A deux ans du séisme, La République sociale : une solution à l’impasse haïtienne !

lundi 16 janvier 2012.
 

L’impasse dans laquelle se trouve la reconstruction haïtienne est probablement le pire revers subi par l’idéologie de la charité dans l’histoire de la coopération internationale. Malgré les 2,38 milliards de dollars déjà dépensés sur le compte de la générosité mondiale (pres de deux fois et demi son budget annuel), Haïti semble avoir vécu un séisme ravageur il y a seulement deux mois et non pas deux ans.

Temps perdu, argent gaspillé : à qui la faute ? Les nombreux arguments avancés par les professionnels du développement convergent tous dans la même direction. Des fraudes électorales à l’incapacité de la classe politique haïtienne de créer un gouvernement de cohabitation, en passant par l’absence de cadastre ou le manque de personnel qualifié, tous ces obstacles majeurs à la reconstruction révèlent la faillite des institutions de la fragile République d’Haïti.

Haiti doit aujourd’hui renouer avec son passé prestigieux de première République Noire du monde pour relever le défi de la reconstruction. Comme les autres îles des Caraïbes et du Pacifique, Haïti a la force d’un développement plus endogène que ne prétendent les principes actuels de libre-échange absolu. Ce principe de création de forces, de capacités et moyens locaux, pour répondre aux défis locaux, se verrait renforcé par la fin de la guerre économique mondiale. Le Front de Gauche s’engage à mettre la France au service d’un nouveau cours dans les relations internationales. Il fait le choix de la coopération et de la complémentarité entre les peuples plutôt que celui de la guerre économique généralisée qui laisse certaines nations dans la pauvreté absolue comme ce fut le cas en Haïti (cf. Chapitre 8 du programme l’Humain d’abord).

L’immobilisme des 18 premiers mois et la maladresse du nouveau gouvernement haïtien laissent néanmoins la place à quelques mesures encourageantes en faveur de l’éducation (gratuité de l’école, création de classes) et de la souveraineté nationale (suppression de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haiti co-présidée par Bill Clinton). Elles doivent être renforcées et garanties pleinement.

Pour autant, la tentation de faire respecter l’Etat avant tout par la force n’est pas totalement dissipée, en témoigne le projet de remise sur pied des forces armées d’Haïti par le Président de la République élu en 2011, Michel Martelly. Or, l’ère houleuse des milices d’Etat, des tontons macoutes aux chimères, n’a créé qu’une défiance des citoyens envers le pouvoir sensé les représenter et une disparition progressive de l’Etat de droit.

La confiance des Haïtiens dans leurs institutions pourra se construire uniquement sur des bases républicaines et sociales. Un Etat juste et redistributeur seul permettrait au peuple haïtien d’employer pleinement ses institutions au service de la reconstruction, et, au-delà, du développement humain. C’est le courage politique qui débarassera Haïti et le monde de l’extrême pauvreté et de la précarité en permettant un partage juste des richesses et l’emploi des ressources au service de l’intérêt général.


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