Le rappeur Médine participera aux Universités d’été de La France Insoumise

mercredi 23 août 2023.
 

Medine, la cible des fascistes et de la droite, l’incarnation du dangereux musulman serait un rappeur qui a soutenu le mariage homosexuel en 2013 au nom de l’égalité juridique, qui soutient la lutte féministe, et différencie laïcité et son dévoiement.

On lit de toutes les personnalités qui se sont opposées aux droits LGBT+ en 2013, dont un nombre conséquent de macronistes au gouvernement, que Médine qui déclare « il ne devrait pas y avoir de discrimination dans le mariage » en 2013, incarne l’homophobie. Un culot sans limite

Face aux attentats du 13 novembre 2015, Médine avait choisi de communier en chanson avec Héloïse Letissier (Christine And The Queens, artiste queer) et Ken Samaras (Nekfeu) à la Gaité lyrique, un lieu queer, afin de dire que le mélange est toujours une force.

À noter que son album tant instrumentalisé Jihad date de 2005, ces détracteurs oublie la suite "le plus grand combat est contre soi-même". Il reprenait son étymologie : synonyme de "lutte", "dans le sens de l’effort et de l’abnégation" et dénonçait son sens galvaudé.

Les paroles de Médine sont très claires en 2005 dans sa chanson Jihad : "Ceux qui choisissent la solution militaire N’ont-ils pas vu qu’elle nous dessert beaucoup plus qu’elle nous sert ?.. Étudier reste la seule solution". Médine appelle finalement au savoir comme arme.

Ferré pouvait ‘baiser la Marseillaise’, Renaud ‘tringler la République’, Brassens disait "C’est un usage bien établi, dès qu’il s’agit de rosser les cognes, tout le monde se réconcilie", ou les révoltes de Ferrat "comme un espoir mis au charnier". Médine y va tout aussi fort.

Médine est provocateur pour dénoncer, ses mots sont insicifs, ses figures de style doivent choquer, marquer, notamment sur l’instrumentalisation faite de la laïcité et les inégalités. Désolé, mais on ne chante pas la mélodie du bonheur pour décrire une violence sociale.

Médine explique le sens de ses paroles : "Il est important de distinguer laïcisme de laïcité. Le laïcisme est une version dévoyée de la laïcité. Ma critique s’adresse à cette dérive exclusive, qui se drape dans la notion d’égalité en stigmatisant le religieux".

Médine est de toutes luttes, il le dit : "Moi je suis de toutes les luttes, quand ça parle de plus d’égalité et plus de justice, tu vas me trouver dans tes rangs. Pour moi, tu peux pas te définir antiraciste, si tu n’es pas féministe, en terme de luttes, de même égalité".

Certaines paroles, chansons de Médine ne me plaisent pas outre mesure, reflet aussi d’un monde du rap avec des préjugés. Il a aussi su évoluer au fil des années, au cœur d’une société qui a tendance à regarder dangereusement de plus en plus loin en arrière.

Je ne vois pas comment la priorité serait de blâmer un rappeur qui fait des discours à côté de Adèle Haenel qui vante la fierté d’être lesbienne et féministe, luttes qu’il fait sienne, au milieu d’une grève de salariés.

Médine a encore du taff, comme nous toutes et tous, afin de déconstruire ses préjugés, ses inconscients problématiques, certains propos. Il s’y attelle, alors que certains passent leurs journées à distiller la haine, le racisme, l’homophobie, le sexisme, même dit à gauche..

Si demain, Médine renie son soutien au mariage homosexuel de 2013, aux luttes féministes, aux droits des travailleuses et travailleurs, je serais le premier à le critiquer. Toutes ces attaques me semblent bien hypocrites, dénuées de réflexion, contre une cible du racisme.

Ce que je tiens à constater, c’est qu’au temps d’une urgence climatique et sociale, d’un néolibéralisme destructeur et autoritaire, au rythme des blâmes et des dénis coupables, Médine transmet cela : "J’préfère regretter mes discours plutôt de que regretter mes silences".

Antoine Trupiano Remille


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