Grève des travailleurs de l’usine Behr-France en Moselle : On entendait... tourner les hélicos !

dimanche 19 décembre 2010.
 

Il y a une semaine, , se mettent en grève. Pour réclamer leur dû, tout simplement. Des salaires décents, l’ouverture des négociations annuelles, des conditions de travail honorables. Rien que du naturel. Sauf que la direction ne l’entend pas de cette oreille et refuse tout débat.

Les gars bloquent, comme partout. L’entrée de l’usine, et aussi sa sortie, et pendant qu’ils y sont, l’entrée de la boite d’à-côté, rien moins que la Smart ! Monsieur Smart, ça ne lui a pas plu. Il l’a fait savoir. Et le patron des gars en colère, il te les a assignés vite fait au tribunal, pour entrave à la liberté de travail. Jusque là, rien de bien neuf sous le ciel syndical. Des cas comme celui-là, vous en lisez tous les jours dans les journaux. La suite est carrément surréaliste. Pour faire livrer les pièces usinées sur le site (des condenseurs pour clim de voiture), on a loué deux hélicoptères, lesquels ont fait l’aller-retour toute la journée du jeudi 4. On ne sait pas bien ce que ça représente, une heure de balade dans les airs, mais là, ça a dû leur coûter chaud tout de même ! Le fric briseur de grève, ça laisse pantois. Et une fois la nuit tombée, direz-vous, comment on évacue le matériel ? Pas de problème.

Avec la complicité des non-grévistes, des cadres, et des ouvriers de l’usine d’à-côté dûment protégés par la maréchaussée, on organise une chaine humaine pour dégager les containers, à travers champs, sous la pluie. Sans oublier, au passage le petit coup de pied qui va bien aux copains qui tiennent le piquet, auprès du brasero. Vous n’en revenez pas ? Nous non plus. Et pourtant... Le lendemain, photos dans la presse locale. Devinez quels sont les visages qui furent floutés ? Ceux des grévistes ? Perdu ! Ceux des casseurs de grève ? Gagné ! L’intersyndicale a fini par gagner la bagarre. Ils l’ont eue leur augmentation. Et leur prime. Et le paiement du 4ème jour de grève. Ils ont gagné la tête haute et le regard clair. Comme dans la série de Gérard Mordillat, Les Vivants et les Morts.

Dès le début du mouvement, le Parti de Gauche a été aux côtés des grévistes, présent sur le site, au tribunal, sur le piquet de grève, autour du brasero. Nous restons en relation avec les syndicats. Nous sommes fiers d’être leurs amis.


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