"L’humanité doit renoncer à idolâtrer l’argent et doit replacer au centre la personne humaine" affirme le pape

mercredi 28 septembre 2016.
 

Le pape François appelle à protéger "notre maison commune" menacée notamment par la pollution et "à renoncer à idolâtrer l’argent", dans un long entretien ce jeudi dans Paris Match.

Dans la dizaine de pages que lui consacre Paris Match, le pape fait une critique en règle du système capitaliste actuel et dit attendre des "choix concrets" lors de la conférence des Nations unies sur la climat prévue à Paris en décembre. Pour lui, "le capitalisme et le profit ne sont pas diaboliques si on ne les transforme pas en idoles. Ils ne le sont pas s’ils restent des instruments".

En revanche, insiste-t-il, "si l’argent et le profit à tout prix deviennent des fétiches qu’on adore, si l’avidité est à la base de notre système social et économique, alors nos sociétés courent à la ruine". Pour François, "les hommes et la création tout entière ne doivent pas être au service de l’argent : les conséquences de ce qui est en train d’arriver sont sous les yeux de tous !". "L’humanité doit renoncer à idolâtrer l’argent et doit replacer au centre la personne humaine, sa dignité, le bien commun, le futur des générations qui peupleront la Terre après nous", insiste le pape qui a en tête également la protection de la planète.

Evoquant les conflits actuels, notamment en Syrie et en Irak, il appelle à agir "face à l’urgence" sans oublier de s’attaquer aux "causes". "Demandons-nous pourquoi tant de guerres et tant de violences (...) N’oublions pas non plus l’hypocrisie de ces puissants de la terre qui parlent de paix mais qui, en sous-main, vendent des armes", fustige-t-il, appelant à "construire des modèles de développement économique qui placent au centre l’être humain et non l’argent".

Très engagé depuis le début de son pontificat dans la lutte en faveur de l’environnement, François espère que la COP21 "pourra contribuer à des choix concrets, partagés et visant, pour le bien commun, le long terme". "Le chrétien est enclin au réalisme, non au catastrophisme. Néanmoins, justement pour cela, nous ne pouvons nous cacher une évidence : le système mondial actuel est insoutenable", estime le pape. "Notre maison commune est polluée, elle ne cesse de se détériorer. On a besoin de l’engagement de tous. Nous devons protéger l’homme de sa propre destruction", avertit François.


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