Martine Billard s’explique sur l’orientation politique du Parti de Gauche.

jeudi 14 octobre 2021.
 

L’ONU et pas l’OTAN

Martine Billard a été invitée à l’émission "Objections" de Mediapart pour expliquer la politique extérieure défendue par le Parti de Gauche plus largement par le Front de Gauche.

Martine Billard (PG) : dans l’espoir de Syriza...

Source : Mediapart du 26 décembre 2014 |  Par Hubert Huertas et François Bonnet

"À la veille d’un vote crucial au parlement grec, lundi 29 décembre, qui pourrait provoquer des législatives anticipées, Martine Billard, secrétaire nationale à l’international du Parti de gauche, est l’invitée d’« Objections ». Elle espère que l’année 2015 sera celle de Syriza et s’explique sur la Russie et l’Ukraine

Martine Billard, longtemps membre des Verts avant de rejoindre Jean-Luc Mélenchon en 2009, est une femme de convictions, mais également de nuances. Tout au long d’un entretien entièrement consacré à la politique étrangère du Parti de gauche, elle s’est attachée à défendre les choix diplomatiques de sa formation, notamment sur l’Ukraine et la Russie, mais en usant de pédagogie.

« Ne tombez pas dans la caricature », lance-t-elle ainsi, dans un sourire, à Mediapart qui lui rapporte les critiques traditionnelles adressées au parti de M. Mélenchon : outrances verbales, anti-américanisme systématique, germanophobie, etc. Lui reproche-t-on une vision du monde héritée de la guerre froide ? Elle revendique au contraire …"

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On peut visionner la vidéo de l’interview de Martine Billard dans l’émission Objections de Mediapart (32 minutes) sur Dailymotion en cliquant ici.

Martine Billard fait référence à une interview de Libération concernant la position PG par rapport à la démocratie en Russie. Voici le début de l’article

La méfiance envers l’Otan, moteur d’une certaine gauche Lorraine MILLOT

Source Libération du 24 octobre 2014

"A gauche, l’attirance pour Vladimir Poutine puise à beaucoup de sources d’inspiration : l’anti-américanisme, la critique de l’Union européenne et du libéralisme, la quête d’un autre modèle, quand ce n’est pas la simple envie de se distinguer… Pour le Parti de gauche, le principal coupable de la crise actuelle en Ukraine est ainsi… l’Otan, qui aurait provoqué les Russes en s’avançant trop à l’est de l’Europe. « La Crimée est perdue pour l’Otan. Tant mieux », célébrait ainsi Jean-Luc Mélenchon en mars sur son blog, après l’annexion russe de la péninsule ukrainienne. « Nous ne disons pas que Poutine est un grand démocrate, nuance Martine Billard, secrétaire du Parti de gauche chargée des questions internationales. Nous ne sommes pas aveugles sur ce qui se passe en Russie : la liberté d’expression réduite, la corruption… » Vladimir Poutine mène une « politique grand-russe », reconnaît cette ancienne députée verte, mais pour en revenir très vite au péché originel de l’Alliance atlantique : « Ce qu’il y a eu en premier, c’est une volonté de faire entrer l’Ukraine dans l’Otan. Je ne comprends pas comment l’Alliance atlantique a pu imaginer que la Russie de Poutine resterait les bras croisés. »"

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Mes commentaires concernant l’interview

Tout à fait d’accord avec la totalité des arguments qu’elle défend qui reposent sur une analyse rationnelle et équilibrée des rapports politiques internationaux. Indépendance d’esprit totale par rapport aux positions politiques prises par la Maison-Blanche et relayée par le hall de résonance médiatique ouest européen.

Le système Tina caricature et déforme systématiquement toutes les positions économiques et politiques développées par les politiques alternatives notamment celles de l’Autre gauche. C’est probablement volontairement que les journaliste de Mediapart ont adopté cette posture dominante dans l’univers médiatique libéral de manière à ce que Martine Billard puisse s’expliquer clairement avec les nuances nécessaires pour contrecarrer les visions caricaturales que les médias prétendent attribuer au Parti de gauche notamment.

Mais sans doute que les journalistes de Mediapart ont voulu montrer que les propos parfois violents tenus par Jean-Luc Mélenchon pouvaient favoriser une interprétation caricaturale des positions du PG. C’est possible.

Néanmoins, pour qui a écouté tous les interviews de Mélenchon concernant l’Allemagne, il a toujours pris la précaution de bien faire comprendre aux auditeurs qu’il établissait une distinction entre le peuple allemand et les représentants politiques de droite et sociaux libéraux qui gouvernent l’Allemagne et ce qu’il remet en cause, comme le fait d’ailleurs aussi le parti allemand Die Linke, c’est la politique libérale menée par le gouvernement allemand.

Deux arguments néanmoins manquent dans les réponses de Martine Billard

Sur les raisons de la stagnation électorale du Front de gauche Les raisons invoquées sont tout à fait valables mais il en manque une de taille : la quasi-absence de visibilité médiatique du Parti de gauche et du Front de gauche. On parle beaucoup de l’UMP, du PS et du FN en bien et en mal, on commente quasi journellement les faits et gestes de leurs représentants divers mais on ne parle pas ou extrêmement peu des représentants du Front de gauche.

Il est rare que leurs positions soient développées sur les antennes. Elles sont de fait inconnues pour une grande majorité de la population et pour celles qui les connaissent elles sont souvent tronquées et déformées.

En se référant au blog de Jean-Luc Mélenchon, on peut être victime d’une illusion optique : le nombre d’interviews de Mélenchon n’est certes pas négligeable ! Oui, mais il est infinitésimal par au regard de l’omniprésence des représentants des autres formations sur les chaînes audiovisuelles.

Concernant la stratégie de la guerre froide et de l’attitude de l’OTAN, il aurait été souhaitable :

a) de rappeler quel était l’importance du déploiement des forces militaires américaines dans le monde.

"Plus de 1000 bases ou installations militaires

La plupart des sources de renseignements sur cette question (notamment C. Johnson, le Comité de Surveillance de l’OTAN, l’International Network for the Abolition of Foreign Military Bases,etc.) révèlent que les Étatsuniens possèdent ou occupent entre 700 et 800 bases militaires dans le monde. Conçue par Hugh d’Andrade et réalisée par Bob Wing la carte 1 intitulée : « U.S. Military Troops and Bases around the World », « The Costs of « Permanent War » publiée en 2002 permet de constater la présence de militaires étatsuniens dans 156 pays, de leur présence sur des bases étatsuniennes dans 63 pays, des bases récemment construites (depuis le 11 septembre 2001) dans sept pays et un total de 255 065 effectifs militaires.

Cette présence qui se traduit par un total de 845 441 installations diverses couvre, dans les faits, des terrains d’une superficie de 30 millions d’acres. Selon Gelman, en se basant sur les données officielles du Pentagone de 2005, les USA possèderaient 737 bases à l’étranger. Avec celles du territoire métropolitain et de leurs propres territoires les bases couvriraient une superficie totale de 2 202 735 hectares, ce qui ferait du Pentagone l’un des plus grands propriétaires terriens de la planète (Gelman, J., 2007)."

Source de la pageici Source : site canadien Mondialisation.ca Ces chiffres, qui demanderaient, sans doute, à être actualisés, donnent tout de même un ordre de grandeur assez significatif

b) Que l’attitude des pays de l’OTAN conduit la Russie à redéployer ses forces militaires au niveau international. Pour avoir plus de détails de cette reconfiguration stratégique voir l’article ici

Hervé Debonrivage


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