolution, c’est la défense des intérêts du peuple voltaïque, la réalisation de ses profondes aspirations à la liberté, à l’indépendance véritable et au progrès économique et social."

L’action politique de Thomas Sankara

Au pouvoir, il dénonce le néo-colonialisme, notamment de la France. Ce refus du colonialisme est marqué par le changement de nom du pays. La Haute-Volta, nom d’héritage colonial, devient le Burkina Faso (« Pays des hommes intègres »)

Il mène une politique anti-impérialiste basée sur les principes du non-alignement.

Ces prises de positions se doublent d’une action concrète dans son pays. Il met fin au pouvoir traditionnel des chefs de tribus et contribue à l’instauration de l’égalité femme-homme.

Partisan d’une démocratie jusqu’au bout pour rendre le pouvoir au peuple, il instaure des Comités de défense de la révolution auquel tous peuvent participer. Ces CDR ont la charge des affaires locales. Les résultats de cette politique se font rapidement sentir. Les constructions de points d’eau favorisent l’accès de tous à l’eau, les campagnes de vaccinations participent à la diminution des maladies. Des campagnes d’alphabétisations réduisent significativement l’analphabétisme.

De manière plus symbolique, il revend l’ensemble du parc de voiture de luxe de l’Etat pour les remplacer par des Renault 5.

Les idées de Thomas Sankara

Thomas Sankara est une figure emblématique de la gauche marxiste africaine. Il lègue à tout un continent, un modèle et des principes qui sont encore vivaces au Burkina-Faso face au président Compaoré qui est toujours au pouvoir.

* Nous avons mis en ligne quelques-uns de ses discours permettant de se faire une idée assez précise de la personnalité de ce dirigeant africain.

Thomas Sankara : Déclaration du 4 août 1983

* Le Discours d’orientation politique prononcé le 2 octobre 1983 donne une idée assez précise de la culture politique marxisante et des orientations de Sankara.

* Lors de son discours à l’ONU, le 4 octobre 1984, il déclare : « Oui, je veux donc parler au nom de tous les laissés pour compte parce que je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger. » Son discours est un plaidoyer fort pour le droit de tous à l’éducation, à l’accès à l’eau et de manger à sa faim.

Discours de Sankara à l’ONU le 4 octobre 1984

* Thomas Sankara : Hommage au Che Guevara le 8 octobre 1987

Thomas Sankara contre la dette illégitime

Engagé pour l’annulation de la dette du tiers monde, Thomas Sankara déclarait à Addis Abeba le 29 juillet 1987 que « la dette, sous sa forme actuelle, contrôlée, dominée par l’impérialisme, est une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéisse à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier c’est-à-dire l’esclave tout court de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l’obligation de rembourser (...) La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons-en sûrs également ».

L’ex-président du Burkina Faso incarne aujourd’hui encore pour les peuples africains et au delà même du continent, la résistance à la logique imposée par le Fond monétaire international (FMI), la Banque mondiale et les pays créanciers.

2) Emmanuel Macron doit lever le secret-défense sur l’assassinat de Sankara

« Rien ne dit aujourd’hui que la France est directement impliquée, mais quoi qu’il en soit, il faut jeter un œil sincère sur l’histoire.  » C’est depuis Ouagadougou que le député Pouria Amirshahi a interpellé, mercredi, l’Élysée sur l’ouverture des archives diplomatiques et la levée du secret-défense sur les documents pouvant éclairer les circonstances de l’assassinat, il y a trente ans, du président du Burkina Faso, Thomas Sankara. « Les relations entre le Burkina Faso et la France seront d’autant plus fortes qu’elles reposeront sur une mémoire transparente et partagée », insiste l’élu, qui avait pourtant émis des « réserves », il y a quatre ans, sur la demande de création d’une commission d’enquête parlementaire formulée par les groupes EELV et Front de gauche à l’Assemblée nationale. La demande de Pouria Amirshahi fait écho à celle du juge d’instruction burkinabé François Yaméogo, qui avait lancé à l’automne dernier une commission rogatoire pour demander à la France la levée du secret-défense dans cette affaire.

Longtemps étouffée par le régime de Blaise Compaoré, l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara a été rouverte en 2015, par les autorités de transition. Au début du mois de mars, le sénateur communiste Michel Billout pointait explicitement, dans une question adressée au ministre de la Défense, les responsabilités françaises dans cette affaire. « Nombre de témoignages mettent en cause la France et ses services secrets dans cet assassinat », insistait ce parlementaire, en évoquant « une entreprise de déstabilisation ». Le délai maximal durant lequel des documents peuvent rester classés secret-défense est de cinquante ans. Avant ce délai, rappelle Pouria Amirshahi, leur déclassification reste « à la discrétion du président de la République ». Rosa Moussaoui

3) Justice pour Thomas Sankara Justice pour l’Afrique

De nombreux témoignages, souvent en provenance d’anciens compagnons de Charles Taylor, mettent en cause Blaise Compaoré dans l’assassinat de Thomas Sankara, avec la complicité d’Houphouët Boigny, mais aussi de la France, de la CIA et d’autres personnalités africaines.

En avril 2006, le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, saisi par le Collectif Juridique de la Campagne internationale Justice pour Thomas Sankara (CIJS) au nom de la famille, donnait raison aux plaignants et, demandait à l’Etat burkinabé d’élucider l’assassinat de Thomas Sankara, de fournir à la famille les moyens d’une justice impartiale, de rectifier son certificat de décès, de prouver le lieu de son enterrement, de compenser la famille pour le traumatisme subi, et de divulguer publiquement la décision du comité.

Le 21 avril 2008, le comité des droits de l’homme de l’ONU, en contradiction totale avec la décision précédente a clos le dossier sans qu’une enquête n’ait été diligentée. Cette décision ne fait pas honneur à cette institution.

Au sein de la communauté internationale certains font mine de voir en Blaise Compaoré un homme de paix, lui qui pourtant est notoirement impliqué dans les conflits au Libéria, en Sierra Léone et dans des trafics d’armes et de diamants pour l’UNITA de Jonas Sawimbi alors sous embargo onusien, et plus récemment dans le conflit qui a déchiré la Côte d’Ivoire.

Cette même communauté internationale nous propose de nous apitoyer sur ce Continent pourtant si riche qu’est l’Afrique, tout en travaillant à perpétuer son assistance et sa soumission. En réalité, les vraies raisons des difficultés du continent sont à chercher dans les réseaux internationaux qui fomentent les guerres et les assassinats pour conserver leur mainmise sur les richesses du continent avec la complicité des pays occidentaux et de certains dirigeants africains.

Plus de 22 ans après son assassinat, Sankara, personnage historique, leader africain de premier plan, représente de plus en plus une référence, comme leader intègre, déterminé, créatif et courageux, précurseur de la lutte pour la défense de l’environnement et la révolution burkinabé est devenu un modèle de développement. Sankara a été assassiné parce qu’il dénonçait la dette odieuse et le diktat des puissances occidentales, mais aussi parce qu’il engageait une politique décidée dans son pays, orientée vers les besoins de son pays, pour la satisfaction des populations de son pays, tout en œuvrant pour le panafricanisme.

C’est pourquoi nous soutenons et appelons à soutenir les initiatives du collectif juridique du la CIJS qui inlassablement, depuis plus de 12 ans, intente, des actions juridiques aux côtés de la famille Sankara.

Nous demandons l’ouverture des archives des pays que les témoignages désignent comme impliqués à savoir principalement la France, les USA, mais aussi la Côte d’Ivoire, le Togo et la Libye.

Nous demandons que s’engage sans tarder, une enquête indépendante sur l’assassinat de Thomas Sankara. Ceci est un devoir pour la communauté internationale, un droit pour la famille Sankara, une exigence pour la jeunesse d’Afrique, une nécessité pour l’avenir de ce continent qui ne saurait se construire avec une histoire amputée de la vérité sur un des épisodes majeurs de la fin du 20eme siècle.

Nous appelons la jeunesse, les partis démocratiques, le mouvement social en Afrique et au-delà dans les pays du monde à continuer à se mobiliser pour que cette enquête fasse toute la lumière sur cet assassinat et pour que justice soit faite, ce qui serait un grand pas pour mettre fin à l’impunité en Afrique.

Les premiers soutiens :

Associations : CADTM, SURVIE, Coalition des Alternatives Africaines Dette et Développement (CAD-Mali), ATTAC Afrique, CEDETIM, Investig’action, Observatoire de la dette dans la Globalisation, Mouvement des Indigènes de la République, AFASPA, l’Etrange Rencontre, Mouvement des Sans Voix du Burkina, Mouvement des africains à Rome, Agir pour les droits de l’homme, Collectif Afrique de Lille, CETIM (Centre Europe - Tiers Monde), Mouvement de la Paix, Casa della sinistra Thomas Sankara, Forum Sinistra Europea Genova, Associazione Culturale Punto Rosso Genova, Circolo ARCI Thomas Sankara, Fratelli Dell’Uomo ong, Association « Carlo Giuliani », Bellaciao, Association d’aide et de protection des groupes vulnerables/Burkina Faso, Fifanampiana malagasy / Comité de solidarité de Madagascar, Comité de soutien à la Refondation Démocratique de la Bolivie, SOS démocratie aux Comores, Jeunesse Unie pour la Démocratie en Afrique (J.U.D.A) , Baraka

Partis : Burkina : UNIR/PS, FFS, PAI, GDP ; France : NPA, Les Verts, PCF, les Alternatifs, PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France) ; RND (Sénégal), Parti communiste du Québec, Partito della Rifondazione Comunista (Italie), MANIDEM (Cameroun), Parti SADI (Mali), Workers’ Party of Hungary 2006, Parti Communiste d’Espagne

Syndicats : Solidaires (France), Syndicat National des Agents des Douanes du Niger SNAD (Niger ), Intersindical Canaria

Personnalités : José Bové, Tiken Jah Fakoly, Eduardo Galeano (écrivain), Didier Awadi, Balufu Bakupa-Kanyinda, Cheick Fantamady Camara, Jean Ziegler, Alain Mabanckou (écrivain, prix Renaudot 2006), Didier Daeninckx (écrivain), Guy-Patrice Lumumba, Tidiane N’Diaye, Blandine Sankara, Puis Njawé directeur du Messager (Cameroun), Cheikh Oumar Cissoko, Maurice Freund (Directeur de Point Afrique), Gilles Lemaire, Sams’K Le Jah (musicien), Robin Shuffield (cinéaste), Smockey (musicien), Eric Toussaint, Barry Aminata Touré, Benéwendé Sankara, Fidel Toe (ancien ministre du Burkina), Brice Makosso (« Publiez Ce Que Vous Payez »), Enrico Dagnino (photojournaliste), Bruce Clark (artiste peintre), Gustave Massiah, Mohamed Challouf (cinéaste), Alain Lipietz, Abdoulaye Diallo (cinéaste), Rémi Rivière (Directeur de publication de Pays Basque Info), Moussa Demba Dembele, Michel Collon, Camille de Vitry (documentariste), Houria Bouteldja, Francine Bavay (Vice Présidente Verte du Conseil Régional d’Ile de France), Nicole Kiil-Nielsen (députée européene, Antonio Lozano (écrivain), Jacques Jouet (écrivain), Joël Vernet (écrivain), Christophe Baroni (écrivain, psychanalyste), Comi Toulabor (chercheur), David Gakunzi, Dia Thierno Ibrahima (universitaire), Pollmann Christopher (universitaire), Aziz Fall, Gisèle Rabesahala (ancienne ministre malgache de la Culture), Boswa Isekombe Sylvere (President du Reseau international pour les 5 cubains Afrique), Thomas Coutrot, Bernard Dreano, Silvestro Montanaro (Journaliste), Sabina Guzzanti (Realisatrice, Actrice), Luigi De Magistris (Député européen)...

contacts : contactjusticepoursankara (at) gmail.com ; Solidaires/ CADTM Pointe-Noire, Congo Brazaville, jlemvo (at) yahoo.fr et solasso (at) yahoo.fr ; Comité Sankara, España, alozano956 (at) hotmail.com ; Collectif Sankara Ile de France, France, collectifthomsank (at) gmail.com ; Comité Sankara de Montpellier, France, comitesankara (at) yahoo.fr ; Comitato Italiano SankaraXX, Italie, sankara.italia (at) gmail.com ; Sankara Tribute (Washington), USA, Sankaratribute (at) yahoo.com ; Groupe Thomas Sankara de Liège, Belgique, pauline (at) cadtm.org ; GRILA, Groupe de recherche et d’initiatives pour la libération de l’Afrique, Canada, admin (at) grila.org ; ATTAC Togo, Togo, attactogo (at) yahoo.fr ; Arbeitskreis Panafrikanismus München (AKPM), Allemagne, sekretariat (at) panafrikanismusforum.net ; RAID ATTAC Tunisie, Tunisie, fatcham (at) yahoo.fr ; FNDP (forum national sur la dette et la pauvreté), Côte d’Ivoire, fndp11 (at) yahoo.fr ; RNDD ( Réseau National Dette et Développement), Niger, rnddniger (at) gmail.com ; Club Sankara du Sud-Ouest, Burkina, sanksudouest (at) yahoo.fr Solidaires/ CADTM Pointe-Noire, Congo Brazaville, jlemvo (at) yahoo.fr et solasso (at) yahoo.fr, CETIM (Centre Europe Tiers Monde), Suisse, cetim (at) bluewin.ch

3) Site spécifiquement dédié à la mémoire de Sankara

http://www.thomassankara.net./


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