Apparu publiquement en 1977, cet hymne du parti Socialiste a acquis rapidement un écho considérable dans les milieux militants.
Personnellement, j’étais venu au combat politique dans les années 1965 à 1968 ; en 1977, j’étais complètement explosé par la fatigue mais aussi par le manque de perspectives.
En assistant à quelques meetings socialistes, j’ai découvert l’enthousiasme spontané et communicatif de vagues militantes qui entonnaient cet air entraînant, à chaque occasion, le poing levé, comme l’Internationale.
Des dizaines de milliers de socialistes étaient convaincus de pouvoir changer la vie, si seulement leur parti gagnait les élections présidentielles puis législatives.
Rationnellement, mon analyse de la période (internationalisation et financiarisation très rapide du capitalisme, recul de la combativité et de la conscience ouvrière, recul des luttes de la jeunesse, fascisme dominant en Amérique latine...) ne validait pas cette espérance naïve.
Rationnellement, je constatais aussi que la force montante du parti Socialiste marquait la conjoncture en France et que toute stratégie politique anticapitaliste nécessitait de se situer en fonction d’elle.
Emotivement, j’étais profondément ébranlé par la musique et les paroles de cette chanson.
En écho à ce qui s’écrivait ici hier, et à ce 10-Mai qui habite encore nos mémoires et nos cœurs, aujourd’hui, l’hymne du Parti socialiste, en ces années 80. On le chantait … C’est drôle, le dernier congrès auquel j’ai assisté (et aussi tous ceux qui ont précédé, pendant des années et des années), on ne chantait plus rien, ni ça, ni autre chose. Seuls le « petits » du MJS, devant la salle des fêtes ou des sports, seuls eux osaient encore la Jeune Garde et Changer la Vie. Tout n’est peut-être pas complètement perdu, alors ? Quoique… En attendant, cet hymne, il avait quand même été composé par Théodorakis et écrit par Herbert Pagani. Ça change juste un peu de Barbelivien !
Les voix des femmes, et les voix des hommes
Ont dû se taire beaucoup trop longtemps
Ne croyons plus aux lendemains qui chantent
Changeons la vie ici et maintenant
C’est aujourd’hui que l’avenir s’invente
Changeons la vie ici et maintenant
Prendre la parole
Décider nous-mêmes
Libérer nos vies des chaînes de l’argent
Écrire notre histoire à la première personne
Être enfin des hommes et non des instruments
France socialiste puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant
Ne versons plus au nom de leur puissance
Notre sueur, nos larmes, notre sang
Les travailleurs travaillent pour la France
Pas au profit de quelques possédants
Pour partager les fruits de l’abondance
Changeons la vie ici et maintenant
Prendre la parole
Décider nous-mêmes
Libérer nos vies des chaînes de l’argent
Faire du bonheur notre monnaie courante
Maîtriser la science et dominer le temps
France socialiste puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant
Il nous faudra reprendre en main nos villes
Qui ne sont plus que des ghettos géants
Où le printemps n’a plus le droit d’asile
Où meurent les vieux, les arbres, les enfants
C’est dans nos propres murs qu’on nous exile
Changeons la vie ici et maintenant
Prendre la parole
Décider nous-mêmes
Libérer nos vies des fleuves de ciment
Pour ne plus mourir de l’air que l’on respire
Et pour pouvoir vieillir auprès de nos enfants
France socialiste puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant
Un siècle meurt un millénaire commence
Plus de prisons, de cages et de camps
Tendons la rose rouge de l’espérance
Aux opprimés de tous les continents
L’histoire est là qui nous offre une chance
Changeons la vie ici et maintenant
Libérer la femme
Libérer l’école
Donner la parole aux frères émigrants
Écrire notre histoire à la première personne
Être enfin des hommes et non des instruments
France socialiste puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant.
Date | Nom | Message |