Che Citron est un grand révolutionnaire, il porte une étoile jaune de la couleur du jus qui coule dans les fibres des citrons pressurisés, il est célèbre pour cette phrase acidifiante : « pressons les riches et nous n’aurons plus de pépins. »

Avant de raconter ses jets d’armes, expliquons qui est ce citron.

Che Citron est gay à San Francisco, noir en Afrique du Sud, asiatique en Europe, chicano à San Isidro, anarchiste en Espagne, Palestinien en Israël, indigène dans les rues de San Cristobal, môme d’une bande à Neza, en soldes à Leclerc, rocker dans la Cité universitaire, juif en Allemagne, ombudsman à la Sedena (défenseur du peuple à la Défense nationale), féministe dans les partis politiques, communiste dans l’après guerre froide, pacifiste en Bosnie, Mapuche dans les Andes… Bref, Che Citron est un être citronné quelconque sur cette planète. Che Citron est toutes les minorités rejetées, opprimées, en résistance, qui explosent et disent « plus un z’este ! ». Toutes les minorités au moment de parler et toutes les majorités au moment de se taire et de laisser passer l’ora(n)ge. Tous les exclus cherchant les mots, leurs mots, ce qui rendra enfin la majorité aux éternels séparés, nous autres. Tout ce qui gêne le pouvoir et les bonnes consciences, voilà ce qu’est Che Citron.

« Nous ne voulons pas le pouvoir de presser, nous voulons pouvoir. »

Jeunesse

Il a commencé très jeune par des attaques de banque. L’argent servait à financer les mouvements de ses frères z’agrumes z’exploités, pressés par le pouvoir. Il entrait dans la banque, et criait “pas un z’este” !

Pressant les banques, les riches, tel Citron des bois, il redistribuait les pépins, donnait du jus à ceux qui n’en avaient pas.

Meneur de la Guerilla des arbres fruités, il jouait tec-paf. Il ajoutait son grain de sel chez les exploiteurs-exploitants.

ministickcarotte1C’était il y a fort longtemps, il vit aujourd’hui une deuxième jeunesse avec l’Appel et la Pioche.

La rencontre avec l’Appel et la Pioche

Il était le fruit de la passion révolutionnaire. Malgré son aspect pulpeux, il déclarait je ne suis pas un jaune, refusait d’être conditionné et en soldes dans les grandes surfaces.

Dès septembre 2008, il participait aux grignotages de faim de mois dans les supermarchés avec le collectif l’Appel et la pioche. Levant rageusement son poing serrant une carotte, il criait ils nous carottent, carottons les !, redistribuons la grande distribution et ses marges excessives.

En 2009, il lutta contre la grippe P, comme précaire, pendant de la grippe A. Il vitaminait les précaires en refusant de finir en citronnade.

Vitamine de l’Union de la gauche

Lors de la campagne des régionales, récupéré malgré lui par la campagne du front de gauche dont les affiches titrait « vitaminons la gauche », il philosophait par un appel à l’union de tous les agrumes « Ne nous laissons pas couper en tranche ! Fruits et légumes de toutes les cagettes, unissons nous. »masquejocondesite

Il participa à l’action pour soutenir son amie Mona, 22 ans, étudiante précaire chez Mac Donald, et dénonça la lyophilisation de ses frères et sœurs orange auxquels on avait déshydraté le jus politique.

Ne voulant pas finir comme un légume dans une maison de retraite, il manifesta pour la défense des droits des fruits trop murs. Durement flétri par le travail, il croit au partage du travail. Il refuse cette réforme portée par les colorants et conservateurs qui veulent avec des artifices sauver leurs privilèges.

Dans ce mouvement il était heureux de voir rougir ses amis citron verts.

A la rentrée 2010, toujours volontaire pour défendre les fruits et légumes saisonniers précaires, il contribua au nettoyage de la précarité dans le service à la personne. Il appela au partage des fruits de la rente capitalistique de ce secteur arrosés par l’épandage d’engrais publics. Il ne faut pas prendre Che Citron pour un Paic Citron !

100% pur jus, Che Citron est pour l’Appel et la Pioche, et nous tous, le fruit de la passion révolutionnaire, on espère qu’il sera toujours la cerise sur le gâteau.