A propos de la réunion unitaire du 10 novembre sur les régionales (par Gauche Unitaire)

lundi 16 novembre 2009.
 

Le 28 octobre dernier, le Front de Gauche a fait une proposition pour un accord unitaire lors des élections régionales. Ce texte a été jugé positivement par l’ensemble des organisations parties prenantes des discussions. Il était convenu que le NPA donnerait sa réponse après la réunion de sa direction nationale. Cette réponse a consisté en une série d’amendements dont un portant sur les exécutifs régionaux. Ce dernier constitue de fait une fin de non recevoir et donc un refus de faire une campagne unitaire sur une base permettant de rassembler l’ensemble des forces de la gauche de transformation sociale.

Nous regrettons cette position et considérons que le rassemblement peut toujours s’élargir dès lors que le triple objectif que nous fixons de façon indissociable dans la déclaration du 28 octobre sera vraiment affirmé et partagé par toutes les composantes du rassemblement : changer les rapports de force à gauche en faveur de la ligne de transformation sociale, battre la droite et rassembler une majorité autour d’un projet vraiment alternatif à la logique du système. Ce qui signifie d’aller jusqu’aux accords de gestion avec les autres forces de gauche dès lors que les conditions politiques décrites dans le texte du Front de Gauche le permettront.

Le texte proposé par le Front de Gauche comme base d’accord se prononce pour :

* La constitution de listes au premier tour différentes de celles présentées par le PS et Europe écologie.

* Ces listes répondront à trois objectifs indissociables : changer les rapports de force à gauche en faveur de la ligne de transformation sociale, battre la droite et rassembler une majorité autour d’un projet vraiment alternatif à la logique du système qui est en crise aujourd’hui. En particulier autour des mesures que nous pourrions porter ensemble. Elles s’engageront à défendre ce programme dans les futurs conseils régionaux. Elles affirmeront leur volonté de le mettre en œuvre à la tête des régions, partout où nous nous jugerons en situation de le faire. Il doit s’agir d’une politique de rupture cohérente, applicable dans le champ de compétences des régions, changeant réellement la vie des citoyens en donnant la priorité aux besoins sociaux, écologiques et démocratiques contre les logiques capitalistes, libérales et productivistes.

* Nos listes s’engageront, sans ambiguïté, à faire barrage à la droite en se rassemblant avec les autres listes de gauche au 2ème tour à l’exclusion de tout accord avec le Modem. La liste arrivée en tête au 1er tour fusionnant avec les autres listes de gauche et écologique proportionnellement au 1er tour. Nous demanderons le même engagement au PS et à Europe Ecologie.

* Notre volonté est de porter des projets de transformation sociale réelle dans les régions. Si les conditions en sont créées nous pourrons travailler à leur mise en œuvre jusque dans les exécutifs régionaux car la gestion des régions s’envisage comme un moyen d’atteindre nos objectifs. Notre participation est donc liée aux conditions qui la rendent possible. Il s’agit de la possibilité de mettre en œuvre les points essentiels de notre programme et du rapport de force permettant effectivement de les appliquer. Cette hypothèse exclut toute participation du Modem ou d’une quelconque organisation de droite.

Le NPA a proposé d’ajouter cette phrase sur les exécutifs : « Cela ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme ».

Cet amendement a été considéré comme inacceptable par une majorité des forces présentes, celles du Front de Gauche (Parti Communiste Français, Parti de Gauche et Gauche Unitaire), mais aussi les Alternatifs, la Fédération pour une alternative sociale et écologique….

En effet, rajouter cet élément dans le document définissant notre stratégie pour les élections régionales rabaisse l’ambition essentielle exprimée dans le texte du Front de Gauche. Notre campagne doit affirmer une volonté de changer les rapports de force à gauche dans la perspective de construire des majorités de gauche, sans le MODEM, et mettre en œuvre des points essentiels de notre programme.

La démarché exprimée dans le texte du Front de Gauche est claire sur la question de la participation à des exécutifs avec le PS et Europe Ecologie. Cette participation ne sera ni systématique ni exclue à priori. Elle sera conditionnée par trois exigences : l’évaluation du rapport de force entre les différentes listes de gauche, l’exclusion du MODEM, la possibilité de mettre en œuvre des points essentiels du programme que nous portons au premier tour. Cette démarche donne un certain nombre de garanties et est compréhensible par le peuple de gauche. C’est par ailleurs une approche similaire à celle développée par Die Linke en Allemagne ou le Bloc de Gauche au Portugal.

L’amendement du NPA au contraire impose, à moins d’arriver en tête des listes de gauche, qu’en aucune manière, il ne pourrait y avoir la possibilité de participer à des majorités de gauche avec le PS et Europe Ecologie même pour appliquer des points essentiels de notre programme.

Un point de blocage s’est donc cristallisé au cours de la discussion sur cette question. Le NPA, après avoir longuement évité de répondre à la demande qui lui était posée de renoncer à cet amendement qui ne permet pas de rassembler la gauche de gauche, a finalement déclaré par la bouche d’Olivier Besancenot « qu’aucun accord de gestion n’était envisageable pour le NPA avec le Parti Socialiste ».

Une différence d’ambition apparaît donc clairement entre le NPA qui se donne comme objectif de constituer des « oppositions de gauche » et ceux qui veulent contester l’hégémonie du social libéralisme, changer les rapports de force à gauche, faire gagner une ligne de rupture avec le libéralisme.

Face au refus du NPA, il n’a pas été possible de trouver une issue commune au terme de la réunion. Pour sortir de l’impasse, le Front de Gauche a proposé à l’ensemble de ses partenaires de tenir une nouvelle réunion sur la base de sa proposition d’accord, c’est-à-dire sans l’amendement du NPA, pour permette d’avancer sur les points permettant la mise en œuvre de la campagne commune.

Le Front de Gauche invite donc l’ensemble des forces à participer à une prochaine réunion le mercredi 18 novembre sur la base de sa proposition d’accord, en indiquant clairement que si le NPA évoluait positivement dans les délibérations internes à ses instances ou à travers le vote de ses militants, sur la question qui fait blocage, les portes sont totalement ouvertes pour son inscription dans le processus unitaire.

Le NPA a indiqué sa volonté de convoquer de son côté une autre réunion ayant pour but de discuter de ses propres amendements.


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