Le socialisme du XXIème siècle comme fondateur d’un monde nouveau... (Déclaration du PG lors de la rencontre Internationale de Partis de Gauche à Caracas le 20 Novembre 2009 où Chavez a appelé à une 5ème Internationale Socialiste)

lundi 7 décembre 2009.
 

Le socialisme du XXIème siècle comme fondateur d’un monde nouveau et la construction d’un espace de partis politiques qui en soit la dynamique

Camarades,

je transmets au PSUV et à vous tous ici présents, le salut fraternel du Parti de Gauche en France, de son Président, le camarade et député européen Jean-Luc Mélenchon, du Secrétariat National, et bien évidemment de moi-même : Je suis Raquel Garrido, Secrétaire aux relations internationales et européennes de mon parti.

Nous célébrerons dans quelques jours le premier anniversaire du lancement de ce nouvel instrument politique.

Plusieurs d’entre-vous l’ont évoqué dans leurs interventions, la gauche européenne est en crise, et la droite profite de cette crise pour gagner des élections, pour saper et détruire les conquêtes historiques du mouvement ouvrier et même celles du siècle des Lumières, de la Révolution Française.

La crise du communisme d’État ne fut un secret pour personne mais ce qui n’a pas été reconnu, au moins en Europe, c’est la crise de la social-démocratie européenne. La social-démocratie européenne a échoué, parce qu’elle a accepté les Traités Européens et leur contenu et que, dans ce but, elle s’est alliée au centre et à la droite, elle a abandonné le projet de construire une Europe sociale, c’est-à-dire une Europe en tant que zone permettant d’appuyer un modèle social protecteur et émancipateur, en somme, une zone différente du modèle que nous présentent les États-Unis et à l’abri de cette pression pour baisser les salaires et précariser les conditions de travail qu’induit la compétition économique avec la Chine.

Nous, en revanche, pour être en adéquation avec notre identité socialiste et républicaine, nous avons quitté le Parti Socialiste français l’année dernière. Nous nous sommes inspirés d’Oskar Lafontaine en Allemagne, de nouveaux partis comme le Bloc au Portugal ou encore du Synaspismos en Grèce, nous avons participé à ce moment historique que fut le Congrès fondateur de Die Linke. Nous avons été profondément encouragés par les processus latino-américains, où la victoire de la gauche est passé par de nouveaux instruments politiques, tel le PT Brésilien, et nous avons décidé de constituer le nouvel instrument politique français, le Parti de Gauche, tout simplement de gauche.

Un parti qui ne veut pas choisir parmi des héritages politiques, car ils sont tous valables. Nous sommes fortement impliqués dans la construction d’un Front de Gauche avec les partis de « l’Autre gauche » - c’est le nom que nous donnons à la gauche qui n’est pas social-démocrate- avec notre ami le Parti Communiste, et je dois dire que le Front a porté ses fruits, nous avons déjà obtenu de remarquables résultats électoraux. Nous avons également la volonté, pour la constitution d’un nouvel instrument, de faciliter l’implication populaire dans la construction de l’alternative au capitalisme.

Dans ce parti-creuset, nous sommes en train de réussir une synthèse culturelle entre l’écologie politique et le socialisme ; nous promouvons une vision internationaliste qui nous amène à réfléchir sur l’éradication de la guerre économique entre les peuples, une guerre intensifiée par les organisations internationales commerciales et financières, pour la remplacer par une logique de coopération et de complémentarité. Nous voulons re-localiser les productions délocalisées par les capitalistes - ce qui a, de surcroît, l’avantage de protéger l’éco-système - fabriquer une Nouvelle Architecture Financière qui permette de se passer du dollar et de financer le développement durable, tel que cela se fait ici, dans la Région, avec le SUCRE, la Banco Sur et d’autres instruments en construction.

Le monde entier a besoin que se mette en place cette NAFR et bien-sûr au niveau mondial, le monde entier nécessite la réhabilitation du droit international et de règles aussi anciennes et légitimes que celle de la souveraineté permanente des ressources naturelles, tel que l’a définit la résolution 1803 (XVII) des Nations-Unies de 1963. Nous avons tous besoin de relations internationales laïques dans lesquelles le religieux ne saurait servir de prétexte à exclure ou à entrer en guerre. Nous devons fabriquer de la paix face à une réaction militaire prévisible de la part de l’empire étasunien en pleine désagrégation morale et économique.

Ces défis du XXIième siècle impliquent le renforcement de la gauche du XXIème siècle : Nous croyons que la Nouvelle Gauche Mondiale existe. Je dis « mondial » parce que c’est ce niveau que doit viser notre ambition. Pas seulement régional, ni-même bi-régional. Nous devons construire la nouvelle gauche dans le monde entier, en Amérique, en Europe, en Afrique, en Asie et en Océanie. C’est là que les instruments qui ont observé le double échec auquel je faisais précédemment référence ont réussi des révolutions que nous devons tous défendre.

De nouveaux instruments naissent, comme le nôtre en France ou encore la création, la semaine prochaine, du Parti de Gauche au Chili dont nous pensons qu’elle est un événement majeur. Chacun de nous, dans nos tranchées, doit battre la droite. Bien-sûr, il s’agit pour nous de défaire les intentions militaires que le gouvernement Sarkozy, livré à l’OTAN, prévoit sur son propre territoire, en Guyane. Tous, nous devons battre la droite avec un programme radicalement transformateur, mais mondialement, nous devons être solidaires parce que nos intérêts sont interdépendants, et parce qu’en effet, il existe un intérêt général mondial.

Lorsque Evo Morales, devant l’ONU, explique que l’humanité et l’éco-système forment une unité indissociable, que sans cet éco-système, il n’y a plus d’humanité, il défend l’intérêt général mondial. Pas seulement celui de tous les boliviens ou des indigènes, car il s’agit de beaucoup plus que cela. De même pour les Equatoriens, lorsqu’ils défendent le concept de Sumak Causai, le bien-vivre.

Plus prosaïquement, nous avons intérêt à partager et à apprendre les uns des autres sur des choses concrètes.. Qui ne souhaite pas connaître dans le détail le fonctionnement de cette incroyable ingénierie unitaire qu’est le Frente Amplio en Uruguay ? Nous, ces échanges nous intéressent.

C’est pour cette raison, camarades, que mon parti, profondément enraciné dans des principes internationalistes, est d’ores et déjà disposé à participer à l’espace politique qui va dynamiser ce monde nouveau fondé par le socialisme du XXIème siècle.

En avant camarades !

Source : Raquel Garrido

Traduit de l’Espagnol par Guillaume Beaulande.


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