Kurdistan : la résistance de Kobané est la Stalingrad du Moyen-Orient

mardi 30 septembre 2014.
 

Les combattants kurdes syriens ont réussi à stopper les jihadistes de Daesh et passent à l’offensive. Qualifiant la résistance de Kobané de « Stalingrad », le PKK a affirmé que ce n’est pas cette ville qui tombera, mais le fief de Daesh Tell Abyad.

Alors que le siège de la ville de Kobané (Ayn al-Arab) se poursuit depuis 15 jours après une offensive sans précédente de Daesh avec des tanks et le soutien indéniable de la Turquie, les combattants kurdes avancent vers Tell Abyad, fief de Daesh, depuis la ville kurde de Sêrékaniyé (Rass al-Aïn), à 180 km de Kobané.

UNE ATTAQUE FEDAYIN PAR CINQ COMBATTANTS KURDES

Les deux derniers jours, lundi et mardi, au moins 146 jihadistes de Daesh ont été tués par des combattants kurdes dans les régions de Kobané et Sêrékaniyé

Les combattants kurdes syriens ont mené dans la nuit de lundi à mardi une attaque fedayin à Kobané. Des affrontements violents ont eu lieu sur trois fronts, au sud, au nord, à l’est et à l’ouest de Kobané. Au moins 86 membres du Daesh ont été tués dont 29 dans l’attaque fedayin menée dans le village de Gawri par cinq combattants kurdes qui ont perdu la vie, selon un communiqué du centre de presse des YPG. Ces combattants se seraient infiltrés dans une zone où de nombreux jihadistes s’étaient rassemblés, précise le communiqué.

Mardi après-midi, les YPG ont mené deux nouvelles attaques dans le sud-ouest de Kobane, tuant 20 membres du Daesh.

LES KURDES MARCHENT SUR TELL ABYAD

40 autres jihadistes ont été tués dans les zones de Rawia, Dahma et Mabrukah, situées au sud de Sêrékaniyé, lors des opérations menées par des YPG afin de briser le siège de Kobani. Les villages de Rawia et Dahma, ainsi que la petite ville de Mabrukah ont été pris aux mains de l’organisation barbare. Neuf combattants kurdes ont perdu la vie dans les mêmes affrontements. Ces opérations qui ont été lancées le 21 septembre ont pour objectif d’atteindre la ville de Tell Abyad, fief de Daesh, sur la frontière avec la Turquie, où les jihadistes reçoivent le soutien militaire et logique.

Dans un précédent bilan publié le 22 septembre, le centre de presse a déclaré que plus de 230 jihadistes ont été tués entre les 15 et 22 septembre. Au total 32 combattants kurdes ont perdu la vie dans ces combats au cours desquels les YPG ont détruit quatre tanks, vingt véhicules dont sept transportant des canons antiaériens et sept autres canons antiaériens, durant la même période.

LES KURDES DE TURQUIE SE MASSERONT LE LONG DE LA FRONTIÈRE

Sur l’autre coté de la frontière, soit au Kurdistan de Turquie, des milliers de personnes continuent d’affluer à Suruç, dans la province d’Urfa pour protester contre les attaques de Daesh et la complicité des autorités turques.

Après l’appel du PKK lancé aux Kurdes de Turquie de passer à l’offensive et prendre part à la résistance, les organisations kurdes en Turquie ont décidé de se masser le long des 161 km de frontière avec le Kurdistan syrien, mercredi 24 septembre.

Le leader kurde emprisonné Abdullah Ocalan a appelé le 22 septembre "l’ensemble du peuple kurde à entrer en résistance face à cette guerre à haute intensité", selon un de ses avocats.

LE PKK : KOBANÉ EST DEVENUE STALINGRAD

Dans un communiqué la coprésidence de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), le système politique du PKK qui prône un confédéralisme démocratique du Moyen-Orient a affirmé que la ville de Kobané est devenue Stalingrad et qu’elle a un rôle déterminant pour l’avenir de toute la région.

« Comme le rôle de la résistance de Stalingrad contre le fascisme pendant la Deuxième Guerre Mondiale, la résistance de Kobané jouera certainement un rôle déterminant pour changer le cours de la guerre. Ni les bandits de Daesh, ni la Turquie et les autres forces qui sont derrière Daesh n’atteindront leur but. »

LE PROCESSUS DE PAIX N’A PLUS DE SENS

Le commandant militaire du PKK, Murat Karayilan a de son côté souligné que le processus de paix (en Turquie) a pris fin avec les attaques visant la région de Kobané.

« Il est désormais clair que la Turquie n’est pas sincère pour une solution. Ce processus n’a plus de sens. En réalité, il a pris fin. Mais c’est notre leader Apo (Abdullah Ocalan) qui aura le dernier mot. Ce qui se passe (à Kobané), est une déclaration de guerre »

"Nous n’avons désormais aucun souci, la Turquie est dans le plan avec Daesh" pour faire tomber Kobané et créer une zone tampon, a-t-il dit. "Ce n’est pas Kobané qui tombera, mais Tell Abyad" a ajouté le commandant kurde.

B) Syrie : Face aux offensives barbares de l’Etat Islamique contre Kobanê, appel à manifester le 27 septembre

Halte aux offensives barbares de l’EI contre Kobanê !

Sanctions contre les Etats complices !

Solidarité avec la Résistance kurde au Rojava !

Appel à manifester samedi 27 septembre, 15h, Place de la République

Depuis le 15 septembre, l’organisation terroriste qui se fait appeler l’Etat islamique (EI) mène de vastes offensives contre Kobanê (Ain al Arab), l’un des trois cantons autonomes kurdes du Rojava (Kurdistan de Syrie). Elle attaque brutalement avec une artillerie lourde ramenée d’Irak ainsi qu’avec le soutien de la Turquie voisine qui lui fait parvenir des armes et des véhicules militaires et lui ouvre sa frontière pour lui permettre d’évacuer ses blessés et les faire soigner, alors que cette frontière était, jusqu’à samedi dernier, fermée aux réfugiés kurdes contraints de fuir les attaques des djihadistes.

Malgré la mobilisation et la résistance acharnée des YPG (Unités de Protection du Peuple du Rojava) et des YPJ (Unités de femmes combattantes) qui ne manquent pas d’expérience dans le combat contre les djihadistes mais dont les moyens militaires sont limités, les djihadistes se sont emparé d’une vingtaine de villages autour de Kobanê, provoquant l’exode de milliers de personnes, et menaçant dangereusement la ville qui est quasiment encerclée. Des morts de civils sont d’ors et déjà à déplorer, mais on ne connaît pas encore leur nombre.

Face à l’hypocrisie de la communauté internationale qui prétend vouloir former une coalition pour contrer l’EI mais reste indifférente au lourd tribut payé par les Kurdes de Syrie dans la résistance contre les djihadistes, les représentants des cantons autonomes du Rojava ont lancé un cri d’alerte, appelant à briser le silence entourant les offensives de l’EI dans la région, afin d’éviter de nouveaux massacres et une tragédie humanitaire semblable à celle de Shengal (Sinjar) au Kurdistan d’Irak. Ils ont en outre appelé la communauté internationale à soutenir la résistance kurde et à agir par tous les moyens pour faire cesser le soutien de la Turquie aux djihadistes.

En dépit de leurs moyens militaires limités, les Kurdes sont unis et mobilisés pour combattre l’EI sur tous les fronts. Les autorités du Rojava et l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) ont lancé un appel à la mobilisation générale pour résister contre le fléau djihadiste. De son côté, le principal parti kurde de Turquie, le DBP (Parti Démocratique des Régions, anciennement BDP) organise une résistance civile, appelant à occuper la frontière entre la Turquie et Kobanê afin de permettre aux réfugiés d’entrer en Turquie et d’empêcher la livraison d’armes et de munitions à l’EI.

Non contente de fournir des armes aux terroristes et de leur apporter une assistance logistique, la Turquie empêche aujourd’hui le retour au Rojava de milliers de jeunes de Kobanê qui tentent de repasser la frontière pour aller se battre au sein des unités de résistance kurdes.

Nous appelons la communauté internationale, en particulier les Conseil de Sécurité de l’ONU,

• à adopter immédiatement des sanctions contre les Etats complices de l’EI, en particulier la Turquie ;

• à prendre des mesures urgentes pour protéger la population de Kobanê et notamment faire en sorte que les réfugiés puissent passer la frontière turque et qu’ils bénéficient d’une aide humanitaire appropriée ;

• à soutenir la résistance kurde qui est le principal rempart contre l’EI en Syrie et en Irak.

Premiers signataires de l’appel : Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) ; Fédération des Associations Africaines (FETAFE) ; Maison du Tamil Eelam ; Conseil International de Eelam Tamoul CNSK, FETAFE, CDKF, La Maison du Tamil Eelam, CIET

* Conseil Démocratique Kurde de France (CDKF)


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