Turquie, climat, crise financière : toute la politique suivie par le pouvoir est à contretemps

samedi 19 octobre 2019.
 

Rarement le sentiment de l’urgence n’aura été aussi vif : pour stopper la guerre d’Erdogan et Trump contre les Kurdes, pour affronter le changement climatique, pour prévenir la crise financière qui se rapproche à grand pas, pour éviter un effondrement démocratique sur le vieux continent.

Pourtant, toute la politique suivie par le pouvoir est à contretemps. Comme un disque rayé, archaïque, qui continue d’ânonner les mêmes slogans et de poursuivre les mêmes politiques qui ont échoué, loin des besoins du moment.

La France est humiliée sur la scène européenne par les déboires des macronistes Loiseau et Goulard, devenue presqu’une simple variable d’ajustement. La France est critiquée pour son inaction en matière écologique et les biens-pensants préfèrent attaquer Greta Thunberg que les fauteurs de changement climatique. Le gouvernement préfère gaspiller des milliards d’euros dans un projet d’EPR qui ne fonctionne pas au lieu d’engager la sortie du nucléaire, énergie du passé. Il ne profite pas des taux négatifs auxquels emprunte la France pour lancer le grand plan d’investissement qui est écologiquement vital et qui serait socialement si utile pour créer de l’emploi.

Les grands discours du président Macron pour « l’Europe de la défense » ne masque que la servilité aux Etats-Unis. L’impuissance de la France comme de l’Union européen face à l’offensive turque en Syrie montre l’impasse de cette voie. 20 ans après la chute du mur de Berlin, il serait temps de comprendre que le monde de la guerre froide, de l’OTAN et de « l’allié américain » est définitivement révolu.

En matière sociale aussi, le vieux monde gouverne. Revoici les vieux refrains contre le droit à la retraite, prétextant « qu’il faut travailler plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps » alors que si l’on vit plus longtemps c’est justement parce que l’on travaille moins longtemps. Voici un président qui prétend bloquer la part de richesse consacrées aux retraites alors que le nombre de retraités va augmenter, comme s’il voulait arrêter le temps de la socialisation des richesses par un régime solidaire.

Le pays est abandonné, sans horizon, sans projet, sans énergie sans autre lien proposé que la peur, la jalousie, l’égoïsme, la haine. Comme si l’oligarchie voulait enterrer l’espoir d’une France qui regarde l’avenir avec enthousiasme. C’est sans doute parce qu’elle sait que pour cela, il faut une perspective de justice sociale, de démocratie réelle et de transition écologique. Tout ce dont le capital ne veut pas. Tout ce dont le peuple a besoin. L’Histoire n’est pas finie !

Matthias TAVEL


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message