La guerre des monnaies a déjà lieu (article national PG)

jeudi 9 décembre 2010.
 

Au lendemain de la défaite des démocrates aux Etats-Unis, le pouvoir a décidé de s’en remettre à la politique monétaire pour tenter de sortir du gouffre économique. Obama a été incapable d’aider son peuple à supporter la crise : les inégalités dépassent leur niveau des années 1920, le chômage explose et plus de 40 millions d’américains survivent grâce aux tickets de rationnement ! Le président va arrêter ses réformes sociales, pourtant déjà timides, et utiliser la monnaie comme levier économique.

Le président de la FED (banque centrale américaine) a annoncé qu’il allait faire tourner la planche à billets : 600 milliards de dollars de bons du trésor vont être rachetés. Le but est de faire grimper les prix pour échapper à la déflation, de maintenir artificiellement les cours de bourse à un niveau élevé, de diminuer la valeur de sa dette (aujourd’hui à 13 000 milliards de dollars) et de faire baisser les taux d’intérêts pour relancer le crédit et donc la consommation. Bref, l’Amérique va encore une fois droit dans le mur en poussant une population déjà insolvable à se surendetter pour relancer la croissance. Son économie tourne de plus en plus à vide et le monde est amarré à cette catastrophe.

Nous subissons en effet une véritable guerre des monnaies : la Chine et les Etats-Unis vont mener des politiques de dévaluations compétitives pour favoriser leurs exportations et limiter leurs importations, les pays émergents vont encore une fois être la proie des spéculateurs, et les technocrates européens restent paralysés au sein de ce marasme. La montée de l’euro grève nos capacités à défendre notre industrie et la Banque centrale européenne a choisi l’impuissance en n’ayant pas de politique de change. Et ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui va changer les choses au G20, en ressortant la vieille idée du panier de monnaies pour remplacer le dollar comme principale monnaie de réserve. D’autres privilégient la piste de l’or, alors qu’il n’y a pas suffisamment de réserves pour soutenir l’économie mondiale.

Le capitalisme poursuit donc sa course folle et les puissants continuent à ignorer les solutions qui nous permettraient de relever la tête : des banques centrales contrôlées par les peuples, des politiques de relance par la demande poussée par la hausse des revenus des citoyens et une réelle politique d’investissement et de production.

GUILLAUME ETIEVANT


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