Ambiance festive et détermination certaine, dans les rangs du cortège de Foix

8000 personnes hier matin dans les rues de Foix, selon les syndicats, 4000 selon la police. Pas de record d’affluence, mais une détermination qui ne faiblit pas, face à l’entêtement du gouvernement.

Sifflets, slogans scandés, fumigènes… les manifestants diminuent en nombre mais pas en détermination, ni en énergie. Rappelant qu’il faut encore attendre l’examen de la réforme par le Conseil constitutionnel et la publication des décrets d’application, les opposants au projet de réforme des retraites résistent. Ils étaient entre 4000 et 8000 à défiler dans les rues fuxéennes, hier matin. Employés du Conseil général, d’Aubert et Duval, salariés des hôpitaux d’Ariège, mais aussi artisans, agriculteurs et étudiants, c’est un défilé hétérogène qui a parcouru la ville, du champ de Mars à la gare. Passage obligé à la préfecture, qui s’est vu criblée d’œufs jetés par les plus expressifs des manifestants. La prochaine journée de mobilisation est prévue samedi 6 novembre, à Pamiers.

Pour Christophe Couderc, de la CGT cette manifestation, avec l’intersyndicale, organisée à Saint-Girons tient compte aussi des problèmes économiques locaux des couserannais. « Dans le passé il y a eu la fermeture de l’usine de Lédar, dernièrement de la fromagerie, et nous avons des inquiétudes pour le centre hospitalier et la Moulasse où le comité d’entreprise a diligenté un droit d’alerte qui a amené une expertise sur la situation de la société par un cabinet indépendant. Des doutes planent sur les activités et les emplois. Ce droit d’alerte nous permet d’anticiper, et dans les mois à venir les Couserannais devront se mobiliser au-delà du problème des retraites. La mobilisation pour les retraites s’installe dans le temps, on est conscient que les jeunes sont moins nombreux à cause des vacances mais on sent toujours la détermination de la population et des actions ponctuelles sont prévues avant la manif de Pamiers la semaine prochaine ». Le rassemblement a eu lieu devant la Mairie dans une ambiance festive, musique, fumigènes, grillades et banderoles avant de parcourir les principales rues de la ville. La circulation était régulée par les services de la gendarmerie très discrets.

Votre avis. Pensez-vous qu’il soit encore utile de descendre dans la rue ?

Louis, Retraité. C’est vrai que l’on peut avoir l’impression que la mobilisation est moins importante, pourtant je suis optimiste, et je pense qu’il faut poursuivre le mouvement. Nous sommes en train de perdre un acquis très important, c’est vraiment inquiétant. En tant que retraité, je me fais du souci pour la retraite de mes enfants et celle de tous les jeunes : c’est pour eux que je suis là aujourd’hui.

Carine, Enseignante. Pour moi, cette manifestation ne vise pas seulement à s’opposer au projet de réforme des retraites. Si je suis là, c’est aussi pour dénoncer de manière plus générale la politique du gouvernement, notamment la répression policière. La démocratie est en danger, aujourd’hui, et c’est pour la défendre que je suis venue manifester. Donc oui, il est tout à fait utile de continuer à se mobiliser.

Jean-Luc , éléctricien. Tant qu’il y aura du monde pour se mobiliser et aller manifester, alors oui, il ne faut pas arrêter le mouvement. Le problème est qu’il y a de moins en moins de monde. La plupart des gens sont solidaires des manifestants, mais il ne faut pas que ça touche à leur portefeuille. Et au final, dans les cortèges, ce sont toujours les mêmes personnes que l’on retrouve.