Petites nouvelles du dimanche (5)

dimanche 21 janvier 2007.
 

1) Deux ans après le tsunami, que sont devenus les dons des Français ? (rapport de la Cour des comptes)

La Croix Rouge avait reçu 116 778 000 euros. Part non utilisée : 85,02%

Le Secours Catholique avait reçu 36 472 698 euros. Part non utlisée : 80,01%

L’UNICEF avait reçu 54 482 301 euros. Part non utilisée : 0,18%

Médecins sans frontière avait reçu 13 168 879 euros. Part non utlisée : 0%

Parmi les associations ayant également utilisé :

- rapidement les dons pour les sinistrés, signalons Médecins du Monde.

- plus rapidement que les deux citées en premier ici : le Secours Populaire.

2) Arnaque à la pompe

Bien que cela ait échappé aux automobilistes contraints de passer régulièrement à la pompe, depuis le 2 décembre, le cours du baril de pétrole ne cesse de chuter, passant sous la barre des 55 dollars, son plus bas niveau depuis juin 2005.

À l’automne 2005, lors de la flambée des cours, Thierry Breton, ministre de l’Économie et des Finances, promettait que la moindre chute de ces cours serait immédiatement répercutée sur les prix de l’essence, comme les hausses l’avaient été. Il s’agissait alors de calmer le mécontentement des salariés qui voyaient leur budget essence s’envoler.

Mais, depuis un mois, non seulement les prix n’ont pas baissé mais, d’après le site , qui référence les prix pratiqués dans 8 000 stations services, ils ont même augmenté. Comment expliquer cela à l’époque de la circulation de l’information en temps réel ?

Il y a plusieurs hypothèses : le gouvernement ne s’inquiète pas de l’application de ses promesses quand il s’agit de les imposer aux trusts pétroliers ou aux groupes de distribution, qui arrondissent un peu plus leurs profits aux dépens des usagers de la route ; ou alors le gouvernement profite de l’occasion pour augmenter les impôts indirects payés par les consommateurs, au moment où Chirac annonce un train de mesures de baisse d’impôts pour les entreprises qu’il faut bien compenser ; ou les deux à la fois, en pariant que nous ne suivons pas quotidiennement l’évolution des cours du pétrole et que nous nous habituerons à nous faire racketter chaque fois que nous devons faire le plein. Cela déborde.

2) Chirac, les appétits de milliardaires et le groupe Suez

Lors de ses vœux aux « forces vives », Chirac s’est prononcé de nouveau pour la fusion entre Gaz de France et Suez, un « projet stratégique pour la France et pour l’Europe ». La meilleure façon, selon lui, de préserver, grâce à la constitution d’un grand groupe français, les intérêts de la population face aux dégâts de la mondialisation libérale.

Tous ces propos de bonimenteurs sont démentis par le feuilleton des manœuvres financières autour de Suez. Les cours des actions du trust, dont les activités se partagent essentiellement entre les secteurs de l’énergie et de l’environnement - eau, traitement des déchets... -, ont connu une forte hausse suite aux rumeurs d’OPA sur le groupe de la part de Pinault, PDG de Pinault-Printemps-Redoute (PPR) et grand ami de Chirac. Pinault était prêt, selon le magazine Capital, à mettre sur la table les 70 milliards d’euros nécessaires pour acheter Suez, afin de pouvoir ensuite en revendre une partie avec un joli bénéfice. Mais d’autres affairistes sont sur le coup, comme le financier belge Albert Frère, le plus gros actionnaire de Suez, ou Arnault, le PDG du trust de luxe LVMH et plus grosse fortune de France.

Difficile d’y voir clair dans cette histoire de milliardaires, dont deux des protagonistes, Arnaud et Pinault, se sont distingués dans les années 1990 dans le « casse du siècle », l’affaire du Crédit lyonnais. Mais, à coup sûr, c’est un nouvel épisode de l’histoire d’amour entre l’État et les milliardaires de la finance, sur le dos de la population.


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