Communiqué d’Attac-France sur le squat de Cachan

mardi 22 août 2006.
 

Le bâtiment F de la cité universitaire de Cachan était occupé depuis Avril 2003 et rassemblait près de 1 000 personnes, hommes, femmes et enfants qui font l¹objet depuis Avril 2004 d¹une ordonnance d¹expulsion. Ces habitants sont d¹origines diverses : France, pays d¹Afrique en grande difficulté économique ou en guerre (Côte d¹Ivoire, Mali, Maghreb...). Le "squat" de Cachan est la conséquence locale et visible d¹un phénomène économique mondial qui fabrique des pauvres à grande échelle, y compris en France.

Parmi les anciens occupants du « squat » figurent :

- d¹anciens locataires du CROUS qui devaient être relogés et ne l¹ont pas été ;

- des travailleurs trop démunis pour se loger selon les conditions du marché ;

- des réfugiés, notamment en provenance de Côte d¹Ivoire, dont certains ont déjà déposé un dossier de demande d¹asile à l¹OFPRA ;

- des parents étrangers d¹enfants français ;

- des « sans papiers », dont certains seraient en situation d¹obtenir au moins une autorisation de séjour ;

- des mères de famille avec enfants en bas âge ;

- des enfants scolarisés depuis plusieurs années dans la région ;

- des malades qui ont besoin de se faire soigner.

L¹ancienne brutalité coloniale est remplacée par un système bien plus efficace pour accroître les flux financiers au bénéfice des firmes multinationales. Quelle que soit l¹action des gouvernements du Nord, dont les méthodes policières de Nicolas Sarkozy sont un exemple, comment empêcher que les « damnés de cet ordre économique mondial » viennent réclamer leur dû ?

A Cachan aujourd¹hui, Attac demande que soit mise en oeuvre une solution respectant la dignité humaine, dans l¹application du droit international, contre la « gestion » tyrannique du nouvel ordre économique mondial.

Nous demandons que s¹appliquent enfin les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l¹Homme des Nations Unies (1948) qui :

"[...] Garantit la liberté de mouvement et le droit de chercher asile dans un autre pays en cas de persécution dans le sien.

Affirme le droit au travail, à des conditions de travail équitable, [...] à une rémunération conforme à la dignité humain [...]

Garantit à la personne le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et celui de sa famille, notamment pour l¹alimentation, l¹habillement, le logement, les soins médicaux, le droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d¹invalidité, de vieillesse, et le droit à l¹éducation gratuite au moins pour l¹enseignement primaire (qui est obligatoire) et accorde une même protection sociale à tous les enfants, nés dans le mariage ou hors mariage."

Avec le Comité de soutien composé de personnalités, d¹élus, d¹associations, d¹organisations syndicales, politiques et de citoyens de Cachan, Attac s¹associe aux demandes des familles et de leurs délégués qui exigent du préfet et du gouvernement :

- La libération des expulsés interpellés,

- Le relogement décent et durable de tous les expulsés et dans l¹attente la réquisition de logements vacants.

- La régularisation des sans-papiers.

- Le respect de la scolarisation des enfants.

- Une table ronde d¹urgence avec le Préfet, et si nécessaire le gouvernement, les représentants des expulsés, les différentes composantes du Comité de soutien et les élus.

A l¹instant même les forces de police, avec une grande brutalité, ont > expulsés les derniers habitants du squat. Attac, qui avait un membre du > Conseil d¹administration sur place ainsi que plusieurs militants, > s¹associe > à la protestation contre cette violence inadmissible.


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