Arabie saoudite Wahhabisme et terrorisme jihadiste (3 articles)

samedi 10 novembre 2018.
 

Durant ces deux dernières décennies, l’Arabie a dépensé la somme colossale de 87 milliards de dollars pour propager le wahhabisme dans le monde, a assuré une étude académique très sérieuse, réalisée par l’expert en conflits entre religions Alex Alexiev et publiée dans le magazine Middle East Monitor. Ce chiffre rendu public lors d’une audience au sein du Sénat américain le 26 juin 2003 s’est avéré être très proche de celui dévoilé par l’ancien conseiller auprès du Secrétaire d’Etat américain des finances , David Aufhauser, un an plus tard et qui était de l’ordre de 75 milliards de dollars.

Islam : sunnisme, chiisme, kharidjisme, salafisme, wahhabisme

Selon l’analyste pétrolier dans la société Hess du commerce de pétrole Edward Mors, l’ex roi saoudien Fahd Ben Abdel Aziz avait prélevé la somme d’1,8 milliards de dollars de la rente pétrolière par an pour financer le prosélytisme du Wahhabisme.

À l’heure actuelle aucun chiffre n’est rendu public sur la taille des dépenses consacrées aux activités religieuses.

Mais une chose est néanmoins certaine : ce ne sont pas seulement les pays arabes et musulmans qui étaient la cible de cette propagande. L’Europe aussi a eu sa belle part, d’autant qu’elle compte une importante communauté musulmane, chiffrée à près de 44 millions de personnes.

3848m2 de centres religieux, 1359 mosquées en Europe

D’ailleurs, le régime saoudien ne s’en est pas du tout caché. Bien au contraire, il s’en targuait, vantant ses efforts pour propager la culture islamique et la langue arabe et soutenir les minorités islamiques.

Selon le journal pro saoudien Asharq al-Awsat, (rapporté par le journal al-Akhbar) le royaume saoudien a édifié des centres religieux en Europe sur une superficie de 3848 m2, pour le coût de 5 millions de dollars. Dont entre autre Le Centre culturel islamique du serviteur des deux lieux saints, dans la ville de Melissa en Espagne, le Centre Islamique de la capitale italienne Rome, le centre de la ville Mantes-La-Jolie en France, le centre islamique a Genève, le centre islamique culturelle à Bruxelles (qui n’est d’ailleurs pas très loin du quartier Molenbeek, présenté par les medias comme étant le bastion des « jihadistes » en Europe). Sans oublier le Centre islamique de Madrid en Espagne, celui de Lisbonne au Portugal, celui de Londres en Grande Bretagne, celui de la capitale autrichienne et celui de Ambrera en Ecosse.

Et ce n’est pas encore tout, toujours selon le journal pro saoudien. Il est également question de la construction de quelques 1359 mosquées saoudiennes de par le monde.

Sans oublier les instituts académiques qui ont été fondés avec pour but affiché de « promouvoir le lien entre les jeunes des minorités musulmanes, leur religion et leur doctrine à travers des cours théoriques et pratiques ». En tête de ces instances figurent les deux académies du roi Fahd à Londres et Bonn, lesquelles comptent toutes les catégories de l’enseignement, depuis les classes primaires jusqu’au secondaires.

L’Institut du Monde arabe à Paris fait aussi partie de ces projets

L’invasion wahhabite n’a pas ignoré l’enseignement universitaire et s’est attelée à s’acquérir des chaires dans certains établissements de renommée : comme la Chaire du roi Fahd pour les Etudes, créée au sein de l’Institut des études orientales et africaines à l’Université de Londres, la Chaire du Roi Abdel Aziz pour les études islamiques à l’université de Californie, la Chaire du roi Fahd pour les études de législation islamique à la faculté de Droit de l’Université de Harvard.

Le spectre de la Révolution islamique en Iran

Force est de constater que cette expansion s’est faite dans sa majeure partie pendant les 20 années qui ont précédé les attentats du 11-septembre, durant le règne du roi Fahd.

Il était à cette époque hanté par le spectre de l’influence de la révolution islamique en Iran, et surtout pas ses répercussions culturelles. Hormis les liens politiques et économiques qui les attachent historiquement à l’Arabie, Il faut croire que les puissances occidentales avaient la même hantise, surtout que l’Iran, par la révolution de l’imam Khomeiny avait basculé vers le camp anti occidental et anti sioniste.

Curieusement quoique l’Occident en paye la facture, ceci ne l’empêche pas de poursuivre sa politique, en toute connaissance de cause .

« Ce sont les diplômés des écoles wahhabites qui sont derrière les actes terroristes comme les attentats de Londres en juillet 2005… », Alex Alexiev l’a dit lors de son intervention devant les membres du Sénat américain.

En avril 2008, un responsable du ministère des finances Rachel Ehrenfeld qui a témoigné lors d’une audition devant le Congrès disait la même chose : “L’endroit d’où part l’argent que reçoivent les groupes terroristes sunnites et les Talibans reste prioritairement l’Arabie saoudite.”

D’autres l’ont rejoint dans ces mises en garde depuis, au rythme des attaques terroristes qui frappaient les villes européennes. Sans que les dirigeants occidentaux ne prennent des décisions qui puissent porter atteinte au projet saoudien ni chez eux ni ailleurs dans le monde. Les mesures prises contre certaines de ces instances n’ont jamais été à la hauteur des défis.

Leur seule réaction se limite à s’impliquer militairement davantage dans les conflits régionaux des pays musulmans. Aux côtés des Saoudiens eux mêmes !!

B) Le terrorisme à l’aune du wahhabisme

Insolite a été la déclaration du chef de la diplomatie saoudienne, Saoud Al-Fayçal qui affirma, mercredi dernier, à Riyadh, lors d’une conférence de presse avec le secrétaire d’Etat américain, John Kerry : « Nous ne pouvons que considérer la Syrie comme une terre occupée, ce qui nécessite une réaction internationale rapide et ferme. »

Qui est (sont) l’(es) occupant(s) ? les jihadistes - dont un contingent de Saoudiens - qui se battent contre le peuple et l’armée syriens. Il ne semble pas que le ministre s’en est pris aux phalanges jihadistes qui pullulent en Syrie. Aussi, il faut comprendre que « l’occupant » de la Syrie ne serait autre que le régime actuel de Damas. Franchement incroyable ! Or, on n’a jamais entendu un responsable saoudien porter des accusations aussi claires contre Israël - il occupe depuis 66 ans les territoires palestiniens - et exiger que la communauté internationale protège les Palestiniens.

Cela n’est pas étonnant dans la mesure où l’Arabie Saoudite arme et finance les « jihadistes » qui font, depuis deux ans et demi, des carnages en Syrie. Ce qui est curieux, en revanche, est que l’on retrouve l’Arabie Saoudite derrière toutes les actions terroristes de ces deux dernières décennies. Des moudjahidine afghans dans les années 1980 à la situation en Syrie en 2013, en passant par les attentats anti-américains de 2001 (19 Saoudiens impliqués), le carnage de Beslan dans le Caucase russe en 2004, les prises d’otages des étrangers en Irak, après l’invasion US en 2003, ou en Algérie - mise à feu et à sang par les islamistes dans les années 1990 - il y avait un dénominateur commun, l’islamisme et un commanditaire, l’Arabie Saoudite dans l’exportation de l’idéologie wahhabite dans le monde musulman.

Le terrorisme islamiste, ce chancre du monde contemporain, loin de faire amende honorable, assassine les musulmans, fomente la fitna dans le Monde arabe. La question se pose : « Comment cela se fait-il qu’Al Qaîda qui assassine chaque jour des dizaines de musulmans ne se soit jamais attaquée de front à Israël et à l’Occident ? » Cela est-il étonnant lorsque l’on sait qui manipule ces groupes fanatisés à l’extrême qui se nourrissent à la même source, celle de l’intégrisme wahhabite. En fait, ces terroristes du troisième type sont la résultante directe des manipulations auxquelles des jeunes gens ont été livrés à partir des années 1980. Il faut, en effet, remonter à cette période charnière pour comprendre ce qui s’est passé dans les décennies 1980-1990 et se poursuit aujourd’hui au Maghreb et au Moyen-Orient, culminant avec lesdits « Printemps arabes » qui ont vu l’arrivée des islamistes à la gestion de pays arabes.

Historiquement, la responsabilité de Riyadh dans la résurgence du « jihadisme » - dont le vrai sens galvaudé à été détourné et sert aujourd’hui de paravent à toutes les déstabilisations - est largement engagée dans sa volonté d’imposer le wahhabisme, une idéologie rétrograde. Les Etats-Unis n’y sont pas pour peu également qui, pour des raisons stratégiques évidentes, ont grandement contribué à l’apparition des phalanges islamistes. En fait - c’est une autre histoire - les attaques anti-américaines de 2001 auront notamment largement servi les desseins d’hégémonie de Washington.

Pour des raisons similaires, Riyadh a voulu « re-islamiser » le Monde arabo-musulman à ses normes par la mise en oeuvre d’un prosélytisme de grande envergure dans l’optique d’affermir son emprise sur ces peuples, grâce à ses pétrodollars et sa vision intégriste - dans sa version wahhabite - de l’Islam. En fait, les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, dont les chefs de la diplomatie se sont rencontrés à Riyadh, sont impliqués dans l’émergence, l’affermissement, voire l’expansion du terrorisme islamique.

Oussama Ben Laden, présenté comme un épouvantail et ayant fait tant « peur » aux Etats-uniens, a été pourtant une créature des services secrets américains. Agent de la CIA, sa mission a été de former des soldats islamistes, les fameux « afghans », qui ont essaimé au Maghreb et au Moyen-Orient semant la terreur dans leurs pays d’origine après qu’ils eurent été chassés d’Afghanistan. Cette terreur est aujourd’hui imposée aux Syriens par des « jihadistes » dont l’un des mentors - avec le Qatar - n’est autre que l’Arabie Saoudite. En fait, Riyadh qui est prête à tout pour faire tomber le régime de Damas, s’est encore trompé d’ennemi, faisant profil bas face à Israël qui continue de persécuter Palestiniens et Arabes. Cqfd !

Karim MOHSEN

Source de cet article B : http://www.lexpressiondz.com/edito/...

C) Wahhabisme et terrorisme islamiste

Par Tayeb Belghiche (ALWATAN, Algérie 1er août 2009)

Le rôle moteur joué par le wahhabisme dans le développement du terrorisme islamiste à travers le monde se manifeste de plus en plus par son ampleur, sa dangerosité et son impact extrêmement négatif sur les sociétés. Ce qui vient de se passer au Nigeria, plus grand pays musulman d’Afrique, en est une illustration. On découvre sans surprise que le chef de la secte « taliban », Mohamed Yusuf, abattu par les services de sécurité nigérians, avait étudié la théologie à l’université islamique de Médine, de même que nombre de ses complices. Voulant imposer par la violence un « Etat islamique pur », il a envoyé, selon une agence de presse, des lettres à 18 leaders musulmans de Maiduguri, la ville où il réside, pour leur annoncer leur prochaine exécution. Malheureusement, le Nigeria n’est pas la seule cible du wahhabisme, cette doctrine ultra-rétrograde qui gère l’Arabie Saoudite d’une poigne de fer. Elle continue de faire des dégâts à travers le monde. Il ne faut pas oublier qu’Oussama Ben Laden s’est nourri à la mamelle wahhabite pour devenir un chef terroriste très redouté de par le monde.

Un pays comme la Somalie a implosé parce que le régime saoudien a décidé de voir la charia imposée aux citoyens de ce pays. Le Soudan, par exemple, a été transformé, par la volonté des wahhabites, en centre de formation de terroristes de tous horizons et en plaque tournante du terrorisme international au point que le chef d’Al Qaïda y a fait ses armes. Sans parler du Pakistan où les Saoudiens avaient des écoles de formation de talibans. Le peuple pakistanais en paye aujourd’hui encore un lourd tribut et son avenir est hypothéqué tant l’hydre islamiste est en train de s’étendre jusqu’à déstabiliser l’Afghanistan et l’Inde. L’Algérie n’a pas été épargnée. Des dizaines de milliers de ses enfants y ont laissé leur vie parce que le régime saoudien est allergique à la démocratie. Des jeunes appelés continuent encore de mourir. La liste des pays victimes du phénomène né dans la péninsule arabique est longue à énumérer. Mais le plus étonnant est que personne ne demande de comptes à l’Arabie Saoudite, devenue elle-même une cible du monstre qu’elle a engendré. Ses richesses pétrolières la protègent pour l’instant d’un procès. Mais rien ne dit qu’un débat sur sa responsabilité dans le développement du terrorisme islamiste ne sera pas ouvert un jour. Quand ses richesses se tariront.

Le département américain de la Défense a publié des traductions d’un certain nombre de documents des renseignement irakiens datant du règne de Saddam Hussein. Un rapport de la direction des renseignements militaires généraux de Septembre 2002 est intitulé : « L’émergence du wahhabisme et ses racines historiques »

Le gouvernement irakien était au courant des buts néfastes aux musulmans des wahhabites d’Arabie saoudite au service des intérêts occidentaux pour porter atteinte à l’Islam et son peuple.

Le rapport repose en grande partie sur « les Mémoires de M. Hempher », qui décrie en détail comment un espion britannique au Moyen-Orient, dans le milieu du XVIIIe siècle a pris contact avec Abdul Wahhab, pour créer une version subversive de l’Islam. La secte notoire du wahhabisme devenant le culte fondateur du régime saoudien.

Le mouvement a été temporairement supprimée par les armées Ottoman au milieu du XIXe siècle. Mais avec l’aide des Britanniques et l’argent des Rothschild, les wahhabites et les saoudiens ont repris le pouvoir et fondent leur propre Etat en 1932.

Depuis lors, les Saoudiens ont collaboré étroitement avec les Américains, à qui ils doivent leur richesse pétrolière considérable, dans le financement de divers organisations islamiques fondamentalistes plus d’autres opérations secrètes américaines, en particulier le « jihad » en Afghanistan.

Les Saoudiens utilisent l’immense richesse à leur disposition pour diffuser cette secte perturbatrice de l’Islam dans diverses parties du monde, cette histoire pourrait être classées comme l’une des plus grande campagne de propagande de l’histoire.


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