Ça craque de partout... Traité européen, Roms...

jeudi 11 octobre 2012.
 

Le soleil nous a accompagnés dimanche, lors de la manifestation contre le Pacte budgétaire. Quel plaisir que de marcher parmi cette foule nombreuse, venue par dizaines de milliers exprimer son mécontentement devant un tel déni de démocratie. Car il y a de quoi être mécontent.

D’ailleurs, ce n’est pas une spécificité française. Des manifestations massives contre ce Traité, et plus globalement les politiques européennes austéritaires, il y en a partout en Europe en ce moment. En Grèce, en Espagne, partout où ces politiques ont asphyxié les États et les peuples, le sentiment européen décline. Étant profondément européen, je le regrette.Et je regrette encore plus qu’un gouvernement de gauche se vautre dans de telles politiques économiques. Car la seule situation spécifique à la France, c’est qu’on a eu un Président élu qui a fait campagne en promettant la renégociation du Traité « Merkozy ». Et qu’il n’en a rien fait. Et qu’il n’essaie pas de nous amadouer avec son pacte de croissance de 120 milliards. Bien sûr, pour nous simples mortels, ça a l’air d’une somme colossale.

Ce n’est en réalité que moins de 1 % du PIB de l’Union Européenne. Une goutte d’eau, qui ne changera en rien la destinée économique des pays qui s’enfoncent dans la crise. Pire, ils continueront d’être asphyxiés par les politiques d’austérité.

Et voilà qu’on tente de faire suivre le même chemin à la France. On nous rabâche les oreilles avec la dette, alors qu’elle ne représente que 12 % du PIB, avec un coût annuel de la dette de 2,5 % du PIB... On nous rabâche les oreilles avec la dette alors qu’on ne fait pas la distinction entre la « bonne » dette (les investissements dont le pays a besoin, étalés sur plusieurs générations) et la « mauvaise » dette (les emprunts pour rembourser les intérêts de la dette, à cause des taux d’intérêts pratiquées par les banques privées alors qu’une banque centrale publique pourrait permettre de prêter à 0 %). On nous rabâche les oreilles avec la dette sans même nous dire d’où vient cette dette et par quoi elle a été faite. Enfin, la seule possibilité évoquée serait la compression des dépenses. Jamais on n’évoque l’augmentation des recettes. C’est pourtant possible avec une autre répartition des richesses. « Impossible », nous disent les « spécialistes » qu’on entend à longueur de journées sur nos ondes ? « Possible et nécessaire », répondent de plus en plus d’économistes patentés, dont certains ont un Prix Nobel d’Économie !

Mais non, François Hollande continue de parler d’équilibre budgétaire en 2016... Sans croissance du PIB, ça promet d’être épique : des dizaines de milliards supprimés chaque année dans les services publics... L’austérité qui provoque de l’austérité, c’est tout ce que ça donne. Combien de temps croient-ils pouvoir tenir encore comme ça ?

Ça craque de toute part... Et comme toujours dans ces cas-là, c’est la traque aux boucs émissaires. Ça tombe sur les Roms. Car évidemment, les banquiers, les financiers, les traders, les gouvernements aux politiques économiques absurdes n’ont rien à voir avec tout ça. Non, ça tombe sur les Roms... A Lille, manifestation raciste (donc illégale !) anti-roms à l’appel du maire de Cysoing (dans la banlieue de Lille) ; à Marseille, passage à l’acte avec des milices qui vont brûler un « camp ». Et Jean-François Copé qui déclare sur RMC-Infos « je les comprends »...

Et bien pas moi. Il faut d’urgence stopper la propagation de cette violence raciste. D’abord, arrêtons les évacuations-destructions des bidonvilles de Roms. Il faut un moratoire. Nous pouvons instaurer d’autres relations avec ces ressortissants de la Communauté européenne roumains ou bulgares. J’en ai fait la démonstration sur la commune de Viry-Chatillon, en tant que Président de l’Agglomération Les Lacs de l’Essonne. D’entrée de jeu, nous avons traité avec respect une famille venue s’installer sur un terrain. Nous avons tenté de trouver des solutions, de relogement, d’emploi. Ça permet aussi de rappeler des règles de vivre ensemble, notamment de bons voisinages. Pas à pas, chacun s’accepte. Et si je les aide, c’est parce qu’ils en ont besoin. C’est ça la République ! Ne laisser personne au bord du chemin, respecter les droits, faire appliquer les lois. Qu’ils soient Roms ou pas.

La gauche par l’exemple, c’est ça : montrer qu’il est possible de faire autrement.


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