Ce qu’il faut changer tout de suite pour qu’enfin nos vies valent plus que leurs profits

jeudi 14 septembre 2006.
 

Au printemps dernier, le mouvement massif de la jeunesse pour le retrait du CPE a marqué une nouvelle crise sociale et politique en France. Après la victoire du référendum, le 29 mai 2005, et la révolte des banlieues à l’automne 2005, ce mouvement a montré une nouvelle fois que la politique menée par M. Galouzeau de Villepin est illégitime et qu’il est désavoué. Comme seule réponse à ces désaveux, le gouvernement s’est entêté et a voulu passer en force pour imposer un véritable permis de licencier pour les moins de 26 ans. La mobilisation l’a mis en échec.

Les effets des politiques menées par les gouvernements de gauche comme de droite sont désastreux pour un très grand nombre d’entre nous : précarité, chômage de masse, pauvreté, démantèlement des services publics, crise du logement...

C’est cette politique que nous combattons depuis de nombreuses années.

Le succès du 29 mai et de la mobilisation exceptionnelle contre le CPE nous montrent qu’unis nous pouvons être assez forts pour faire reculer le gouvernement. Mais pour mettre un véritable coup d’arrêt à ces attaques libérales, il ne suffit pas d’organiser des journées d’actions nationales ou même d’obtenir des succès partiels. Nous devons construire un mouvement d’ensemble capable d’affronter directement le patronat et de remettre en cause l’ensemble des politiques libérales. Ce mouvement d’ensemble ne pourra aboutir que s’il se fonde sur des exigences précises et radicales, faisant écho aux luttes sociales. Nous devons, pour cela, tracer la voie d’une rupture, d’une autre politique fondée sur la satisfaction de nos besoins sociaux fondamentaux.

Cette voie n’est évidemment pas celle prise par la droite, ni celle des gouvernements de gauche qui se sont succédés en France et en Europe et ce n’est pas celle proposée aujourd’hui par la direction du parti socialiste et ses différents candidats à la présidentielle de 2007. L’emploi, le pouvoir d’achat, le logement, les services publics, les mesures frappant la jeunesse sont des questions brûlantes pour lesquelles nous avançons des propositions. Celles-ci s’inscrivent dans une politique globale qui doit assurer le droit à la santé, à la retraite, à un environnement qui respecte notre cadre de vie, une réelle égalité des droits des femmes et les populations issues de l’immigration.

Sur l’ensemble des ces questions, nous avançons des revendications, des propositions sous forme d’un plan d’urgence pour répondre aux besoins immédiats. Ces mesures nécessitent de changer le rapport de force pour aller chercher l’argent où il se trouve : dans les poches des patrons et des actionnaires !

C’est autour de telles exigences que devraient pouvoir se réunir dans une même force politique toutes et tous les militants qui se battent chaque jour dans les entreprises, les quartiers, les syndicats et les associations pour transformer la société, résister à l’injustice. Cette force anticapitaliste permettrait enfin de disposer d’un outil politique fidèle aux intérêts des salariés et de la jeunesse.

Remettre en cause les règles du capitalisme, le pouvoir de la bourgeoisie à contrôler le monde est la condition essentielle pour imposer une politique réellement à gauche et répondant aux aspirations du plus grand nombre.

Ce qui fait le quotidien de chacun de nous sont des choses simples : Nos conditions de logement, de travail lorsque nous en avons un, de transport ; Ce que notre salaire nous permet de nous procurer comme nourriture, comme biens et services indispensables ; Notre santé, celle de nos proches et les moyens de la préserver ou de la recouvrer par l’accès à des services de soin ; La scolarité, si nous avons des enfants en âge de l’être ; La sécurité de nos conditions de vie, le respect par l’Etat, les institutions et ceux qui nous entourent de notre dignité et de nos droits, quel que soit notre sexe, notre origine, notre orientation sexuelle et nos choix de vie. Enfin notre place dans la société, le droit que nous avons de nous exprimer, de ne pas nous voir imposer, souvent en notre nom, des choix contraires à notre volonté, dans l’entreprise, le quartier, la ville ou le pays. Le temps, le temps dont nous voulons disposer pour nous épanouir, pour que la vie ne soit pas que la succession répétitive d’une litanie cruellement résumée il y a déjà longtemps « transport, boulot, dodo ».

Dans chacun de ces domaines, on pourrait penser que nous vivons dans une société à même de nous apporter bien être et sécurité.

Force est de constater que c’est l’inverse. La situation s’aggrave pour l’immense majorité d’entre nous, non pas par fatalité, mais par une suite de choix économiques, sociaux, politiques qui méprisent nos besoins pour correspondre aux intérêts d’une minorité...


UN VRAI EMPLOI, UN VRAI SALAIRE

La baisse du chômage dont se prévaut le gouvernement est un tour de passe-passe statistique puisque les chiffres officiels du chômage diminuent alors que le nombre de salariés disposant d’un emploi n’augmente pas. Le chômage reste un chômage de masse qui touche encore près de 3 millions de personnes.

Droit à un emploi stable

Même si le CDI stable (hors CNE !) reste encore largement prédominant, tous les processus à l’œuvre concourent à renforcer la précarité et le maintien d’un chômage de haut niveau. Les emplois sont clairement devenus des variables d’ajustement pour les profits et aucun gouvernement récent ne s’est réellement opposé au droit régalien de l’employeur de licenciement.

L’intérim concernait 250 000 travailleurs en 1990, 650 000 aujourd’hui. On estime le nombre de chômeurs et de précaires entre 8 et 12 millions. Les luttes des dernières années et les réflexions des syndicats ont mis au cœur l’exigence du droit à l’emploi, la remise en cause du droit de licenciement, particulièrement scandaleux lorsqu’il concerne des entreprises largement profitables qui recourent à des licenciements pour convenance boursière.

Nous pensons qu’il faut clairement inverser la logique, en ne posant pas l’emploi comme une possibilité économique, mais comme un droit social. Cela impose de mettre la précarité hors la loi, mettre hors la loi tous ces emplois qui ne permettent pas de vivre de son salaire.

Le CDI stable et à temps plein comme unique contrat de travail. Le temps partiel ne peut être choisi que s’il n’est pas imposé à l’embauche et si le retour à temps plein peut être un choix automatique du salarié ( de la salariée, dans l’essentiel des cas). Re-qualification systématique des contrats précaires et des temps partiels

Interdire tous les licenciements

Tout licenciement abusif doit être déclaré nul de plein droit et se traduire par la réintégration immédiate du salarié concerné. Evidemment, le contrat CNE doit être abrogé.

Plus fondamentalement, il faut remettre en cause la logique même du licenciement, qui ramène, dans la pure logique libérale, le salarié à une variable d’ajustement.

C’est une incursion franche dans la propriété capitaliste à laquelle il faut procéder en mettant hors la loi le licenciement, en instituant la pérennité du contrat de travail, au-delà des changements de poste ou de qualification ; contrat de travail de la responsabilité totale de l’employeur, de la branche professionnelle ou du patronat local, au-delà des aléas de telle ou telle activité. A l’instar de ce qui concerne les personnels titulaires de la Fonction publique, le salarié doit avoir la garantie du maintien de son contrat de travail, de son salaire et de son évolution de carrière. Evolution technologique, formation, reconversion doivent se faire dans une stricte continuité de ce contrat de travail.

De tels choix ne peuvent être qu’imposés au patronat. Toute idée de seulement prolonger l’étude de solutions alternatives à des licenciements ne concerne que les licenciements collectifs faisant l’objet d’un « Plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE :moins de 5% de l’ensemble des licenciements) et laisse finalement le patron seul juge et décideur.

C’est donc bien l’interdiction de tous les licenciements que nous revendiquons, la mise hors la loi du licenciement en imposant le maintien du contrat de travail.

Pour financer d’éventuelles défaillances à ces règles, un fonds de sécurité sociale professionnelle pourra être mis sur pied, financé par des cotisations patronales assises sur les salaires, et géré (comme devrait l’être l’ensemble de la Sécurité sociale) par des représentants des salariés.

En finir avec la pauvreté

Avec le chômage de masse s’est développée une pauvreté de masse. 7 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (selon les critères européens) soit un revenu inférieur à 890 euros par mois et par personne. 60 % d’entre elles sont des salariés.

1,2 million de personnes n’ont que le RMI pour vivre : 425 euros par mois. Le nombre de travailleurs pauvres ne cesse de croître. Le nombre d’emplois à bas salaires (moins de 980 euros par mois) aussi, 41 % en 1992, 50 % en 2001 .

De même l’emploi à temps partiel, 13, 1% en 1992, 16,5 % en 2003, avec le plus souvent des salaires bien inférieurs au Smic. La crise du logement frappe au premier plan les plus défavorisés. 29 % des SDF travaillent.

Reconnaissance que quiconque ne peut vivre en dessous du seuil du SMIC. Il n’y a pas pour nous de « minima sociaux » acceptables sous forme de charité, cantonnant une partie de la population active dans une situation d’assistés. L’absence d’emploi est la responsabilité pleine et entière du patronat.

Maintien, en cas d’absence d’emploi, d’une rémunération égale au salaire antérieur. Cela doit être la règle, ce qui implique que personne n’ait une rémunération inférieure au SMIC.

Augmenter les salaires

Mais au-delà, pour quelle raison accepterions-nous que le montant des salaires soit toujours calculé au plus juste alors que les profits explosent et que des dizaines de milliards d’euros valsent chaque jour dans les échanges d’action, dans des monopolys financiers d’achat et de revente d’entreprises, d’OPA qui sont toujours inamicales pour les salariés ? De 1980 à 1995, les patrons ont réussi à transférer 10 points de PIB ( autour de 160 milliards d’euros chaque année) de la poche des salariés à celles des patrons et des actionnaires. Evolution silencieuse, mais redoutable car elle s’est traduite par des profits colossaux pour quelques-uns et par une détresse quotidienne pour des millions d’entre nous.

Le SMIC doit être relevé à 1 500 euros net mensuels, soumis à l’ensemble des cotisations sociales sur les salaires.

Les salaires, dont le pouvoir d’achat a été érodé depuis de longues années, doivent être réévalués de 300 euros nets.

Ces deux mesures sont minimales pour que chacun puisse vivre décemment.

Certains experts et politiciens qui ne craignent pas les fins de mois difficiles diront que de telles mesures seraient mortelles pour la compétitivité des entreprises et accroîtraient le chômage. A cela nous répondrons que récupérer les sommes réservées aujourd’hui aux dividendes et à la spéculation n’a aucun effet sur la compétitivité...Par ailleurs, l’essentiel de nos échanges ont lieu au sein de l’Union européenne ou avec les USA, les différences très importantes de niveau de rémunération entre les différents pays de l’Union ou avec les USA n’a pas jusqu’à ce jour provoqué la mise au chômage des millions de Danois ou de Néerlandais, pourtant largement mieux rémunérés que les salariés français. Dans tous les cas, bien sûr, nous nous prononçons pour un SMIC européen correspondant dans chaque pays à un pouvoir d’achat similaire à celui de 1500 euros net en France...

Les inégalités de genre sont extrêmement profondes. Cette oppression des femmes (46 % de la population active) a pour conséquence de diviser les salariés et de parcelliser la classe ouvrière. C’est une arme du patronat pour dégrader la condition salariale dans son ensemble.

Pour parvenir à l’égalité salariale, il faut une réévaluation obligatoire des salaires et des carrières des femmes salariées pour les mettre au niveau de salariés hommes du même niveau de qualification, ce qui impose de reconnaître les qualifications des métiers « féminins » ( notamment santé et éducation).


TRAVAILLER MOINS LONGTEMPS, MOINS DUREMENT, POUR TRAVAILLER TOUTES ET TOUS

Pour le patronat, nous ne travaillons pas assez, il faut revenir sur les 35 heures, autoriser davantage d’heures supplémentaires et même « travailler plus pour gagner plus » !

Dans la réalité, certains et certaines travaillent trop, trop longtemps, trop durement, ils et elles s’usent au travail ; d’autres, ou les mêmes à un autre moment de leur vie, souffrent d’être privés d’emplois, ou de subir, comme c’est souvent le cas pour les femmes, un temps partiel imposé ne permettant pas d’en vivre.

Abolir le chômage par la réduction massive et constante du temps de travail

Malheureusement, à cause de la façon dont elle a été mise en œuvre concrètement, la réduction du temps de travail ne s’impose plus comme réponse évidente, ni au chômage, ni à l’usure au travail.

La flexibilité n’a cessé de se développer et elle a fait un bond en avant spectaculaire à la faveur de l’application de la loi Aubry 2 : horaires variables sans prévisibilité parfois d’un jour sur l’autre, augmentation du travail de nuit, du soir, du week-end.

Les gains de productivité ne doivent pas servir à augmenter les dividendes des actionnaires à une extrémité de la société et à faire augmenter le chômage et la précarité à l’autre extrémité, mais à travailler toutes et tous moins longtemps, moins durement.

Réduction du temps de travail sans perte de salaire, sans flexibilité et avec les embauches correspondantes à 32 heures hebdo tout de suite pour toutes les entreprises et à 30 heures très rapidement ;

Mise en place un dispositif de réduction du temps de travail automatique en fonction du nombre de chômeurs pour partager le temps de travail.

Défendre le droit de toutes et tous au temps libre et personnel

La flexibilité dégrade les conditions de travail et déstabilise les conditions de vie, plus encore pour les femmes qui sont astreintes à une double journée de travail, et qui sont souvent en charge totale des enfants dans les familles monoparentales. Les facteurs de flexibilité s’ajoutent : 64 % des femmes travaillant la nuit sont assujetties à des horaires variables contre 31,7 % pour celles qui ne travaillent que de jour.

Les conditions d’emplois des salariés en temps partiel, sont rendues particulièrement difficiles : modification incessante d’horaires, fractionnement de la journée en plusieurs plages de travail, impossibilité de fait d’occuper un second emploi.

Le travail de nuit habituel concerne 7 % des hommes et 2.4 % des femmes en 2002 contre 4.7 % et 1.9 % en 1991.

Réduire le travail de nuit aux postes indispensables pour la santé et la sécurité, et dans tous les cas le compenser par une durée du travail très inférieure et un départ en retraite anticipé ; Interdire les horaires flexibles et les heures supplémentaires ; Supprimer le temps partiel imposé par le passage à temps plein automatique sur simple demande des salarié-e-s ; Combattre l’allongement incessant du temps de transport domicile-travail ;

Combattre la double journée pour les femmes

La répartition des tâches domestiques entre hommes et femmes reste identique, depuis plus de vingt ans. Les femmes sont toujours chargées de l’entretien du foyer, des soins aux enfants et aux personnes dépendantes. Leur place dans le monde du travail reste déterminée par cette charge domestique.

Partage des tâches domestiques entre hommes et femmes Services publics gratuits, de qualité, avec personnel mixte : défense des maternelles, crèches gratuites, amélioration en nombre et en qualité des maisons de retraite, de l’hôpital public...

Pour ne pas perdre sa vie à la gagner, Droit à la santé dans et hors des entreprises, pour une écologie sociale

La probabilité de décéder entre 35 et 65 ans est deux fois plus élevée pour un ouvrier que pour un cadre.

Non seulement, le travail capitaliste use mais il tue prématurément. En dépit du progrès médical technologique et scientifique et de l’augmentation globale de l’espérance de vie, les chiffres ne s’améliorent plus depuis 20 ans.

A bas salaire, mauvaises conditions de travail, mauvaises conditions de logement et d’alimentation, long temps de trajet domicile-travail.

Les enquêtes récentes du Ministère du travail mettent en évidence la dégradation des conditions de travail et l’augmentation des facteurs de risques : soumission du rythme du travail à une demande extérieure obligeant à une réponse immédiate, exposition au bruit, manutention de charges.

Entre 1999 et 2003, le nombre d’accidents du travail avec arrêt est passé de 711 035 à 721 227, le nombre d’accidents du travail graves de 46 085 à 48 774.

Le nombre de maladies professionnelles reconnues est passé de 15 554 en 1997 à 41 673 en 2002, le nombre de décès reconnus comme causés par des maladies professionnelles de 95 en 1997 à 410 en 2002. Ce dernier chiffre est pourtant totalement sous-évalué.

Le scandale de l’amiante est révélateur : plus de 100 000 morts sont attendus sur les vingt prochaines années !

La bataille pour un environnement sain commence à l’intérieur des entreprises. Le patronat et le gouvernement français se sont opposés farouchement à toute version contraignante du règlement communautaire REACH visant à évaluer et contrôler les produits et substances chimiques alors que 99 % des substances aujourd’hui mises sur le marché n’ont pas été évaluées.

Une bonne part de la dégradation des conditions de travail, du « harcèlement moral », provient des bouleversements entraînés par la réorganisation du travail lui-même, de la pression constante pour maintenir et accroître le niveau d’exploitation et des mutations d’un processus de travail qui combine individualisation de la gestion des salariés et mise en place d’un management agressif, ceci dans un contexte de dégradation des rapports de forces sociaux et de faiblesse du syndicalisme.

Face à tous ces risques du travail, les salariés précaires, intérimaires, sous-traitants sont les plus exposés.

Les risques au travail vécus par les femmes se cumulent. à la violence physique, psychologique et au harcèlement sexuel, il faut ajouter la violence par le travail : surcharge, cadences rapides, pression des supérieurs et de la clientèle, accroissement de l’emploi précaire peu rémunéré et à faible statut, cumul entre vie professionnelle et vie familiale... A cause de sa vulnérabilité sur le marché du travail et par peur que ce ne soit interprété comme un manque de compétence et de professionnalisme, la femme au travail ne dénonce pas ces agressions qui détruisent sa santé physique (troubles musculo squelettiques (TMS), problèmes respiratoires, problèmes de menstruation, cancers professionnels) et mentale (syndrome de stress post-traumatique : nausée, insomnie, honte, culpabilité, anxiété... dépressions et suicides).

Droit à un environnement sain pour chaque salarié et toute la population

Obligation d’évaluation systématique, interdiction et substitution des produits dangereux, mise en application effective du principe de précaution pour mettre fin à l’impunité des capitalistes qui portent atteinte à la santé tant de leur personnel que des consommateurs

Arrêt des productions les plus polluantes ou les plus nuisibles avec un plan de reconversion des salariés sans perte de qualification ni de revenu : arrêt du nucléaire, réduction de la production de pesticides, arrêt de la production de nombreuses substances chimiques cancérogènes

Reconnaissance comme maladies professionnelles des conséquences des effets psychosociaux du travail

Véritable responsabilité financière et pénale des employeurs pour les maladies professionnelles et les accidents du travail

Interdiction de la sous-traitance et de la précarité dans les sites à risques, embauche par le donneur d’ordre

Droit de veto des salariés sur l’organisation du travail

Tolérance zéro contre toutes formes de violences, avec mise en cause et sanctions contre les vrais agresseurs : le patronat et le système capitaliste.


DROIT A UN ENVIRONNEMENT SAIN, NOS VIES PAS LEURS PROFITS

Le capitalisme n’exploite pas seulement les hommes et les femmes, il détruit aussi leur environnement en saccageant la planète provocant une crise écologique globale qui menace la survie même de l’humanité. Cette crise a de multiples dimensions et se déploie à une échelle planétaire : crise climatique, impasse énergétique, réduction de la biodiversité, raréfaction relative de ressources essentielles à la vie comme l’eau ou certains végétaux.

Sur chacun de ces points, la lutte résolue pour inverser la tendance à l’œuvre se heurte rapidement au fonctionnement même du système. La hausse continue de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraîne un réchauffement climatique menaçant de produire des bouleversements écologiques catastrophiques. Le protocole de Kyoto n’est absolument pas à la hauteur des enjeux, la situation continuerait seulement à empirer ... un peu moins vite.

L’indispensable et urgente stabilisation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère implique dans les pays industrialisés une réduction drastique des émissions, c’est à dire un bouleversement de grande ampleur du système de production industriel et agricole, du système de transports, du système énergétique, de la gestion et la répartition des ressources naturelles. Ce bouleversement ne saurait être conduit par le jeu du marché : au contraire il suppose que les populations arrachent à la minorité privilégiée qui le détient son pouvoir de décision sur ces pans entiers de la vie commune.

Dans l’agriculture

Il faut en finir avec le pouvoir de l’agrobusiness source de pollutions, d’éro­sions, de destruction de petites exploitations, de gaspillage d’eau, de catastrophes sanitaires, et générant des produits peu diversifiés et potentiellement dangereux.

Interdiction des OGM

Une politique publique visant au développement et non à la réduction de l’emploi agricole, au soutien à la petite paysannerie,

Des normes drastiques en terme d’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques, de consommation d’eau et de diversification des productions.

La suppression des subventions à l’exportation.

Les transports

Le fonctionnement du capitalisme tend à accroître démesurément l’usage des transports de marchandises et à privilégier les modes les moins coûteux mais aussi les plus polluants. Le transport routier avec son bas prix du carburant et ses conditions sociales calamiteuses favorise le développement de la sous-traitance, la politique de stock zéro et de flux tendu.

Développement du transport de marchandises par chemin de fer, voie d’eau ou mer

Interdiction du transport routier de marchandises longue distance

Développement et gratuité des transports en commun, en priorité les moins polluants, permettant une réduction importante du recours à l’automobile, et réorganisation urbaine en conséquence.

L’énergie

La dilapidation de ressources fossiles ou minières (à consommation actuelle, quelques décennies pour l’uranium, le pétrole ou le gaz, deux siècles pour le charbon) privera les générations futures de ces ressources non renouvelables. On pollue à grande échelle, on accumule des déchets nucléaires hautement dangereux que l’on ne sait pas traiter.

Arrêt du nucléaire le plus rapidement possible, avec :

La mise au point d’un plan de réorganisation de la production énergétique qui place en son cœur les énergies renouvelables de manière à sortir progressivement du pétrole et à ne pas retomber dans le charbon

Un plan d’économies d’énergie de grande ampleur

Un plan d’équipement massif en éolien, solaire, et hydrolien

Priorité à la recherche dans ces secteurs, développement de capa­cités de production à base d’énergies fossiles avec les techniques les moins polluantes et les plus efficaces comme la co-génération pendant la phase transitoire.


DEFENDRE ET ETENDRE LA PROTECTION SOCIALE

Peur de perdre son emploi, peur de la maladie et de ne pas pouvoir se soigner correctement, peur de vieillir dans la misère... L’insécurité sociale est le « carburant » du libéralisme débridé. Cette peur alimente le marché juteux, des assurances et autres fonds de pensions qui exclut celles et ceux qui ne peuvent pas payer et sont réduits à l’assistance et la culpabilité.

A l’inverse, nous défendons une protection sociale solidaire, élargie pour toutes et tous, dans laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins.

Partie socialisée, mise en commun, de notre salaire, la protection sociale ne peut être gérée que par les salariés eux-mêmes. La dissociation entre part salariale et part patronale n’a servi qu’à introduire le patronat dans la gestion des caisses où il n’a rien à faire.

Les moyens existent pour combler tous les fameux « trous » dont les gouvernements nous rebattent les oreilles à longueur de temps pour justifier les attaques anti-sociales, en :

Augmentant les salaires, donc aussi les cotisations sociales

Réduisant le chômage (100 000 chômeurs en moins c’est 1 milliard d’euros en plus pour la protection sociale)

Supprimant toutes les exonérations de cotisations qu’elles portent sur les bas salaires ou sur les différents modes de rémunération mis en œuvre par le patronat pour échapper aux cotisations : épargne salariale, participation, intéressement, primes « Villepin », stock options...

Le droit à la santé donc l’accès aux soins gratuits pour tous

Abrogation des réformes libérales, du plan hôpital 2007, de la tarification à l’activité, suppression du forfait hospitalier, des montants non remboursables

Remboursement intégral de tout médicament mis sur le marché

Fin de l’organisation libérale de la médecine de ville et du paiement à l’acte

Un véritable service public des hôpitaux, nationalisation des cliniques privées, suppression des lits privés dans les hôpitaux

Nationalisation de l’industrie pharmaceutique et de la recherche avec la mise sous contrôle public.

Le droit à la retraite

Annulation des mesures Balladur de 1993, de celles sur les caisses complémentaires de 1996, de la loi Fillon de 2003

Un seul régime de retraite, 37,5 annuités, et droit à retraite pleine et entière garantie à 60 ans et moins pour tous les métiers pénibles

Taux de remplacement à 75 % du dernier meilleur salaire, et en tout cas pas de retraite inférieure au Smic, indexation des pensions sur les salaires

Prise en charge de la dépendance et du 4e age.

La protection contre le chômage

Le chômage est aujourd’hui le risque le plus mal traité. Pour nous il doit pourtant être partie intégrante de notre système de sécurité sociale avec une branche chômage qui garantisse le maintien du salaire en cas de perte d’emploi.

Les moyens pour élever les enfants et pour l’autonomie des jeunes

Allocation égale pour chaque enfant dès le premier et quel que soit le rang

Allocation pour les jeunes pour étudier et être autonomes (51 % des étudiants sont salariés, 100 000 vivent en dessous du seuil de pauvreté).


DES SERVICES PUBLICS POUR LES BESOINS SOCIAUX

Satisfaire les besoins sociaux impose de réintégrer toute une série de secteurs dans le domaine du service public : transport, énergie, télécommunications, afin de permettre à tous l’accès direct à des services de qualité.

Le service public ne peut s’entendre qu’au niveau d’un secteur économique dans le cadre d’un monopole, pas seulement d’une entreprise de ce secteur. Par exemple, on ne peut pas envisager de réintégrer France Télécom dans le secteur public sans poser la question des opérateurs privés, notamment dans le domaine d’Internet ou de la téléphonie mobile. C’est bien d’un secteur public des télécommunications qu’il s’agit, pour le gérer en fonction des besoins sociaux et non selon les règles de la concurrence. Il en est évidemment de même en ce qui concerne l’énergie, le transport ferroviaire et aérien, d’autant plus si l’on désire que les transports soient maîtrisés en tenant compte des impératifs écologiques.

L’eau est un bien public qui doit être gérée de manière publique. Il faut donc exiger la remunicipalisation de la gestion de l’eau, la nationalisation de l’ensemble des multinationales de l’eau, la rétrocession par ces entreprises des sommes indûment facturées pendant des années.

Les transports, exigent une politique publique offensive, d’abord par le passage sous contrôle public de Connex (ex-Véolia environnement, filiale de Vivendi), pieuvre européenne du transport urbain et ferroviaire. C’est la seule façon d’envisager la gratuité des transports urbains qui peut être un levier, avec un réel développement de ces derniers, pour résoudre les besoins en transports des populations urbaines, et apporter une part de la restriction nécessaire des émanations de gaz à effet de serre.

L’expérience prouve que le caractère public d’une entreprise n’est pas en soi la garantie qu’elle joue son rôle de service public. C’est pour cela que ses missions doivent être clairement fixées par le débat public et le contrôle des usagers, ainsi que le contrôle de la gestion de l’entreprise par les salariés du secteur.

Seuls 11 % des enfants de moins de 3 ans sont en crèches. La moitié est gardée au foyer par un parent, le plus souvent la mère. Les maternelles, selon les directives européennes, sont appelées à disparaître.

Il faut développer un service public gratuit pour l’accueil de la petite enfance.

Il y a ainsi beaucoup de besoins sociaux à satisfaire dans le cadre de services publics qui permettraient de créer des emplois socialement utiles, qualifiés reconnus et valorisés.

L’Ecole

Les réformes libérales en cours dans l’Education nationale ont pour objectifs son démantèlement et sa déréglementation. Il y a à la fois une accentuation de l’individualisation des missions, des parcours et de l’échec scolaire ainsi qu’une décentralisation qui accentue la réduction du rôle de l’Etat. La LOLF (loi organique relative aux lois de finances), la réforme de l’Etat masquent des économies budgétaires drastiques à tous les niveaux.

Abrogation de la loi Fillon, celle sur la Recherche de 2003 et du plan Allègre sur l’innovation, abrogation des décrets de décentralisation, de la loi sur l’égalité des chances

L’école doit offrir à tous et toutes des possibilités égales d’accès au savoir, à tous les cycles de formation, de réussite aux examens. Porter l’âge de la scolarité obligatoire à 18 ans

Gratuité des études pour permettre l’accès de tous les jeunes aux études

Donner les moyens nécessaires tant matériels qu’humain (enseignants, ATOSS, vie scolaire) à hauteur des besoins, pour une réduction significative des effectifs d’élèves par classe et la présence d’enseignants en surnuméraire pour accomplir les missions pédagogiques au sein de l’Ecole. Il faut donc augmenter le recrutement de personnels statutaires pour pouvoir remplir ces missions. Les budgets pédagogiques et d’achat de matériel doivent en conséquence être considérablement augmentés et c’est l’Etat qui doit prendre à sa charge l’ensemble de ces achats

Maintien et développement d’une formation professionnelle publique en totale indépendance par rapport au patronat

L’école privée ne peut continuer à toucher des subventions de l’Etat, nationalisation des écoles privées sans indemnisation ni rachat

L’école doit devenir un lieu de démocratie. Il faut donner aux personnels, aux parents, aux élèves les pouvoirs de décision en ce qui concerne les fonctionnements des écoles ou des établissements

Le droit effectif à un enseignement gratuit et de qualité dans le cadre du service public. Ceci impose à la fois l’application réelle de la carte scolaire et la mise en œuvre des moyens suffisants en terme d’effectifs et de classe et que soit mis fin à la ghettoïsation scolaire ouverte ou rampante, au sein d’une même localité ou d’un même établissement.

Le droit à la culture

Le marché transforme les œuvres en marchandises, exigeant un retour immédiat sur investissement. Des grands groupes privés maîtrisent une grande partie de la production et de la diffusion. Le budget du ministère de la Culture n’a jamais dépassé 1 %. L’État précarise les artistes, et se désengage en reportant le coût de la culture sur les collectivités locales. Ce sont des cinémas, des théâtres, des musées, des bibliothèques, des festivals qui disparaissent.

L’accès à la culture suppose une véritable égalité en la matière. L’envie de culture, ça se cultive, ce qui n’est pas le cas quand l’enseignement des arts à l’école, réduit à la portion congrue, reste très inégalitaire. La culture est un besoin social, et participe à l’émancipation individuelle et collective.

Retrait du protocole d’accord de juin 2003 sur l’assurance chômage des intermittents

Garantie d’une protection sociale et d’un revenu minimum pour les travailleurs de la culture

Un véritable service public de la culture ; avec une augmentation conséquente du budget consacré à la culture et la gestion des outils culturels par des collectifs associant professionnels et usagers

Une autre conception de l’audiovisuel public ! La publicité doit être bannie des chaînes et radios publiques, le financement de l’audiovisuel public doit être augmenté, la redevance intégrée à l’impôt progressif sur le revenu

Accès à la formation et à la pratique artistiques ! Par la revalorisation des enseignements artistiques et l’égalité de moyens entre les établissements, conservatoires, musées, médiathèques, cours municipaux, ateliers d’écriture gratuits. Multiplication des lieux d’accueil (salles de répétition, lieux d’exposition, etc.) pour encourager les pratiques amateurs

Diversité culturelle et liberté d’expression !, développement et soutien des réseaux alternatifs de diffusion des œuvres (friches artistiques, médias associatifs, ...), protection des secteurs les plus fragiles par le biais des fonds de soutien publics

Contre la censure et l’ordre moral, la liberté d’expression des artistes doit être protégée.

Le droit au logement

Les gouvernements successifs en matière de logement ont construit un outil de ségrégation sociale et géographique, facilitant l’augmentation des loyers et la spéculation immobilière. La révolte des quartiers populaires a rendu visible cette ségrégation. Dans le parc ancien, les prix des loyers ont augmenté de 70 % en moyenne depuis 1998.

3 207 500 personnes sont très mal-logées et 5 670 000 dans une situation de réelle fragilité locative. Il y a 1,3 millions de demandeurs HLM. 35 % des sans domiciles en Ile de France sont salariés. Les jeunes entre 18 et 29 ans représentent plus d’un tiers de la population sans domicile alors qu’ils représentent 23 % de la population.

Les familles immigrées sont victimes de discrimination dans l’accès au logement dans le parc privé et dans le parc social.

La part du budget national consacré au logement a encore baissé. La rue, l’hôtel, l’hébergement chez un tiers sont les seules réponses des institutions. La loi d’orientation et de rénovation urbaine (2004-2008) prévoit 200 000 démolitions de logements HLM et autant de création de logements HLM sur 5 ans. La destruction massive du parc permettra de se débarrasser des familles les plus déshéritées. Le retard accumulé nécessite la construction d’un minimum de 320 000 logements par an. La nouvelle loi « engagement national pour le logement » prévoit la privatisation des HLM et le prêt à taux zéro pour les classes aisées, actant ainsi le désengagement de l’Etat et des collectivités. Cette nouvelle loi prévoit de nouvelles dispositions scandaleuses qui exonèrent des communes de l’obligation de consacrer 20 % de l’habitat au logement social.

Des mesures d’urgences qui touchent à la propriété privée doivent être prises :

Application de la loi de réquisition de tous les logements vides (136 000 à Paris et 2 millions en France)

Arrêt des expulsions et des démolitions, réhabilitation urgente des logements insalubres avec des relogements décents et définitifs dans la commune

Augmentation des aides à la personne (AL et APL...)

Blocage des loyers.

Pour résorber le manque du logement, il faut un service public de l’urbanisme et du logement qui :

Donne la priorité à la construction de logements publics

Indexe les loyers sur le revenu

Légifère sur le droit d’habiter où bon nous semble et de vivre comme bon nous semble

Permette d’habiter près de son lieu de travail.


DES DROITS ET DES MOYENS POUR CHOISIR NOS VIES

Le gouvernement a remis au goût du jour l’idée de « classes dangereuses » développée au XIXème siècle contre les ouvriers, contrôlés de ville en ville par le carnet ouvrier, véritable passeport intérieur.

Aujourd’hui, la « lutte contre le terrorisme » mise en scène par Bush, Blair et Chirac depuis 2001 sert de prétexte à la remise en cause des libertés démocratiques, à l’instauration de lois sécuritaires, à un développement sans précédent du racisme.

Les jeunes sont victimes du harcèlement policier, des contrôleurs, des vigiles, des patrons, des administrations. Le but du patronat et du gouvernement est d’habituer la jeunesse à être docile, à accepter des conditions de travail de plus en plus mauvaises, des garanties collectives toujours plus faibles et à ne pas se révolter.

Droit à l’autonomie pour les jeunes

La jeunesse est un véritable parcours du combattant. Seuls 62 % d’une classe d’âge accède au baccalauréat, dont 35 % au bac général, la moitié des étudiants sortent de l’université sans diplôme. La sélection sociale s’accroît avec la réforme Fillon sur les lycées et le LMD sur les facs, elles ont pour but de diminuer la valeur des diplômes. La moitié des étudiants travaillent pour financer leurs études, environ 20% des lycéens sont dans le même cas. Le taux de chômage est de 22 % chez les moins de 25 ans et les premières années de travail sont des successions de CDD, d’intérim, etc.

La première difficulté dans la vie est de pouvoir vivre sa propre vie, dans des conditions correctes. La première aspiration des jeunes est celle de leur autonomie (moyens financiers, logement, choix...).

Une allocation d’autonomie à 1 000 euros par mois pour les 16-25 ans, un logement indépendant pour ceux qui le souhaitent

Un emploi stable pour tous les jeunes

Reconnaissance des diplômes dans les conventions collectives, à l’échelle nationale, du collège à l’université

Gratuité des études.

Plus l’état social recule, plus l’état pénal avance.

Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, les états se sont dotés de lois sécuritaires qui visent à pénaliser à la fois les actions revendicatives (qui remettent en cause l’ordre économique) et les classes dites dangereuses (en particulier les jeunes, les pauvres et les immigrés). Cela se traduit en France par la création de délits stigmatisant les pauvres ( défaut de titre de transport par ex.) et des poursuites pénales accrues à l’encontre des syndicalistes, des lycéens, de ceux qui luttent.

Les révoltes des banlieues de novembre dernier étaient bien des révoltes sociales qui n’ont, malheureusement étaient considérés par certains, même à gauche, que comme des actes de vandalisme et de délinquance. C’est ce contexte qui voit le renforcement de politiques scélérates vis à vis des étrangers, la dernière loi Sarkozy se situant dans le long prolongement des lois Vaillant, Perben, etc., réduisant toujours davantage les droits au séjour, à l’emploi et au regroupement familial, sans parler évidemment des droits politiques toujours bafoués. Mais toutes ces lois marchent au même rythme que celles remettant en cause les libertés démocratiques de toute la population, qu’elle soit française ou étrangère.

Concernant la justice et la police qui constituent aujourd’hui le bras armé de l’état pénal nous devons imposer :

l’abrogation des lois sécuritaires de Vaillant, Perben, Sarkozy

la suppression de la comparution immédiate (symbole d’une justice expéditive sans existence réelle du droit à la défense et de la présomption d’innocence)

la suppression du fichier STIC (Service de traitement des infractions constatées), véritable « big brother » policier qui, en enregistrant toutes les infractions, mises en cause et implications comme témoins d’infraction sert de fichage de masse (plus de 20 millions de personnes...) et de ségrégation à l’emploi dans de multiples entreprises

la suppression des BAC ( brigades anti-criminalité)

l’interdiction des milices privées et des polices municipales

le désarmement des policiers au contact quotidien de la population

la condamnation des auteurs de bavures policières

l’amnistie des condamnés des émeutes de novembre 2005, des manifestants du mouvement lycéen de l’an dernier et du mouvement contre le CPE.

Contre le racisme, l’égalité des droits !

La banalisation d’un racisme décomplexé n’est pas sans rapport avec la droite décomplexée chère à Sarkozy. Si le passé colonial « ne passe pas », c’est que persistent des représentations et des discriminations héritées de la colonisation. Ainsi la loi du 23 février 2005 voulait imposer à la recherche et à l’enseignement une histoire officielle sur les bienfaits de la colonisation. Le rapport Benisti prétend établir un lien de causalité entre la langue étrangère parlée à la maison et un avenir de délinquant.

Contre le fait colonial qui marque notre société, nous exigeons l’égalité culturelle : la reconnaissance de la diversité culturelle va de pair avec l’égalité des droits

La citoyenneté ne doit plus être limitée à la nationalité. Nous soutenons la campagne démocratique pour la « Votation citoyenne ». Mais nous exigeons la reconnaissance du droit de vote et d’éligibilité à toutes les élections pour tous les habitants de ce pays.

Le recul de l’Etat social, des services publics, de l’emploi, en accentuant les discriminations sociales, accentue aussi les discriminations ethniques : les populations françaises issues de l’histoire coloniale de la France notamment (d’origine africaine et antillaise) continuent à subir des discriminations évidentes en terme d’emploi, de logement qui s’appuient sur un racisme rémanent largement alimenté et, en ce qui concerne les populations des pays arabes, sur un mélange de racisme colonial et de fantasmes vis à vis de l’islam. S’attaquer à ces discriminations suppose de remettre en cause la toute puissance des patrons et des logeurs.

De plus, l’accès à l’emploi public reste fortement subordonné à une nationalité française ou européenne. Au total, ce sont 7 millions d’emplois publics et privés qui sont soumis à une clause de nationalité.

Nous exigeons l’abandon de la condition de nationalité, notamment pour exercer les emplois de la fonction publique.

Enfin, le racisme est attisé par les lois anti-immigrés. Une société fondée sur le travail jetable exige une immigration jetable. La loi Sarkozy développe un cynique utilitarisme migratoire qui menace les droits de tous. La carte de résident, cette grande conquête de la Marche de l’Egalité de 1983, devient inaccessible.

Nous exigeons la régularisation de tous les sans-papiers, l’abrogation des lois anti-immigrés et un droit au séjour fondé sur la liberté de circulation et d’installation.

Contre les violences faites aux femmes

Les femmes subissent en France 48 000 viols par an. Une femme sur 10 est victime de violences conjugales et une femme meurt tous les quatre jours sous les coups de son conjoint ou ex.

Le harcèlement moral, psychologique et sexuel, qu’il soit le fait de supérieurs, collègues, clients ou usagers, est une face souvent cachée des relations dans le travail.

Par année, 13 % des femmes subissent des agressions verbales dans l’espace public et 9 % au travail. Au cours de leur vie, 11 % des femmes ont été victimes d’agressions sexuelles.

Les publicités exhibent abondamment le corps des femmes - et un peu celui des hommes - pour faire vendre. Ce processus de marchandisation du corps des femmes s’accompagne d’un développement de la pornographie.

Le système prostitutionnel prend les dimensions d’une industrie mondiale et très lucrative de traite des êtres humains. Il n’y a pas de prostitution acceptable. La prostitution est une violence contre les femmes qu’il faut abolir.

Pour lutter contre ces violences, les beaux discours ne suffisent pas, Il faut prendre le mal à la racine, il faut en finir avec la précarité, la pauvreté, la surexploitation et l’oppression des femmes. Il faut imposer des politiques volontaristes concrètes avec des choix et des moyens.

Plan de lutte et loi cadre contre les violences faites aux femmes

Service public d’accueil pour les femmes victimes de violence

Droit au logement, à l’emploi, à la protection sociale pour permettre aux femmes d’échapper à la violence (violences conjugales, prostitution, mariages forcés...).

Droit de choisir d’avoir ou non un enfant

La loi Veil légalisant l’avortement, imposée grâce à la puissante mobilisation des femmes, a plus de 30 ans. Une femme sur deux fera ce choix personnel au cours de sa vie. Pourtant, cet acte reste tabou et culpabilisé. Les réticences à reconnaître aux femmes le droit à disposer de leur corps sont encore très fortes. Les obstacles sont nombreux : offensives (affichées ou sournoises) de l’ordre moral, régressions et remise en cause du système de santé dans son ensemble, insuffisance d’information et difficultés d’accès à l’avortement et à la contraception.

Avortement et contraception libres et gratuits pour toutes les femmes

Campagnes régulières d’information sur la contraception et l’avortement

Moyens pour l’avortement dans le cadre du système public de santé.

Contre l’homophobie

L’homophobie, la lesbophobie et la transphobie n’ont pas disparu : insultes, agressions, voire meurtres en témoignent. La loi officialise la discrimination. Homos et hétéros n’ont pas les mêmes droits : mariage, parentalité, droits pour les transgenres à changer d’état-civil.

Les luttes LGBT sont partie prenante du combat pour une société débarassée de toutes les oppressions.

l’homophobie tue et exclut

homo-hétéro : égalité des droits


COMMENT CHANGER ?

Droit de décider et de contrôler

La démocratie est bafouée tous les jours. L’immense majorité de la population n’a aucun pouvoir de décision dans tout ce qui concerne sa vie quotidienne, les grands choix économiques et sociaux. Les gouvernements peuvent démanteler les services publics, la protection sociale sans que la population soit consultée sur ces choix fondamentaux. Il en est de même pour les interventions militaires françaises, en Afrique notamment, ou le choix du tout nucléaire imposé sans débat depuis 40 ans. Des millions de grévistes et de manifestants contre la réforme des retraites n’ont pas empêché Raffarin de répéter : « ce n’est pas la rue qui gouverne. » Mais lorsque les urnes prennent une claire position, comme lors du référendum sur le Traité constitutionnel européen, il n’est plus question de tenir compte de la décision majoritaire et de répercuter le choix populaire.

Il n’y aura pas de réelle démocratie politique tant que les capitalistes et les banquiers continueront à détenir le réel pouvoir économique et social, dans les entreprises - en soumettant tous les jours les salariés à la dictature patronale-, mais aussi dans toutes les grandes décisions concernant la société. La démocratie impose la remise en cause de la détention des leviers de commandes par une petite minorité, minorité à laquelle se soumettent les gouvernements et les grandes institutions. Mais nous pouvons nous battre dès aujourd’hui pour remettre en cause des institutions antidémocratiques qui accentuent encore plus cette coupure entre les aspirations du plus grand nombre et les choix des gouvernants. La lutte du CPE nous a montré que la démocratie pouvait s’imposer par la lutte et la grève.

Nous pouvons aussi nous battre pied à pied contre les institutions antidémocratiques de la Ve République :

En exigeant la proportionnelle intégrale pour les élections municipales, régionales, législatives, de même que la parité, le non-cumul et la limitation du nombre de mandats

La suppression du Sénat et de la fonction monarchique de président de la République.

Toute une série de choix démocratiques se heurtent à la réalité d’un système de classe dans lequel, de fait, les capitalistes possèdent un pouvoir largement supérieur à celui d’une assemblée élue.

La démocratie sociale dans l’entreprise implique une remise en cause du pouvoir patronal. Celle-ci ne peut se produire sans que la mobilisation populaire ne s’attaque à l’ordre existant, sans incursion dans la propriété privée des moyens de production, sinon cette démocratie reste virtuelle et sans aucune prise sur la réalité.

C’est donc bien seul un processus de mobilisation populaire qui pourrait aujourd’hui déboucher sur une Constituante, remettre en cause l’ordre économique, social et politique existant et redéfinir une nouvelle architecture.

Cette voie est à prendre en France, mais aussi au niveau de l’Union européenne qui reproduit, en les aggravant, tous les travers des institutions nationales.

En finir avec une France impérialiste et militariste

Avec une dette déjà remboursée plusieurs fois, la France, comme les autres pays occidentaux, fait crouler des millions de personnes sous la pauvreté.

Les salariés de ce pays, l’immense majorité de la population n’a aucun intérêt au maintien de cette situation qui ne sert qu’à enrichir les banques et les marchés financiers, permet d’imposer des plans d’ajustement structurels prônés par le FMI.

Abolition de la dette.

Nous devons aussi rompre avec la politique africaine de la France, sinistrement symbolisée par la complicité dans le génocide au Rwanda, qui sert les intérêts des grands groupes : Total, Bolloré, Bouygues, Vivendi,...

Retrait des 10 000 soldats français stationnés en Afrique

Indépendance monétaire des pays africains vis à vis de l’euro.

La France maintient des rapports de domination et d’exploitation avec ses dernières colonies. Les peuples de DOM et des TOM doivent avoir leur propre pouvoir de décision.

En Kanaky et à la Réunion, aux Antilles, en Guyane, et plus près de nous en Corse, les populations doivent obtenir le droit à s’autodéterminer, choisir librement leur statut et leur régime politique.

La course aux armements fait peser sur l’humanité le risque de sa propre destruction, pour le seul bénéfice de l’industrie d’armement et de ceux qu’elle enrichit et corrompt.

Suppression immédiate des armes de destruction massive, nucléaire, chimique ou biologique

Réduction drastique du budget militaire

Sortie du pacte militaire impérialiste de l’OTAN

Où prendre l’argent pour toutes ces mesures ?

Le patronat et le gouvernement voudraient nous faire croire qu’il est normal que la vie soit plus difficile, l’emploi plus rare, les systèmes de protection sociale moins avantageux... à cause de la faible croissance, de la mondialisation.

Ils se moquent de nous, les richesses produites ne cessent de croître, mais elles sont de plus en plus accaparées par les capitalistes. De 1980 à 1995, la répartition des richesses produites (le Produit intérieur brut, correspondant à toutes les valeurs ajoutées produites par les entreprises) s’est largement détériorée au détriment des salariés : 10 % de moins pour les salariés, 10% de plus pour le capital. Ce transfert n’a pas accru les investissements, mais renforcé les profits financiers. 10 % cela représente 160 milliards d’euros par an.

Prendre sur les profits pour augmenter les salaires et les moyens pour la protection sociale

Chaque année le budget de l’Etat supporte 40 milliards de remboursement de la dette publique au profit de ceux qui ont souscrit des obligations, parmi lesquels évidemment les plus riches clients des principales banques, ceux-là mêmes qui profitent des allégements de l’impôt sur la fortune, les sociétés et le revenu.

Annuler le remboursement de la dette publique

De cadeaux aux détenteurs de capitaux en largesses pour les plus riches, les politiques fiscales des gouvernements successifs ont abouti à des inégalités fantastiques.

Taxer les richesses

- Etablissement d’une très forte progressivité de l’impôt sur le revenu
- Suppression des exonérations qui ne profitent qu’aux revenus les plus hauts
- Taxation lourde du capital et de ses revenus : 1 % de la population détient 20 % du patrimoine national
- Suppression des impôts indirects, comme la TVA, qui constituent plus de la moitié des recettes fiscales et sont les plus injustes socialement car leur taux est le même pour tous, quel que soit le revenu.

On peut avoir une idée des richesses accumulées par quelques privilégiés quand on voit que, alors que, la croissance n’a été que de 1.6 % en 2005, les bénéfices des sociétés cotées au CAC 40 ont augmenté de 27 %. Ces richesses volées aux salariés, on en trouve aussi la trace dans les « golden parachutes », ces primes de départs indécentes dont bénéficient les patrons des grands groupes, représentant plusieurs années de Smic !

Il faut faire d’autres choix sociaux, réquisitionner les richesses au profit du plus grand nombre en récupérant ces milliards accaparés par les patrons.

Comment imposer ces mesures ?

La vraie question n’est pas de savoir si l’argent existe pour satisfaire les besoins sociaux, c’est le cas à l’évidence. La vraie question est de savoir comment imposer de tels choix sociaux qui remettent en cause le pouvoir patronal, la propriété privée des moyens de production.

N’ayons aucune illusion. Nous l’avons vu ces dernières années, le Medef hurle dès qu’il n’a pas tout ce qu’il veut et les gouvernants, même de gauche, disent ne rien pouvoir faire contre les actionnaires, au nom de la liberté d’entreprendre, de la liberté du marché. Dominique Strauss Kahn, comme Ségolène Royal n’entendent pas remettre en cause le pouvoir et les privilèges patronaux.

Des mesures favorables aux salariés, la remise en cause du capitalisme, la rupture avec les exigences patronales ne pourront être le fait que de la mobilisation populaire, du rapport de force imposé par les travailleurs.

On le voit bien en Europe, aujourd’hui. Tous les gouvernements libéraux sont régulièrement désavoués lors des élections générales, mais les gouvernements de droite et de gauche qui se succèdent continuent les mêmes politiques. Les salariés, hommes, femmes, jeunes et anciens attendent d’autres choix sociaux. Nous n’imposerons de telles solutions politiques qu’en changeant le rapport de force à gauche, qu’en créant une force anticapitaliste qui s’impose face aux forces résignées à la gestion du système.

C’est le but que poursuit la LCR, en s’adressant à ceux et celles avec qui nous menons tous les combats sociaux, qui se sont engagés, notamment ces derniers mois, dans la bataille contre le Traité constitutionnel, celle contre le CPE et la précarité. Assez de reculs et de défaites, assez de compromissions et de reniements. Notre mobilisation et notre détermination peuvent imposer des mesures d’urgence qui changent notre vie et nous débarrassent de la dictature capitaliste.


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