Invitée du Congrès de la FCPE !

lundi 27 juin 2011.
 

Cette année, la FCPE tenait son congrès à Nancy. Emblématique : l’académie de Nancy-Metz est dans le peloton de tête des suppressions de postes cette année encore. Et le Parti de gauche était invité, preuve s’il en était besoin que nous prenons quelque importance dans le paysage politique. C’est très rassurant.

La FCPE, c’est comme une sorte de cousinage. Et une invitation chez les cousins, ça ne refuse pas !

La première matinée a vu se succéder en tribune tout ce que Nancy compte d’élus d’importance, à commencer par le maire UMP, qui a essayé de nous vendre son engagement à gauche ! Comme on le connaît depuis un bon peu d’années, M. Rossinot, ça ne marche pas trop avec nous, ce genre de baratin. Puis, le maire de Vandœuvre, socialiste fréquentable, dont l’intervention ressemblait à une dénonciation en règle de la casse du service public d’Éducation et de l’esprit de compétition poussé à l’outrance. L’esprit d’Albert Jacquard soufflait au dessus du pupitre, on n’entendait rien que de bien jolis mots : émancipation, émulation, aide scolaire gratuite, apprendre autrement, école de la République.

Jean-Jacques Hazan, président en titre, a rappelé le discours de Grenoble, les dérives de Guéant. Mais aussi, mais surtout, ouvert des pistes concrètes, des luttes acharnées, un programme ambitieux. Rêver à d’autres façons d’enseigner, on a le droit d’y croire : une meilleure école, c’est possible. Des jeunes qui ne se résignent pas, c’est possible. En finir avec le triptyque devoir-note-redoublement, c’est possible. Écrire un projet démocratique et généreux, c’est possible. Oser une école vraiment laïque et gratuite, c’est possible. Remettre l’élève au cœur du système, c’est possible. Il faudra le faire.

Vinrent alors les débats ouverts et passionnés, où la nuit des écoles, la carte scolaire, les évaluations trop tardives, l’apprentissage précoce, la laïcité, l’enseignement professionnel, le poids des cartables, et même la Gauche des Lumières s’invitaient après chaque virgule. Que ceux qui parlent de la démission des parents se glissent dans une telle assemblée, ils n’en reviendront pas.

Mais un congrès, c’est fait aussi pour graver dans le marbre des motions. Là encore, pas de déception. Que l’argent public aille à l’école publique et que les lois Debré et Falloux soient abrogées, on s’y retrouve, c’est certain. Aucun financement public ne doit aller à l’école privée, et c’est tout. Ça a l’air simple ? C’est peut-être parce qu’en effet, c’est simple ! Et que nous aussi, nous l’avons gravé dans notre projet !

Pour suivre, c’est le livret personnel de compétences qui a essuyé les tirs croisés des intervenants. Rien n’est clair dans cette invention. Sinon qu’on veuille appliquer aux élèves des méthodes d’évaluation relevant des plus libérales écoles de commerce. Du management, voilà ce qui est proposé aux élèves et aux collégiens, et le sera à coup sûr dès demain aux lycéens. Aucune concertation n’a été mise en place pour son application. Sans compter qu’il s’inscrit dans la longue liste des moyens de fichage insidieusement semés sur le parcours des enfants, dès leur entrée à l’école. Le LPC ? On jette !

Pour faire bonne mesure, les évaluations nationales n’ont pas échappé à la descente en règle ! Elles aboutiront in fine à comparer les établissements entre eux, ce que réussissent déjà fort bien des hebdomadaires pour dynamiser leurs ventes une ou deux fois par an ! Ici encore, le fichage est larvé et la remise en cause de la carte scolaire évidente. Après la compétition entre les élèves, la compétition entre les écoles. Qui ne rêve pour son enfant de « la meilleure école possible » ? Bien sûr, à condition qu’elle soit la meilleure pour les enfants des autres aussi, et sur l’ensemble du territoire… Des craintes se sont exprimées, à peine voilées. Qui peut garantir que les moyens des « mauvais établissements » ne seront pas diminués, voire supprimés, en guise de punition de s’être installés dans un quartier pas trop brillant, on suppose ?

Pour finir le congrès a grondé contre le manque de formation des enseignants. À la pause, un délégué me demandait si je donnerais ma voiture à réparer à un mécanicien improvisé. Euh, non… Alors, dites-moi, pourquoi laisse-t-on des personnes sans aucune préparation, et même pétris de bonne volonté s’occuper de ce que la nation a de plus précieux : sa jeunesse, son avenir ?

Les parents d’élèves de la FCPE n’ont qu’un seul catéchisme : redonner à l’École de la République la première place qui lui revient. Ils y croient. Des politiques alternatives existent qui y croient aussi. On devrait s’entendre…

brigitte blang (représentant le PG au Congrès FCPE de Vandœuvre-lès-Nancy)


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