Dépasser le cartel, construire une autre gauche

vendredi 8 janvier 2016.
 

Le Front de gauche a vécu. S’il a permis de poser les bases d’une politique de gauche alternative, il a échoué à représenter cette alternative, non seulement aux yeux d’une majorité de la population, des millions d’électeur-trice-s qui avaient pourtant voté pour son candidat en 2012, mais aussi parmi les franges les plus organisées, militant-e-s des partis, syndicats, associations et autres mouvements, anciens et nouveau, du peuple de gauche dans toute sa richesse et sa diversité.

Toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent toujours dans l’objectif stratégique qu’il s’était fixé (contester l’hégémonie à gauche du PS social-libéralisé et devenir majoritaire à gauche et dans le pays), dans ses grandes lignes stratégiques et programmatique (unité, autonomie, mobilisation citoyenne), ont aujourd’hui la responsabilité de construire autrement, sur de nouvelles bases, une autre gauche.

Une gauche véritablement antiraciste et solidaire, qui s’adresse sans sectarisme à tous les courants, mouvements et réseaux qui (se) mobilisent aujourd’hui contre les discriminations, pour l’égalité des droits et la justice pour tou-te-s, pour mener ensemble de grande campagnes populaires contre la déchéance de nationalité, la répression des migrant-e-s, le contrôle au faciès et les violences policières…Une gauche activement anti-guerre et internationaliste, capable d’opposer aux stratégies impérialiste de son propre Etat une politique de paix et de justice. Une gauche profondément démocratique qui dépasse le cartel organisationnel pour systématiquement donner la parole et le pouvoir aux citoyen-ne-s et aux militant-e-s.

Cette autre gauche est nécessaire et possible. Mais elle ne se construira pas en reprenant les mêmes mécanos politiques fabriqués par en haut qui nous ont menés à l’échec. Elle se reconstruira dans les fronts de lutte unitaires (contre la guerre, l’austérité, l’état d’urgence démocratique et climatique, l’islamophobie et la xénophobie…), les collectifs locaux de résistance, les mouvements alternatifs qui inventent chaque jour la gauche de demain. Et elle devra converger dans lors des échéances électorales, en premier lieu celles de 2017, non pas à l’issue d’interminables tractations d’appareils, mais à l’initiative d’une grande mobilisation citoyenne qui déterminera le contenu et la représentation d’un projet politique en construction permanente et à vocation majoritaire.

C’est ici et maintenant que tout commence.

Auteur : Camaradobono


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