Le statut de la fonction publique, un acquis pour la société ?

jeudi 2 juillet 2009.
 

Rappel des faits

Une proposition de loi déposée par quatre-vingt-sept députés UMP, Nouveau Centre et villieristes, vise à instituer « la liberté de recrutement par les collectivités territoriales ». Si elle était adoptée, elle ferait de l’embauche sur contrat la règle et de l’embauche sur statut l’exception. Le contraire de la situation actuelle.

Le 19 septembre 2007, six mois après son élection comme président de la République, Nicolas Sarkozy annonçait, dans un discours à l’Institut régional d’administration (IRA) de Nantes, « une révolution culturelle » pour la fonction publique. Et, pour commencer, il réaffirmait avec vigueur sa volonté de ne remplacer qu’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Depuis, avec la révision générale des politiques publiques (RGPP), les ministères ont rivalisé de zèle pour tailler dans les effectifs. 34 000 suppressions de postes sont encore annoncées pour 2010. Quant à ce qui fait l’ossature du service public et de la fonction publique à la française, le statut des fonctionnaires, il subit assaut après assaut.

Principal objectif, remplacer le statut par le contrat, le concours de recrutement qui assure « l’égal accès de tous » à l’emploi public par un système qui fera la part belle aux relations, à l’affinité politique ou personnelle, pour tout dire, à l’arbitraire. À travers les projets avancés, présidents d’universités et chefs d’établissements scolaires pourraient recruter directement les enseignants, tout comme les collectivités locales la plupart de leurs agents. Intéressement, individualisation des salaires sont aussi au programme. La fonction publique est-elle l’objet de telles critiques des usagers que s’impose ce traitement de choc ? C’est loin d’être ce qui ressort des enquêtes qui, en dépit de toutes les campagnes médiatiques qui stigmatisent les fonctionnaires, témoignent d’importants taux de satisfaction de la population. Et la crise n’a fait que mettre encore davantage en évidence le rôle social positif du service public et de la fonction publique tandis que, du côté des personnels, le rejet de ces projets s’exprime depuis de longs mois avec force, notamment dans l’université et à l’hôpital. Modernisation ou démantèlement ? Réponse aux besoins de la société ou dogme libéral ? Les avis des intervenants de cette table ronde de l’Humanité divergent très nettement.

J. S.


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