Présidentielle : Le Front de Gauche dénonce « les idées pourries » du FN

mercredi 1er février 2012.
 

Pour Alexis Corbière, proche de Jean-Luc Mélenchon, l »’opération nettoyage » lancée par le chef du Front de Gauche vise à mettre un terme à la campagne d »’enfumage » lancée par Marine Le Pen en vue de récupérer l’électorat ouvrier. Recueilli par Philippe Peter pour France Soir.

France-Soir : Pourquoi Jean-Luc Mélenchon a-t-il lancé une « opération nettoyage » à l’encontre de Marine Le Pen ?

Alexis Corbière : Nous sommes à moins de 100 jours du premier tour de l’élection présidentielle et nous voulons définitivement mettre un terme à la campagne d’enfumage menée par Marine Le Pen. Elle veut faire croire que les ouvriers et les employés sont avec le Front national, ce qui est faux. J’en veux pour preuve le meeting qu’a tenu Jean-Luc (Mélenchon, ndlr) hier soir (mercredi soir, ndlr) à Metz et qui a rassemblé 2.500 personnes. Nous étions deux à trois fois plus nombreux dans la salle que lors du passage de Marine Le Pen il y a un mois. Nous sommes sur une dynamique incomparable avec celle des autres candidats et nous ne pouvons pas laisser le FN continuer son baratin sans réagir.

F.-S. : La plupart des études et des sondages indiquent pourtant que les ouvriers et les employés sont plus enclins à voter Le Pen que Mélenchon…

A. C. : Le premier comportement des ouvriers est malheureusement l’abstention. 70% d’entre eux ne vont pas voter. Les seules études sérieuses que l’on ait dans ce domaine montrent qu’il y en a effectivement environ 22% qui ont déjà voté FN. Ce qui veut dire que 90% des ouvriers ne votent pas FN. Ce n’est pas la même chose. Nous voulons leurs rendre leur dignité en affirmant : « Non, la classe ouvrière n’est pas acquise au FN ».

F.-S. : Jean-Luc Mélenchon estime-t-il que l’électorat ouvrier et employé lui est acquis ?

A. C. : Nous nous adressons au peuple et aux travailleurs. A tous les travailleurs ! Nous ne nous accaparons pas les ouvriers. Il ne nous appartiennent pas. Ce que nous disons, c’est que Marine Le Pen ne les défend pas. C’est une entourloupeuse qui fait de belles annonces, mais qui ne veut absolument pas modifier la répartition des richesses. Elle se présente comme la seule alternative à ce que son père appelait la bande des quatre (PS, PC, RPR, UDF, ndlr), mais, en réalité, elle en fait désormais partie, contrairement à nous.

F.-S. : « Semi-démente », « chauve-souris » : pourquoi utiliser des termes aussi forts ?

A. C. : Parce qu’il y en a ras-le-bol des incohérences de Marine Le Pen, de ses idées pourries et absurdes qui visent à faire croire que la crise est la faute des étrangers ! Ça suffit ! Pour le reste, on peut mettre cela sur le compte de l’enthousiasme et du naturel de Jean-Luc.

F.-S. : Jean-Luc Mélenchon n’a jamais été très tendre avec François Hollande. A-t-il décidé de changer de stratégie et de le préserver de ses attaques ?

A. C. : Le Front de Gauche ne s’est jamais trompé de combat. Le FN est l’ennemi n°1 de la République, donc le nôtre. Cela ne nous empêche pas de mener notre campagne contre François Hollande – qui est notre concurrent, pas notre adversaire – car il est lui aussi austéritaire. Il ne vous aura par ailleurs pas échappé que la campagne médiatique, que ce soit sur le service publique ou en Une de Libération, affirmant que les ouvriers voteront massivement Le Pen et visant à placer le FN au centre des débats est une manière d’appeler à voter utile.


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