Déroute de Berlusconi lors du référendum sur le nucléaire, l’eau et la justice (août 2011)

vendredi 26 août 2016.
 

5) Le Parti de Gauche salue la nouvelle claque reçue par Berlusconi

COMMUNIQUÉ DE MARTINE BILLARD, CO-PRÉSIDENTE DU PARTI DE GAUCHE

A peine deux semaines après la déroute de la droite aux élections municipales, le gouvernement Berlusconi enregistre un nouveau recul. Et pas n’importe lequel : une défaite d’initiative citoyenne au travers des 4 référendum de ces 12 et 13 Juin dont celui réclamé par les 1,5 millions de citoyen-ne-s qui ont signé la proposition du Forum citoyen des mouvements pour l’eau.

Pourtant les grands médias italiens à la solde du pouvoir ont tout fait pour empêcher que le quorum nécessaire à la validité des référendums soit atteint. Peine perdue, 57% des italien-ne-s se sont déplacé-e-s pour dire oui de façon écrasante aux 4 questions : 95,7% pour l’abrogation de la loi permettant la privatisation de l’eau ; 96,1% pour l’abrogation de la loi de tarification de l’eau en fonction des profits ; 94,6% contre la possibilité d’implanter des centrales nucléaires ; 95% contre la loi d’ "empêchement légitime ".

Le peuple italien vient d’exprimer clairement, et pour la seconde fois, que les heures de Berlusconi étaient maintenant comptées. Berlusconi ne pourra échapper à la justice et les lois anti-écologiques ont été rejetées. Le Parti de Gauche se félicite que l’intérêt général l’ait emporté avec une telle ampleur.

4) Italie : C’est la société en mouvement qui a gagné

Quatre référendums avaient lieu ce week-end en Italie : deux contre la privatisation de l’eau, un contre le nucléaire et un contre l’impunité du Président du Conseil. Chacun de ces référendums visait à abroger une loi adoptée par le Parlement, de sorte qu’il fallait voter « SI » pour s’opposer à la privatisation de l’eau, par exemple. En dépit des tentatives de sabotage par le pouvoir et par les médias, plus de 57% des électeurs se sont rendus aux urnes (le seuil à atteidnre est de 50%). A l’heure où nous écrivons, le dépouillement n’est pas terminé mais la victoire du « SI » dans les quatre consultations ne fait apparamment plus aucune doute.


Communiqué de Flavia D’Angeli et Emiliano Viti, secretaires généraux de Sinistra Critica

C’est un tournant historique. Le temps de Berlusconi prend fin et est relégué aux archives par le vote populaire. Avec lui, champion du libéralisme, c’est la politique de privatisation et de suprématie des marchés qui est vaincue. Aujourd’hui, le résultat du référendum prouve réellement que « nos vies valent plus que leurs profits ». C’est un changement d’époque. L’ère berlusconienne est battue par la participation démocratique et, élément symbolique, par le réferendum qui représente, plus que toute autre institution, la démocratie directe. C’est pour cette raison qu’il est important de souligner le rôle de ce qui était jusque maintenant le chaînon manquant ; les comités pour l’eau publique, qui ont joué un rôle décisif et même historique par certains aspects. Ils ont travaillé discrètement ; ils ont recueilli un nombre de voix jamais vu dans une consultation populaire ; ils ont réalisé une campagne uniquement et toujours axée sur le fond du sujet, l’eau comme bien public. Ils ont été pris en otage par le Parti Démocratique (qui ferait mieux d’écouter le message qui lui a été clairement envoyé par les régions « rouges » où l’eau a déjà été privatisée). Ils n’ont jamais été invités à aucune émission télévisée. La victoire d’aujourd’hui est leur victoire.

Pour les mouvements qui se battent contre l’abus de pouvoir comme les « No Tav », c’est une grande journée. Toutes les hypothèses qui tendent à une union entre les différents mouvements de résistances (contre les décharges et les incinérateurs, contre les tarifs locaux, contre les grandes vitesses, etc.) sont les bienvenue, et Sinistra Critica travaillera de manière active vers cette possibilité.

Les partis traditionnels devraient observer et prendre de la graine de cette victoire. C’est la société en mouvement qui a gagné, le travail à la base, passionné et radical, la capacité de ramasser un fil et d’en coudre une stratégie. Nous avons la confirmation que la radicalité du contenu peut gagner. Ce n’est pas que la défaite de Berlusconi aujourd’hui, c’est celle d’Emma Marcegaglia et de toute cette industrie qui rêvait de faire des affaires en or avec le nucléaire et l’eau vendue aux privés (et qui n’attend plus pour se jeter sur les énergies renouvelables).

Une gauche réellement radicale, anticapitaliste et écologiste est possible et son destin n’est pas lié à celui des Partis Démocratiques et de centre-gauche. Notre projet de fond retrouve aujourd’hui un nouveau et grand souffle.

Sinistra Critica, organisation de gauche anticapitaliste.

4) Rappel : Berlusconi au tapis lors des élections municipales Quelques leçons intéressantes (3 articles)->16252]

Cliquer sur ce titre 4 pour accéder à l’article.

3) Nouvelle déroute électorale pour Berlusconi

Humilié aux municipales, Sylvio Berlusconi a essuyé un nouveau revers électoral ce dimanche. 50 millions d’ Italiens étaient appelés à répondre aux trois référendums promus par l’opposition. Le premier sur l’abolition de l’immunité pénale du Cavaliere. Le deuxième sur l’interdiction d’un retour au nucléaire et le troisième sur la privatisation de l’eau. Et par trois fois les Italiens ont rejeté massivement les projets de Berlusconi.

Forte participation

La participation aux votes a été très forte (57%), plus que le quorum nécessaire pour que les référendums soient valables. Cela faisait 16 ans que ce quorum (50 % plus une voix) n’avait pas été atteint en Italie pour ce type de référendum populaire. Berlusconi avait appelé les électeurs à ne pas participer à cette consultation populaire.

Berlusconi reconnaît sa défaite

Avant même la proclamation des résultats officiels le Cavaliere a reconnu sa défaite alors que les sondages sortie des urnes et les premiers dépouillements laissaient entrevoir la déroute.

« Il apparaît clairement que la volonté des Italiens est nette sur tous les thèmes de ce vote »,

Actuellement jugé dans trois procès dont celui sur le scandale sexuel Rubygate, Sylvio. Berlusconi redoute surtout le référendum prévoyant l’annulation d’une loi dite d’« empêchement légitime » qui lui permet de ne pas se présenter en justice en raison de ses obligations de Premier ministre. Il a ostensiblement passé son dimanche à la mer en Sardaigne afin de montrer qu’il n’irait pas voter.

Source : Agence Reuters

2) Italie : référendum sur le nucléaire, l’eau et la justice (article Le Monde)

Les Italiens ont commencé à voter, dimanche 12 juin, pour trois référendums simultanés concernant l’immunité pénale de Silvio Berlusconi, un éventuel retour au nucléaire et la privatisation de l’eau. Ce nouveau scrutin, qui se clôt lundi midi, constitue un nouveau test pour le chef du gouvernement italien après sa récente déroute aux élections municipales.

Enjeu essentiel de ces scrutins lancés par l’opposition, le taux de participation : il doit atteindre 50 % plus une voix pour que ces référendums, abrogatifs de lois en vigueur, soient adoptés. Ce quorum n’a jamais atteint depuis 1995 pour ce type de vote. Dimanche soir, à la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation s’établissait à 41 %.

Pour le Cavaliere, 74 ans, actuellement poursuivi dans trois affaires — pour corruption de témoin, fraude fiscale et faux en bilan, prostitution de mineure et abus de pouvoir —, l’abolition de la loi dite "d’empêchement légitime" serait problématique. Car elle permettait jusqu’ici d’éviter de se présenter à ses procès en raison de ses obligations de premier ministre.

"PRÉPARER LE TERRAIN"

"Si nous arrivons à obtenir le quorum sur l’empêchement légitime, cela montrera que les gens ne veulent plus du système Berlusconi", a expliqué à l’AFP Margherita Lodoli, 28 ans, travailleuse humanitaire à Rome, au sortir du bureau de vote. "Malheureusement, il s’en tirera, comme toujours, mais ça préparera le terrain pour les prochaines élections", a-t-elle ajouté.

En stoppant son programme nucléaire en avril dernier, clame l’opposition, le chef du gouvernement a voulu vider le scrutin de sa substance. Une manœuvre qui pourrait dissuader les Italiens de se déplacer pour voter sur l’empêchement légitime.

L’Italie, qui comptait une poignée de centrales, avait en effet abandonné le nucléaire par référendum en 1987, dans la foulée de la catastrophe de Tchernobyl. Mais le gouvernement Berlusconi avait fait du retour à l’atome l’un de ses projets-phares. Cependant, en avril dernier, il avait donné un coup d’arrêt provisoire à ce programme.

Les résultats sur la question nucléaire, qui concerne précisément la construction de quatre nouvelles centrales, ne bouleverseront donc pas dans l’immédiat la donne sur l’atome civil en Italie. Mais ils constitueront un bon indicateur de l’opinion publique sur cette énergie après la catastrophe de Fukushima au Japon et l’abandon du nucléaire par l’Allemagne.

"EFFETS IMPRÉVISIBLES" DU SCRUTIN

Le troisième référendum porte sur la libéralisation du secteur de l’eau. Cette ressource restera un bien public, mais sa gestion et sa tarification pourraient évoluer.

Une forte participation, qui signifierait un échec du camp Berlusconi, viendrait affaiblir encore le gouvernement. Il y a quinze jours, la coalition au pouvoir a déjà été fragilisée par le revers qu’elle a subi aux municipales partielles, perdant entre autres son fief de Milan.

Pour Eugenio Scalfari, cofondateur du quotidien de gauche La Repubblica, un tel résultat aurait des "effets imprévisibles". "J’exclus la démission de Berlusconi mais je n’exclus pas l’implosion du PDL [Peuple de la liberté, le parti de Berlusconi] et de la Ligue du Nord", son allié crucial au gouvernement, estime l’éditorialiste.

Les partisans du référendum ont multiplié concerts, spectacles et manifestations, dimanche, pour inciter les gens à aller voter. Les initiatives allaient du rabais dans des bars, restaurants ou bijoutiers à des massages ou des cours de yoga. Voire, comme à Naples, des prix sur les locations de transats à la plage pour les habitants munis de leur carte électorale estampillée.

http://www.lemonde.fr/europe/articl...

1) Un référendum à risques pour Berlusconi (article Courrier International)

REVUE DE PRESSE. Le référendum organisé les 12 et 13 juin suscite un vif débat en Italie, la participation jouant un rôle déterminant dans cette consultation. Les électeurs doivent se prononcer sur la sortie du nucléaire, la libéralisation de la gestion de l’eau et la fin de l’immunité des ministres et du chef du gouvernement en exercice.

La tenue du référendum sur la sortie ou non du nucléaire, la privatisation de l’eau, et l’immunité des hommes politiques en exercice, prévu ces 12 et 13 juin dans toute l’Italie, suscite de fortes mobilisations citoyennes. Outre l’issue du scrutin, c’est l’objectif du quorum de 50% des italiens qui justifie les multiples opérations de "passaparola" (bouche à oreille) initiées par l’ensemble de la gauche pour contrer l’abstention. C’est dans ce contexte que le président de la République Giorgio Napolitano a confirmé sa participation personnelle à la consultation citoyenne à venir : " En tant qu’électeur, je fais toujours mon devoir" déclarait il hier. Durant les quarante dernières années, sur les 15 référendums effectués où 50% plus un italien étaient nécessaires, seulement 8 ont réuni assez d’électeurs aux urnes pour être valides.

"Faisons tout notre possible pour amener les gens à voter, pour les informer et les faire informer les autres. Aujourd’hui, soyons conscients que la démocratie se construit chaque jour, et que nous avons déjà perdu de nombreuses années." Le ton employé par Il Fatto Quotidiano traduit l’intensité du débat à l’œuvre en Italie. La consultation à venir portera sur trois thèmes distincts : la sortie du nucléaire, la libéralisation de la gestion de l’eau et la fin de l’immunité des ministres et du chef du gouvernement en exercice. Outre l’issue du scrutin, c’est surtout l’objectif du quorum (50 % des électeurs plus une voix) qui justifie les multiples opérations de militants, de politiques ou de personnalités du spectacle pour contrer l’abstention.

Le site du référendumLa campagne a gagné en intensité à une semaine de la consultation quand sa tenue a été confirmée par la Cour de cassation. En effet, depuis avril, l’opposition tente de faire reconnaître le référendum tandis que la majorité au pouvoir cherche à éviter sa tenue. La cour a ainsi été saisie par le Parti démocrate (centre gauche) à deux reprises pour contrer l’adoption par la majorité, le 23 mars dernier, d’un décret établissant un moratoire d’un an sur le nucléaire, promulgué le 26 mai. Le gouvernement justifiait cette pause comme nécessaire à la définition d’une "stratégie énergétique nationale" et rendait caduque la consultation populaire, explique Il Fatto Quotidiano. Mais, par deux fois, la cour a tranché en faveur de la tenue du référendum.

C’est dans ce contexte que s’affrontent, d’une part, militants antinucléaires et acteurs de la société civile appelant à réunir le quorum à tout prix, et, d’autre part, une fraction de la droite qui prône l’abstention. Les ONG qui ont fait du danger nucléaire et de la défense de l’eau comme bien public leur cheval de bataille sont à la pointe de la contestation. En Italie, seules quatre centrales nucléaires ont été construites durant les années 1960 et elles sont toutes à l’arrêt depuis la fin des années 1980. Dès 1987, trois référendums avaient déjà limité le recours à cette forme d’énergie dans le pays. Aujourd’hui, des affiches appelant à la sortie du nucléaire fleurissent dans les principales villes italiennes.

Plus radicaux, sept jeunes militants de Greenpeace se sont enfermés dans un bunker, simulant les conditions de survie en cas de catastrophe nucléaire et ne communiquant que par Internet avec le monde extérieur. Ils témoignent de leur quotidien sous forme de clips et d’un journal en ligne, Diario del bunker (Journal du bunker), sur le site du journal de gauche Il Manifesto. Cependant, les initiatives visant simplement à appeler les Italiens aux urnes sans indiquer de consigne de vote sont aussi nombreuses. Il Manifesto ainsi que La Repubblica publient des logos, dessinés par les caricaturistes Vauro et Altan, appelant au vote et au passaparola (bouche à oreille).

L’hebdomadaire L’Espresso relaie pour sa part de nombreux clips et messages d’acteurs et personnalités incitant à participer au référendum. "Magalli, le célèbre présentateur de la RAI [la télévision publique italienne], qui parle rarement de politique, a décidé cette fois-ci de prendre parti contre l’atome, pour l’eau publique et pour que la loi soit égale pour tous", rapporte le journal. Mais la stratégie politique passe aussi pour certains par le fait d’appeler les citoyens à ne pas voter. ’’Concernant les consultations référendaires, la ligne de la Ligue du Nord est la liberté de conscience. Chacun décide selon ses convictions", a déclaré Marco Reguzzoni, président du groupe de la Ligue à la Chambre des députés, au quotidien La Repubblica. La droite italienne n’est cependant pas unie sur la question, comme en témoigne la sortie de Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés et leader du parti de droite indépendant Futur et liberté pour l’Italie. "Honte à qui ne va pas voter au référendum, il s’agit d’une forme de participation citoyenne", déclarait-il dans le quotidien berlusconien Il Giornale, louant le geste du président de la République Giorgio Napolitano, qui a appelé au vote.


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