Palestine : « un pays réel soumis à la colonisation et à l’occupation. »

mercredi 18 septembre 2019.
 

Cette affirmation de l’historien juif israélien Ilan Pappé, directeur du Centre européen d’études sur la Palestine résume bien la situation au moment où les administrations Trump et Nethanyahou se sont mis d’accord pour supprimer la page web consacrée aux « Territoires palestiniens » sur le site du département d’Etat US.

Le site Internet du département d’État (ministère des Affaires étrangères des États- Unis) a supprimé sa page consacrée aux « Territoires palestiniens ». C’est-à-dire à la portion de 22 % du territoire de la Palestine historique, censée être sous le contrôle de l’Autorité palestinienne depuis les accords d’Oslo de 1993.

Dans la réalité, l’Autorité palestinienne a depuis bien longtemps accepté de ne plus contrôler rien d’autre que le centre-ville de Ramallah. La bande de Gaza est soumise à un blocus impitoyable depuis douze ans, tandis qu’une grande partie de la Cisjordanie est sous contrôle direct de l’armée israélienne, et constellée de colonies établies sur la base de l’expropriation des villageois palestiniens. Mais pour l’administration Trump, le nom même de « Territoires palestiniens » sur une page Internet est encore de trop, et il fallait l’effacer, comme il faut tenter d’effacer le peuple palestinien.

Évoquant les récentes mesures de Netanyahou comme de Trump allant dans ce sens, l’historien juif israélien Ilan Pappé, directeur du Centre européen d’études sur la Palestine de l’université d’Exeter (Grande- Bretagne), écrivait, le 31 juillet dernier : « Les desseins américain et israélien, sur fond de vulnérabilité palestinienne, nous mènent vers une situation historique dangereuse. (…) À l’étranger, les efforts visant à protéger Israël contre toute critique s’intensifient. Les femmes et hommes politiques pro-palestiniens sont diffamés sous l’accusation d’être antisémites. Dans plusieurs pays, des lois sont introduites pour soustraire Israël à toute critique et le prémunir contre tout militantisme le visant, incluant le boycott. »

Ilan Pappé ajoute cependant : « Ce à quoi nous assistons actuellement n’est pas la première tentative d’effacer la Palestine et elle ne sera pas la dernière, non plus. (…) En mars 1964, Israël a demandé que les citoyens américains détenteurs de passeport portant la désignation “Palestine” en reçoivent de nouveaux ne portant pas cette mention. Le Département d’État a accepté. (…) Mais la Palestine n’est ni une désignation ni un lieu de mission qui n’a d’existence que dans des archives qu’on peut à sa guise ouvrir ou fermer. C’est un pays réel soumis à la colonisation et à l’occupation. »

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