Billet d’humeur : les parachutes en platine iridié des patrons nuls

vendredi 13 avril 2007.
 

Qu’est-ce qui pourrait encore alimenter ma colère, au cas où la campagne électorale n’y suffirait pas ? Des chiffres, bien sûr. Ceux des parachutes en platine iridié des patrons nuls, qui laissent des ardoises et des désastres humains, surtout.

Après tout, un déficit, quand ça va se nicher à ces hauteurs, on ne se rend même plus compte. Par contre, les larmes de ceux qui perdent leur boulot, qui vont devoir s’en aller ailleurs, chercher un logement, une école pour les petits, -jamais personne n’en parle des gamins qui changent d’école, et perdent leurs copains, parce que papa et maman ont perdu leur emploi...- ça c’est pas pour du beurre.

Forgeard, ex-patron d’Airbus, avec le succès que nous savons, 10 000 postes paumés, 6 millions d’euros, avec en plus une prime de 2,4 pour respecter la clause de non-concurrence ! A se tordre de rire ! Avec de telles sommes, vous croyez vraiment qu’il va s’amuser à créer une autre boîte ? Encore que, dans ce monde-là, on peut s’attendre à toutes les perversions...

Tchuruk, celui-là, c’est Alcatel. 8,2 millions, toujours en euros. Plus, accrochez-vous, 100 000 euros de jetons de présence, par an. 100 000 euros... Si on compte bien, ça doit faire du 9 000 euros par mois, rien que pour assister à des conseils d’administration. S’il me laisse la chaise, je veux bien le remplacer, pas vous ? On n’oublie pas quand même : Alcatel moins 1500 emplois en France. Ca leur ferait combien à chacun, si on partageait le pécule du boss ? De quoi voir venir, on est bien d’accord.

Un petit dernier pour la route ? Roverato. Lui, c’est Eiffage, coup de bol, pas de découvert. Alors, un gros gros merci : 195 000 actions gratuites, ça fait 23 millions en euros. De quoi voir venir, là aussi.

Paraîtrait que c’est normal, ils "prennent des risques". Ah oui ? Et Marcel, qui a fait un gros emprunt pour payer sa bicoque, il n’en a pas pris des risques ? Vous, je ne sais pas, mais moi, quand j’entends après ça Besancenot qui nous dit qu’il ira prendre la thune dans la poche de ceux qui en ont, eh bien, j’ai bien envie de lui dire : Chiche ! (Souvenez-vous, c’était Marchais, en son temps, qui disait ça lui aussi : « Faut prendre l’argent là où elle est ! » On aurait peut-être dû l’écouter, on n’en serait pas là).

Et pendant ce temps-là, pour en revenir à ce qu’on disait plus haut, on va encore nous grignoter les moyens dans nos écoles, niveler par le bas, supprimer des options, des postes, des heures d’arts, et des groupes, et ça me rend malade, au sens réel du mot. Elles sont où, les belles idées de gauche pour traiter ça une bonne fois pour toutes ?

brigitte blang prs 57


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