Mouvement démocratique révolutionnaire en cours au Burkina Faso

mardi 4 novembre 2014.
 

Blaise Compaoré est arrivé au pouvoir par un coup d’état militaire soutenu par la Françafrique et les USA contre le président élu Thomas Sankara qui menait bataille contre les dettes illégitimes, contre l’exploitation néocoloniale.

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, président progressiste du Burkina Faso, est assassiné (Jacques Serieys)

Aussi, le mouvement actuel nous fait doublement plaisir.

Ceci dit, les transnationales comme François Hollande peuvent pousser l’armée burkinabé au pouvoir pour stopper le processus de contestation et de politisation.

C) Ouagadougou : face à la colère des citoyens, Compaoré renonce

Suite à de graves événements augurant un coup d’Etat, le porte-parole du gouvernement a annoncé l’annulation du projet de loi portant sur la révision de la Constitution du Burkina Faso.

Plus d’un millier de manifestants ont pénétré de force ce matin dans l’Assemblée nationale et l’ont, en partie, saccagée. Selon des témoins, le bâtiment serait en flammes et les députés ont été exfiltrés. La télévision publique a ensuite été prise d’assaut, elle a cessé d’émettre…

Les forces de l’ordre ont battu en retraite. Par ailleurs, "l’armée laisserait faire les manifestants", selon un député cité sur Twitter par un journaliste sur place... En réalité cela semble plus compliqué car d’autres sources font état de coups de feu entendus aux abords du Palais présidentiel. Les réseaux sociaux relatent par ailleurs la mort d’un jeune manifestant, tué à bout portant par les forces de l’ordre.

La capitale Ouagadougou a sombré dans le chaos. Les violences ont fait au moins un mort. A quelques centaines de mètres du domicile de François Compaoré, le frère du chef de l’Etat, un homme d’une trentaine d’années a été retrouvé mort, un trou dans la tempe, a constaté un journaliste de l’AFP.

Rappel du contexte

Depuis le début de la semaine, Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, est ébullition. Des milliers de manifestants protestent contre la réforme de la Constitution qui permettrait au Président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis un coup d’Etat en 1987, de briguer un nouveau mandat à la fin 2015. La majorité présidentielle souhaitait une modification de l’article 37, afin d’ouvrir la voie à une nouvelle candidature du président Blaise Compaoré après 2015, contre l’avis de l’opposition. Le texte devait être voté à l’Assemblée nationale, jeudi 30 octobre, mais cela a donc été empêché par les manifestants qui ont envahi le bâtiment.

Réactions

Le président du Burkina Faso doit "tirer les conséquences" de l’assaut contre l’Assemblée à Ouagadougou, incendiée jeudi par des manifestants avant le vote d’une révision constitutionnelle permettant le maintien au pouvoir de Blaise Compaoré, a déclaré Bénéwendé Sankara, un des leaders de l’opposition. "Le peuple a montré qu’il est un peuple volontaire et intègre", a observé M. Sankara, qui avait personnellement appelé la population burkinabè à "marcher sur le Parlement" jeudi. "Le président doit en tirer les conséquences", a-t-il poursuivi peu après l’invasion de l’Assemblée.

Eugénie Barbezat (L’Humanité) avec AFP

B) COLLECTIF CONTRE LA CONFISCATION DE LA DÉMOCRATIE AU BURKINA FASO

Au pouvoir depuis 27 ans, après l’assassinat du Président Thomas Sankara en 1987 et après 4 mandats de deux septennats (1991-2005) et de deux quinquennats (2005-2015), le Président controversé du Burkina Faso, Blaise Compaoré, vient d’imposer à son Conseil des Ministres du 21 octobre 2014 la décision de faire voter par l’Assemblée Nationale le 30 octobre l’annulation de la limitation à deux du mandat présidentiel, à travers une modification de l’article 37 de la Constitution du Burkina Faso.

Son entêtement et sa détermination ne semblent connaître aucune limite : en cas de refus des députés, Blaise Compaoré a affirmé imposer un référendum qu’il est sûr de pouvoir manipuler pour atteindre ses fins funestes.

Cette décision unilatérale, personnelle et inique vient aggraver la crise sociale et politique qui perdure depuis de nombreuses années au Burkina Faso : la mobilisation et les luttes s’intensifient autour des revendications démocratiques, économiques, contre la révision de l’article 37, contre la vie chère et contre l’impunité des crimes politiques et économiques.

Une colère légitime gronde au pays des hommes intègres, et la jeunesse est déjà dans les rues des villes et des campagnes pour protester et exprimer avec force sa volonté de changement.

Non contents d’avoir mis en coupe réglée les libertés, d’avoir muselé la justice face aux nombreux crimes de sang, politiques et économiques, Blaise Compaoré et son clan entament aujourd’hui la confiscation ad vitam aeternam de la démocratie au Burkina Faso, pour consolider leur système patrimonialiste qui règne sans partage depuis trois décennies sur l’économie et tous les leviers du pouvoir.

Loin de l’image d’homme de paix et de médiation, Blaise Compaoré prépare en réalité le chaos dans la sous-région Ouest-africaine, parce qu’inévitablement, si son hold-up constitutionnel n’est pas stoppé à temps, il ajoutera le Burkina Faso à la liste des pays éprouvés par l’instabilité, à l’instar du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Niger…

Face à une telle manœuvre de confiscation et de personnalisation du pouvoir, nous, organisations de la société civile, partis politiques, acteurs politiques et civils oeuvrant en France, avons tenu, le dimanche 26 octobre 2014 à Paris, une Assemblée Générale constitutive de notre unité d’actions dénommée :

COLLECTIF CONTRE LA CONFISCATION DE LA DÉMOCRATIE AU BURKINA FASO.

Le Collectif s’engage dans cette unité d’actions à :

1- Informer l’opinion démocratique en France et en Europe sur l’évolution de la situation au Burkina Faso,

2- Mener des actions solidaires avec le peuple burkinabè mobilisé pour la satisfaction de ses revendications démocratiques, économiques et sociales,

3-Appeler les forces démocratiques, progressistes africaines, françaises et européennes à dénoncer toutes les atteintes aux libertés individuelles et collectives, toute velléité de dérive répressive et de crime de sang dans cette situation explosive et à soutenir les luttes du peuple burkinabè,

4- Donner un coup d’arrêt à ce passage en force afin qu’il serve d’avertissement aux régimes autocratiques africains animés de velléités de tripatouillage constitutionnel et de remise en cause des libertés démocratiques.

Premiers signataires de la Déclaration et membres du Collectif :

MPP France (Mouvement du Peuple pour le Progrès)

UNIR PS - France (Union pour la Renaissance-Parti Sankariste)

UPC France (Union pour le Progrès et le Changement)

AEBF (Association des Etudiants Burkinabè en France)

AEBG (Association des Etudiants Burkinabè de Grenoble)

Balai Citoyen Paris

CIJK France (Comité International Joseph Ki-Zerbo)

LPP (La Plateforme Panafricaine)

Ligue Panafricaine UMOJA

MBDHP Section de France (Section de France du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples)

Pour l’Émergence Africaine, Mouvement Pour la Réflexion, la Démocratie et la Développement Durable en Afrique

UGBOF (Union des Burkinabè du Grand Ouest de la France)

Paris le 29 Octobre 2014

Le Collectif

A) Soutien au peuple Burkinabé ; manifestation le 30 octobre 2014->23508]


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