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As soon as you’re born they make you feel small
Dès que tu nais ils te rabaissent
By giving you no time instead of it all
En ne t’accordant pas le moindre temps du tout
Till the pain is so big you feel nothing at all
Jusqu’à ce que la douleur soit si grande que tu ne sentes plus rien du tout
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
*
They hurt you at home and they hit you at school
Ils te font souffrir chez toi et te battent à l’école
They hate you il you’re clever and they despise a fool
Ils te détestent intelligent et te méprisent idiot
Till you’re so fuckin’ crazy you can’t follow their rules
Jusqu’à ce que tu sois si cinglé que tu ne ne puisses plus suivre les règles
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
*
When they’ve tortured and scared you for 20 odd years
Quand ils t’ont torturé et effrayé pendant 20 bonnes années
Then they expect you to pick a career
Ils s’attendent à ce que tu embrasses une carrière
When you can’t really function you’re so full of fear
Quand tu ne peux pas tu es empli d’une grande crainte
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
*
Keep you doped with religion and sex and TV
Ils te gardent drogué avec la religion, le sexe et la télévision
And you think you’re so clever and classless and free
Et tu te crois alors si intelligent, hors-classe et libre
But you’re still fuckin’ peasants as I can see
Mais tu es toujours un putain de paysan à ce que je vois
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
*
There’s room at the top they are telling you still
Ils ne cessent de te dire qu’il y a de la place en haut
But first you must learn how to smile as you kill
Mais tu dois d’abord apprendre à sourire en tuant
If you want to be like the folks on the hill
Si tu veux ressembler aux gens sur la colline
A working class hero is something to be
C’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
*
Yes, a working class hero is something to be
Oui, c’est quelque chose d’être un héros de la classe ouvrière
If you want to be a hero well just follow me
Si tu veux être un héros tu n’as qu’à me suivre
If you want to be a hero well just follow me
Si tu veux être un héros tu n’as qu’à me suivre
traduction : https://www.lacoccinelle.net/254129...
Source : http://www.liberation.fr/week-end/2...
C’est une image qui revient de tellement loin qu’elle semble comme fatiguée par la durée du voyage. C’est un visage ancestral surgi du noir et qui y retourne. Venu d’un brouillard ancien, d’une nébuleuse où s’enlaceraient en arabesques les fumées du XIXe siècle, l’arrogance des propriétaires d’usine, la suie et la sueur de la lutte des classes, la mémoire ouvrière, tous les espoirs qui furent permis, les utopies sociales et politiques, toutes les déconfitures révolutionnaires qui en découlèrent. Pour tout dire, une image germinale.
Car ce mineur du Pays de Galles, retourné récemment à l’extraction du charbon pour cause d’envolée du prix des matières premières, c’est Etienne Lantier personnifié, le protagoniste du roman de Zola, mais aussi bien le Working class hero, générique tel qu’il fut chanté par John Lennon. Que dit cette mélopée proprement extraordinaire ? « As soon as you’re born they make you feel small. By giving you no time instead of it all. Till the pain is so big you feel nothing at all. » Autrement dit : « A peine es-tu né qu’ils te font te sentir petit. En te prenant tout ton temps au lieu de te le laisser. Jusqu’à ce que la peine soit si grande que tu ne ressentes plus rien du tout. »
Cet ouvrier étrangement souriant (un fantôme ?) pourrait dès lors passer pour une revanche contre toute la peine du monde. Et incidemment comme une bonne paire de torgnoles à l’infernale Margareth Thatcher qui, dans les années 80, fit de la fermeture des mines galloises le cheval de bataille de son nouvel ordre social visant à mépriser les ouvriers et détruire leurs syndicats.
Belle gueule d’homme, ce parangon de détermination viril et moustachu nous fixe de ses yeux clairs, maquillés et rehaussés par le noir du charbon. Et l’on apprécie que sa façon vestimentaire affiche ce qu’Arletty appelait, parlant de Gabin, « un chic de métallo ». Une certaine élégance en effet dans le port des attributs de son travail : le casque, les lunettes de protection, la lampe frontale, le masque pour filtrer les poussières qui, autour du cou, lui fait comme un foulard de zazou. Cet homme réel est dès lors un personnage de fiction. Idéal d’aventurier romanesque échappé de Jules Vernes, entre Indes noires et Voyage au centre de la terre.
Mais comme dans tous les cas d’inflammation imaginaire, les rêves se bousculent et font des étincelles. Et voilà que reviennent en mémoire les images en noir et blanc de Qu’elle était verte ma vallée, le film de John Ford dont l’action, c’est incroyable, c’est idéal, se situait dans un petit village minier du Pays de Galles. Notre gaillard pourrait donc y figurer tel que, en compagnon de filon de Gwilym Morgan (Walter Pidgeon), en amant secret de la belle Angharad Morgan (Maureen O’Hara). Espérons seulement que l’aventure galloise qui recommence ne se conclura pas comme dans le film. Une maison vide, une vallée désertée.
Gérard Lefort
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