Réaction à la conférence de presse de Nicolas Sarkozy

vendredi 28 janvier 2011.
 

G8-G20

Nicolas Sarkozy annonce d’avance que les mesures nécessaires pour sortir de la crise et en éviter de nouvelles ne seront pas prises sous sa présidence.

Le marché ne sait pas fixer le juste prix. Dans tous les secteurs (matières premières, agriculture, monnaies..) les prix sont fixés par la libre fluctuation des marchés. Tel que l’a montré la Cnuced, l’évolution des prix suit une courbe qui est liée à la spéculation, déconnectée de la réalité. Pour éviter les crises mondiales sur ces marchés, il faut donc nécessairement attribuer à une autorité politique internationale la fixation des prix.

En refusant d’avance ce type de contrôle, se contentant d’annoncer des indicateurs nouveaux, Nicolas Sarkozy se fait le gardien du désordre libéral en place. Il est d’ailleurs remarquable que lors de sa conférence de presse, N. Sarkozy ne parle pas une seule fois de la Cnuced ou de la FAO, organismes internationaux, liés à l’ONU, qui pourraient servir à extraire certains biens du marché dès lors que l’intérêt général mondial est en cause.

De même, il annonce vouloir redonner du pouvoir au dollar US. Outre que le renforcement de la monnaie des Etats-Unis ne peut en rien tenir lieu d’objectif du G20, Nicolas Sarkozy omet de signaler que la création de modalités qui permettraient aux pays en développement de ne pas accumuler autant de réserves oisives passe nécessairement par un affaiblissement du dollar. En effet, ces réserves sont libellées en dollar, et pour en sortir il faut donc créer des mécanismes de compensation et de financement comme l’on fait les pays de d’ Amérique du Sud en créant le SUCRE et le BANCOSUR. Enfin, il annonce d’avance qu’il refusera de contrôler les capitaux, tout en regrettant la volatilité et le risque accru de crises. Or, c’est bien le contrôle de la circulation des capitaux qui aurait pu empêcher la crise financière dans laquelle nous sommes actuellement plongés, d’une part en évitant la construction de la bulle et d’autre part en évitant la propagation de la crise.

Au surplus, il est totalement surréaliste que Nicolas Sarkozy élude totalement la question de la crise de la dette publique qui affecte nombre de membres du G20. Rien sur les attaques spéculatives contre les Etats souverains, et rien sur le type de mesures qui permet de s’en libérer comme le fit l’Argentine après la crise de 2001, en s’affrontant au FMI et aux détenteurs de la dette publique.

Le marché tout puissant et les agences de notation peuvent donc dire merci à Nicolas Sarkozy.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message