Hollande rassure la City pas la gauche

lundi 20 février 2012.
 

1) Quand Hollande se confie au Guardian (Jacques Serieys)

Ce lundi 13 février 2012, le quotidien britannique The Guardian a publié un entretien avec François Hollande sous le titre "François Hollande cherche à rassurer la Grande-Bretagne et la City de Londres". La journaliste le présente comme un candidat de "centre-gauche, un social-démocrate modéré dont les mains sont liées par la crise de la dette française".

François Hollande vante Tony Blair "tellement intelligent qu’il n’avait pas besoin d’être arrogant". Surtout, il donne des gages sur ce la politique que mènerait Parti socialiste s’il gagnait les élections de 2012 : "Les années 80 étaient différentes d’aujourd’hui. Les gens disaient qu’il y auraient des chars soviétiques sur la place de La Concorde. Cette époque est terminée. Cela appartient désormais à l’Histoire. C’est normal qu’il y ait eu des craintes à l’époque. La droite était au pouvoir depuis 23 ans, c’était la Guerre froide et Mitterrand avait nommé des ministres communistes au gouvernement. Aujourd’hui, il n’y a plus de communistes en France... La gauche a été au gouvernement pendant quinze ans, nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a donc pas de craintes à avoir"

Jacques Serieys

2) « Les génuflexions de François Hollande devant la City font du mal à la gauche » (Olivier Dartigolles)

A la lecture du Guardian, on apprend beaucoup de choses de la part de François Hollande. Selon le candidat socialiste à la présidentielle, « aujourd’hui, il n’y a plus de communiste en France ». Les 132 000 adhérents du PCF et ses 10 000 élus seront contents de l’apprendre. Ses propos sur les marchés financiers méritent aussi le détour : « La gauche a été au pouvoir pendant 15 ans, au cours desquels nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a rien à craindre ». Cela a le mérite d’être clair, les électeurs de gauche apprécieront.

François Hollande dénonce comme son principal adversaire le monde de la finance mais ses génuflexions devant la City font du mal à la gauche.

Olivier Dartigolles porte parole du PCF et co-directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon

3) Hollande rassure la City pas la gauche (Eric Coquerel)

On aimerait pouvoir concentrer nos critiques sur l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, mais décidément François Hollande fait fort.

Après avoir salué les plans d’austérité en Grèce dimanche, voilà qu’il fait tout pour rassurer "la city" dans un interview au Guardian le 13 février. Résultat : il inquiète un peu plus la gauche. Pensait-il que les électeurs de gauche ne savaient pas lire l’anglais ?

En tous les cas, ses propos, s’ils ne les désavouent pas, sont désespérants. Se référant à Tony Blair, François Hollande explique qu’on pouvait comprendre les craintes en 1981 lorsqu’en pleine guerre froide François Mitterrand avait nommé des ministres communistes au gouvernement.

Mais, ouf, aujourd’hui "il n’y a plus de communistes en France". Mieux "la gauche a gouverné pendant 15 ans pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation". Il s’en vante alors que c’est cette politique qui entraine aujourd’hui l’Europe à la catastrophe.

"There is no big fear" conclue le candidat du PS. Avec de telles ambitions, c’est sur que la finance peut être rassurée... On peut se demander s’il y a bien encore un candidat socialiste dans cette campagne.

On aura en tous les cas compris qu’il n’est qu’une assurance pour une politique de gauche : le bulletin de vote Jean-Luc Mélenchon.

Eric Coquerel, secrétaire national du PG et conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon


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