Le rap et l’image de la société française chez les « jeunes des cités »

mercredi 29 novembre 2006.
 

La délinquance juvénile est l’occasion d’un débat public intense depuis quelques mois. L’attention se concentre surtout sur les adolescents des quartiers réputés difficiles où l’on constaterait une délinquance et une violence de plus en plus systématiques de la part d’individus ou de bandes de plus en plus précoces. Au CESDIP, ce phénomène a fait l’objet de travaux précisant notamment les limites de sa mesure statistique [1] ou bien observant in situ les pratiques délinquantes et plus largement les « conduites à risque » [2] . Nous avons voulu compléter ces recherches en nous interrogeant sur les représentations de la société française parmi les jeunes de ces quartiers relégués, à travers ce qui constitue depuis une dizaine d’années leur plus important support d’expression : le Rap.

Les groupes de Rap comme porte-parole de leurs quartiers

Le Rap est aujourd’hui un phénomène social, culturel, médiatique et commercial de grande ampleur [3] . A titre indicatif, selon la dernière enquête du ministère de la Culture (réalisée en 1997), il est écouté par 28% des 15-19 ans et cette écoute n’est plus réductible aux milieux populaires et aux jeunes les moins diplômés [4] . En effet, depuis les succès de MC Solaar et d’IAM, le phénomène a débordé la jeunesse des quartiers relégués dont la quasi totalité des premiers rappeurs était issue (très majoritairement en banlieue parisienne). Aujourd’hui, producteurs, consommateurs et diffuseurs de Rap distinguent couramment au moins deux tendances : le Rap « Hardcore » et le Rap « Cool ». Seul le premier continue à incarner pour ses producteurs comme pour la plupart de ses auditeurs la dimension critique de l’ordre social qui contribua fortement à fonder ce courant musical en France à la fin des années 80 [5] . Aujourd’hui encore, c’est celui qui est le plus écouté et pris en modèle parmi la jeunesse des quartiers relégués [6] . Ce lien très étroit entre les groupes et leur public explique que les rappeurs se conçoivent eux-mêmes comme des porte-parole de leur milieu social : des « haut-parleurs » (NTM), des « journalistes » et des « sentinelles » (IAM). Quant à Démocrates D, leur premier disque s’intitule « La voie du peuple » (1995). Représenter (sa famille, sa bande, son quartier, sa banlieue, les opprimés), témoigner (des réalités de la vie quotidienne et de la révolte des jeunes dans les cités) et susciter une prise de conscience : tels sont les visées explicites des rappeurs. C’est donc sur ce Rap « hardcore » qu’a porté notre enquête, à travers principalement l’analyse d’un corpus de plus de 200 chansons écrites par dix groupes tout au long de la décennie qui s’achève. Nous résumons ici les thèmes communs dégagés par l’analyse de contenu, sans entrer dans les différences perceptibles d’un groupe à l’autre.

Une société corrompue par l’argent

Les rappeurs ne se lamentent pas contre un monde dont ils ne comprendraient pas les logiques. Ils en proposent au contraire une vision d’ensemble d’où se dégage une révolte contre des sociétés injustes, racistes et corrompues par l’argent. Ainsi NTM déclare-t-il de façon générale :

« Tout s’achète tout se vend / Même les gouvernements / Prêts à baisser leur froc / Pour une question d’argent / Avec une veste réversible / Suivant le temps / Apparemment l’armement / Passe largement avant / La condition de vie de chacun / Le monde est plein de bombes / Qui creuseront nos tombes / Maintenant tu sais à quoi sert le fric / Qui à lui seul pourrait stopper la famine en Afrique. » (« L’argent pourrit les gens », 1991).

Deux mondes incarnent plus que les autres cette domination perverse de l’argent : la télévision et la politique. La première est perçue comme un univers commercial où paradent des vedettes artificielles. « Trop d’infidèles sans talent, le piston en avant / Malheureusement pour eux, ils marchent le cul devant / Systématiquement automatiquement purement et simplement / Manipulés par le vent, par l’odeur de l’argent, jamais je ne mens / Tu le sens, je le sens, et pourtant ainsi va la vie / Ainsi vont les faux-semblants. » (Suprême NTM, « Sur 24 pistes (remix) », 1993.). La seconde est perçue comme un monde dominé par la corruption et suscite un rejet d’autant plus virulent que les hommes politiques sont censés détenir le pouvoir de changer les choses.

« La corruption est une arme à ne pas négliger / Si tu veux réussir en politique / Sache que l’arnaque est une « technique » Une tactique illicite / Qui profite toujours aux mêmes, aux piliers du système. » (ibid.)

Des sentiments primordiaux d’injustice et de domination

L’analyse des textes conduit à insister ensuite sur la dimension primordiale que prend la dénonciation de l’injustice, de la domination et de l’oppression. Selon Bachmann et Le Guennec, « l’univers symbolique des banlieues donne à lire un partage manichéen : les pauvres tristes et humiliés contre les riches puissants et enviés. D’un côté le péril social et la honte. De l’autre, ceux qui ont tout, la richesse et le succès » [7] . Ce jugement entérine une évidence massive pour les rappeurs. Précisons que l’injustice et la domination prennent deux dimensions dont ils conçoivent la liaison : la pauvreté matérielle et la condition d’enfant d’immigrés. La pauvreté matérielle se mesure dans le contraste entre leurs familles et celles d’autres habitants du même pays, de la même ville, parfois du quartier voisin. L’égalité des chances est un mensonge de la société moderne :

« Pourquoi fortune et infortune, pourquoi suis-je né / Les poches vides, pourquoi les siennes sont-elles pleines de thune / Pourquoi j’ai vu mon père en cyclo partir travailler / Juste avant le sien en trois pièces gris et BMW » (IAM, « Nés sous la même étoile », 1997). « Tout a commencé sûrement / Le jour où je suis né / Le jour où je n’ai pas croisé la bonne fée / Qui aurait fait de moi / Ce que je ne suis pas / Ceux qu’il m’arrive d’envier parfois / Ceux que la vie a doté d’une chance. » (NTM, « J’appuie sur la gâchette », 1993).

Mais l’injustice qui frappe le pauvre ne tient pas à la fatalité. Derrière les injustices matérielles se cache pour les rappeurs un système de ségrégation sociale qui vise spécifiquement les jeunes issus de l’immigration :

« Toujours les mêmes qui gagnent, toujours les mêmes qui perdent [...] La France organise un complot contre les étrangers / Tout est fait pour que nous basculions, tout est prémédité / De l’école de l’exclusion aux premières orientations bidons / Des faux boulots aux conseils de négriers en manque de main d’œuvre pour la nation / Pose pas de question : c’est du mécanisme » (Rocca, « Sous un grand ciel gris », 1997).

Et ce double sentiment de discrimination atteint naturellement son paroxysme dans les rapports avec la police.

L’oppression policière et l’iniquité de la justice

Le rôle des interventions (a fortiori des bavures) policières dans le déclenchement des « émeutes urbaines » est bien connu. Mais avant tout c’est la banalité quotidienne du contrôle policier qui exacerbe la conscience meurtrie des jeunes. Nombre de chansons décrivent avec réalisme ces contrôles d’identité assortis de fouilles au corps qui sont vécus comme des humiliations répétées par les jeunes (cf. par ex. NTM, « Police », 1993 ; et KDD, « Aspect suspect », 1998). Dans « En dehors des lois » (1997), Rocca raconte le contrôle, l’arrestation et la garde à vue vécus une nuit avec un petit groupe de copains parce que certains détenaient du haschich (il est important de savoir que, pour les jeunes, le haschich est un produit absolument banal, qui diffère par nature de la véritable « drogue » dans laquelle « tombent » les faibles au prix d’une déchéance) [8] . Il rapporte les menaces et les insultes racistes subies [9] , et en conclut à l’iniquité du système. Symbole de leur domination, catalyseur de leur « haine », la police est globalement perçue comme l’oppresseur absolu qui serait en droit de tuer en toute impunité. Le groupe Assassin fait ainsi référence au jeune Beur tué par deux « voltigeurs » lors des manifestations d’étudiants à Paris en 1986. Il évoque aussi l’homme Noir passé à tabac en pleine rue par plusieurs policiers dont l’acquittement fut à l’origine du déclenchement des émeutes de Los Angelès en 1992 :

« On ne veut pas finir comme Malek Oussekine [...] Bing, bang, la police est comme un gang / L’État assassine, à deux doigts Rodney King / Bing, bang, paix à toutes ses victimes ! » (« L’État assassine », 1995).

Le même groupe dénonce alors logiquement une justice inique qui charge les jeunes auteurs de violences, censure les groupes de Rap (c’est l’« affaire NTM »), mais remet les auteurs de bavures policières en liberté et ne sanctionne guère la corruption des hommes politiques. Au delà de la question du racisme, c’est alors une justice de classe que les rappeurs accusent.

« Le justice juge sur des critères bien définis / 80% des prisonniers sont ouvriers, chômeurs ou sans logis » (Assassin, ). Ou encore : « Les voleurs de voitures ne sont pas les plus grosses pourritures », « Les vraies crapules ont leur tête en première page des journaux » (KDD, « Zone rouge », 1998).

On comprend dès lors comment les éléments s’articulent pour former, dans les représentations des rappeurs, un système logique : l’ordre social injuste et raciste est entretenu par les hommes politiques et protégé par la police et la justice. A côté d’un tel système, les politiques de la ville font pâle figure, quand elles ne sont pas considérées comme des cautions au maintien de cette logique :

« Loin des réalités, la politique élargie / Bien trop occupée à s’occuper des sans papiers / De plus que peut-elle faire, frères / On ne peut pas faire du social / Et faire des affaires / Les murs de la cité sont repeints / Histoire de faire bien. [...] / On calme les têtes avec des terrains de basket / Je pense que les mairies ont vraiment besoin de lunettes » (KDD, « Galaxy de glaces », 1998).

Une vision pessimiste des banlieues

Si le monde extérieur est perçu comme celui des privilégiés qui s’efforcent de maintenir les jeunes pauvres et d’origine immigrée à l’écart, la vie des cités n’est nullement encensée par les rappeurs. Le quotidien y est dominé par des rapports de force.

« Lendemain ? C’est pas le problème, on vit au jour le jour / On n’a pas le temps ou on perd de l’argent, les autres le prennent / Demain, c’est loin, on est pas pressé, au fur et à mesure / On avance en surveillant nos fesses pour parler au futur / Futur, le futur ne changera pas grand-chose, les générations prochaines / Seront pires que nous, leur vie sera plus morose / Notre avenir, c’est la minute d’après le but, anticiper / Prévenir avant de se faire clouer » (IAM, « Demain c’est loin », 1997).

Les jeunes vivent dans un univers d’inter-connaissance stigmatisé où les relations sociales sont notamment régulées par des logiques d’honneur et de réputation [10] . Ceux-ci se conquièrent par une réussite mesurée avant tout par la possession de biens matériels prestigieux et par la facilité à séduire les filles [11] . Et comment obtenir rapidement de l’argent dans un monde pauvre et sans travail ? Les jeunes se tournent logiquement vers le petit trafic de drogue :

« Tenter le diable pour sortir de la galère, t’as gagné frère / Mais c’est toujours la misère pour ce qui pousse derrière / Pousse pousser au milieu d’un champ de béton / Grandir dans un parking et voir les grands faire rentrer les ronds / La pauvreté, ça fait gamberger en deux temps trois mouvements / On coupe, on compresse, on découpe, on emballe, on vend / A tour de bras, on fait rentrer l’argent du crack / Ouais, c’est ça la vie, et parle pas de RMI ici » (ibid.).

La menace d’une incarcération ne peut enrayer l’engrenage de la petite délinquance. Au contraire, le jeune qui a fait un peu de prison devient vite une célébrité locale, crainte et respectée : « Arrêté, poisseux au départ, chanceux à la sortie / On prend trois mois, le bruit court, la réputation grandit / Les barreaux font plus peur, c’est la routine, vulgaire épine ». Et c’est contre cette routine que les rappeurs s’élèvent également. En effet, on oublie souvent qu’ils ne cessent d’inciter leurs semblables à se rebeller aussi d’une toute autre manière, en sauvant leur dignité : « La monnaie a une clarté / Qui aveugle mes frères / Dealant la mort au coin des rues / Se charcutant pour un blouson / Hé mec ! De cette façon / Le pognon ne fera pas l’ampleur de ta condition » écrivent par exemple NTM (« L’argent pourrit les gens », 1991). « Des fois tue ta télé, change ton quotidien / Rentre dans un musée ou lis un bouquin / L’odyssée de la vie n’est pas un film au cinéma / Si tu ne t’éduques pas, tu resteras en bas ! » ajoutent Assassin (« L’odyssée suit son cours », 1995). Mais ils disent aussi rapidement qu’il s’agit là de voeux pieux tant l’espoir d’un avenir meilleur paraît vain.

Un sentiment d’abandon général

Dès leur premier album, en 1991, les jeunes rappeurs de Suprême NTM disent clairement les raisons de leur violence. Celle-ci découle du malaise général, du sentiment d’être abandonné à son triste sort par le reste de la société :

« Et si cela est comme ça / C’est que depuis trop longtemps, les gens tournent le dos / Aux problèmes cruciaux, aux problèmes sociaux / [...] Est-ce bien ceci Liberté, Égalité, Fraternité ? J’en ai bien peur ! [...] Oh oui, c’est triste à dire, mais tu n’as pas compris / Pourquoi les jeunes de mon quartier vivent dans cet état d’esprit / La délinquance avance, et tout ceci a un sens / Car la violence coule dans les veines de celui qui a la haine » (« Le monde de demain », 1991).

Quatre ans plus tard, culminent leur colère et leur désespoir face à l’inertie. La chanson intitulée « Qu’est-ce qu’on attend [pour foutre le feu ?] » (1995) exprime le premier sentiment :

« Les années passent, pourtant tout est toujours à sa place [...] Combien de temps tout ceci va encore durer / [...] Mais vous savez que ça va finir mal, tout ça / La guerre des mondes vous l’avez voulue, la voilà. [...] De toute une jeunesse, vous avez brûlé les ailes / Brisé les rêves, tari la sève de l’espérance. / Oh, quand j’y pense / Il est temps qu’on y pense, il est temps que la France / Daigne prendre conscience de toutes ces offenses / Fasse de ces hontes des leçons à bon compte / Mais quand bien même, la coupe est pleine / L’histoire enseigne, nos chances sont vaines ».

Derrière la violence se cache en réalité le désespoir qu’illustre dramatiquement la chanson intitulée « J’appuie sur la gâchette » (1993). Contrairement à ce qui fut parfois écrit dans la presse, cette chanson n’est pas un appel au meurtre mais une évocation du suicide : « J’ai les neurones affectés et le cœur infecté / Fatigué de lutter, de devoir supporter la fatalité / Et le poids d’une vie de raté ».

Conclusion : toute violence a un sens

L’appel à la violence est le trait sans doute le plus connu des textes de Rap hardcore, il a souvent fait la joie des médias. Certes les rappeurs ont souvent copieusement insulté et menacé la police (cf. « Nique la Police » de NTM et « Sacrifice de poulets » de Ministère AMER). On sait que ces propos ont valu à ces deux groupes des démêlés judiciaires. Pourtant, à y regarder de plus près, cette violence n’a rien de gratuit. Quel est son sens ? C’est la question primordiale qui est posée au chercheur et qui doit intéresser tout acteur confronté au phénomène. Deux remarques peuvent être faites pour commencer à y répondre. Tout d’abord, les cibles de cette violence présentent une certain spécificité. Nous avons vu que les récriminations des rappeurs concernent les hommes politiques, la police, la justice, mais jamais les chefs d’entreprise. De même, ils dénoncent le pouvoir de l’argent en tant que facteur de corruption et non comme instrument d’une domination socio-économique dans une société capitaliste. En somme, on pourrait dire qu’il s’agit de générations de jeunes des milieux populaires qui ne risquent pas d’être aliénés par le travail dans la mesure où ils vivent largement en dehors du monde du travail et du rapport salarial. Et parmi les multiples conséquences de cette situation, il y a le fait que les institutions publiques demeurent les seuls interlocuteurs face auxquelles les jeunes des cités peuvent défendre leur identité blessée, crier leur détresse et leur colère. Ensuite, il apparaît que cette violence (seulement verbale, rappelons-le) est en réalité un exutoire et une réaction de défense qui découlent d’une vision du monde très négative, construite autour de leur expérience de la vie ainsi qu’à travers la télévision. Fondée sur des réalités objectives (la pauvreté des familles, la dureté et la violence de la vie quotidienne, les faibles chances de promotion sociale, la ségrégation spatiale de la cité par rapport au centre, le racisme d’une large partie de la population française, la pression humiliante des contrôles de police, les sanctions judiciaires parfois disproportionnées, au regard notamment du traitement des « bavures » policières), cette vision du monde est aussi et peut-être surtout ordonnée par un sentiment d’injustice tellement fort qu’il tend souvent à nourrir un imaginaire du complot. Tandis que Rocca parle d’un « complot » contre les enfants d’immigrés qui s’organise dès l’école (op.cit.), les jeunes de KDD, originaires du quartier Le Mirail à Toulouse concluent :

« Qu’on deale et qu’on casse des gueules, c’est ce qu’ils veulent / Broyer notre image pour faire de nous des sauvages / Après justifie le fait qu’ils nous mettent dans des cages » (« La rhala », 1998).

Ce constat souligne l’ampleur du fossé qui s’est creusé entre une partie de la jeunesse et le reste de la société. Il indique aussi l’échec prévisible de toute politique publique qui ne saura pas restaurer avec ces jeunes le dialogue et la confiance.

Notes :

[1]B. Aubusson de Cavarlay, La place des mineurs dans la délinquance enregistrée, Cahiers de la sécurité intérieure, 1997, 29, p. 17-38.

[2]. M. Esterle-Hedibel, La bande, le risque, l’accident, L’Harmattan, 1997.

[3] . Cf. la synthèse de M. Boucher, Rap, expression des lascars, L’Harmattan, 1998.

[4]. O. Donnat, Les pratiques culturelles des Français, La Documentation française, 1998, p. 160.

[5]. Sur l’histoire du Rap et plus largement de la culture Hip Hop, cf. D. Dufresne, Yo ! Révolution Rap, Ramsay, 1991 ; H. Bazin, La culture hip hop, Desclée de Brouwer, 1995 ; .-L. Bocquet et P. Pierre-Adolphe, Rap ta France, Flammarion, 1997.

[6]. J.-R. Desverité, A.-M. Green, Le rap comme pratique et moteur d’une trajectoire sociale, in A.-M. Green, éd., Des jeunes et des musiques. Rock, rap, techno..., L’Harmattan, 1997, p. 186-87.

[7] C. Bachmann, N. Le Guennec, Violences urbaines. Ascension et chute des classes moyennes à travers cinquante ans de politique de la ville, Albin Michel, 1996, p. 355.

[8] . cf. par ex. Sens Unik, « Le film de ta propre vie », 1991 ; Rocca, « Garçon », 1997.

[9]. Sur le racisme dans le comportement et les représentations des policiers, cf. M. Wievorka, La France raciste, Seuil, 1992, p. 219-276 ; D. Monjardet, La culture professionnelle des policiers, Revue française de sociologie, 1994, 3, p. 393-411 ; R. Lévy, R. Zauberman, La police française et les minorités visibles : les contradictions de l’idéal républicain, in Y. Cartuyvels, F. Digneffe, A. Pirès, Ph. Robert, éds., Politique, police et justice au bord du futur, L’Harmattan, 1998, p. 287-300.

[10] cf. C. Calogirou, Sauver son honneur. Rapports sociaux en milieu urbain, L’Harmattan, 1989 ; D. Lepoutre, Cœur de banlieue. Codes, rites et langages, Odile Jacon, 1997.

[11] . De là une utilisation de la femme, comme symbole ostentatoire de la puissance et de la réussite masculines, qui se retrouve dans les textes de certains groupes et dans les mises en scène de leurs chansons (à travers les « clips » vidéos). Le phénomène est cependant minoritaire dans le Rap français.

MUCCHIELLI Laurent


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