Elie Domota : « Le combat se poursuit » (PAR Pierrick Tillet)

lundi 9 mars 2009.
Source : Politis.fr
 

Elie Domota est porte-parole du collectif syndical guadeloupéen LKP. Cet entretien exclusif de Politis.fr a été réalisé le 4 mars par Pierrick Tillet, quelques heures avant la signature du « protocole de suspension du conflit ».

Politis.fr / Quels motifs de satisfaction tirez-vous aujourd’hui de votre mouvement ?

Elie Domota : Le protocole d’accord est en cours de finalisation. Mais le combat se poursuit. Nous travaillons sur l’extension de l’accord à l’ensemble des entreprises de Guadeloupe. Et nous continuons à travailler sur la baisse des prix dans différents secteurs, ainsi que sur la résorption de la précarité, notamment dans le secteur public. Nous avons pris différents rendez-vous tout au long du mois de mars et courant avril pour continuer à travailler sous forme de commissions à ces différents thèmes. Je rappelle que notre plateforme se décomposait en trois parties : les revendications immédiates concernant le pouvoir d’achat et les salaires, mais aussi des revendications à moyen terme et à plus long terme. Concernant les résultats, nous avons initié un combat contre la vie chère, un combat pour la formation, un combat pour l’insertion. Il est clair que nous n’allons pas l’arrêter maintenant. Nous allons poursuivre nos efforts dans la même direction.

Sur les 146 points de revendications de votre plateforme, lesquels n’ont pas encore été satisfaits ? Et comment le LKP entend-il faire en sorte qu’ils le soient ?

Certains points ont fait l’objet de satisfaction partielle. Comme ceux sur la baisse des prix du carburant, sur la baisse des prix du transport. L’objectif pour nous est de nous attaquer à l’ensemble de ce que nous appelons la pwofitasyon. Nous allons regarder l’évolution des prix dans le domaine des assurances, dans le domaine des fournitures scolaires, dans le domaine des matières premières, des produits de construction, etc. etc. C’est un travail de longue haleine qui a commencé et qui doit continuer dans le temps.

Le LKP est un collectif qui regroupe 48 organisations syndicales, associatives, politiques et culturelles. Que va-t-il devenir après la grève ?

Le LKP a évidemment vocation a poursuivre son existence. Comme je le disais précédemment, il y a beaucoup, beaucoup de chantiers sur lesquels nous travaillons. Et il y a encore beaucoup, beaucoup de problèmes à résoudre en Guadeloupe.

Pendant les six premières semaines de votre mouvement, vous n’avez semblé subir aucun signe d’épuisement, ni aucune plainte des grévistes. Comment expliquez-vous cette résistance de la part d’une population dont vous dites vous-même qu’elle est maintenue au bas de l’échelle sociale ?

Ça fait 400 ans que le peuple guadeloupéen résiste. Donc la résistance, je crois que nous y sommes formés depuis tantôt. Les repas sur les piquets de grève ont tous été préparés à partir de dons spontanés des particuliers. Et même d’entreprises solidaires de ce combat-là. Les grévistes savent tous ce qu’ils vont perdre en matière de salaire. Mais ils savent tous aussi que le combat est juste, et que pour obtenir quelque chose dans ce bas monde, eh bien il faut se mobiliser ! Toute structure qui doit mener un combat doit être organisée. Le LKP n’a rien inventé. Tenir pendant plus de six semaines, parvenir à mettre plus de 100 000 personnes dans les rues, et limiter au minimum le nombre des incidents graves comme nous avons su je pense le faire, nécessite une très bonne organisation. Chacune des 48 associations composant le LKP a su apporter son savoir-faire et l’addition de tout cela explique le succès et la force du mouvement. Nous sommes organisés. Et résolus à continuer le travail.


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