1) DES CRUCIFIX DANS DES ECOLES LAIQUES ESPAGNOLES
Des parents d’élèves espagnols non-croyants ont porté plainte contre la présence de crucifix dans les écoles publiques et un tribunal de Castille a exigé leur retrait dans un collège public de Valladolid. Le juge a estimé que la présence au mur de ce symbole constitue « un élément d’agression, d’atteinte aux droits et aux libertés », alors que la Constitution de 1978 stipule que l’Etat espagnol est « aconfessionnel ». Il faut donc un jugement pour cette simple exigence, ce qui laisse apparaître le poids que le clergé fait peser sur l’Espagne. Et pourtant le gouvernement Zapatero botte en touche par peur des réactions des curés ibériques, en faisant dire à sa ministre l’Education qu’il fallait laisser le choix aux établissements qui sont les mieux placés pour connaître la sensibilité religieuse des élèves. Ce qui soulève au-delà des Pyrénées une polémique dans laquelle le PSE est partie prenante.
Un crucifix en bois trône dans toutes les salles de classe, au-dessus du tableau noir et à côté d’une photo du couple royal, forte tradition religieuse et conséquence d’une tradition franquiste « national-catholique » très répandue dans l’école publique et bien sûr dans les écoles privées, subventionnées ou pas.
Cette organisation laïque de parents d’élèves, demande également l’élimination de « tout symbole religieux dans l’aire publique », tandis qu’en face, les grenouilles de bénitiers hurlent et parlent d’intolérance, comme le proclame un boss de l’épiscopat réactionnaire. Ce dernier est connu pour son opposition aux lois laïques de Zapatero : mariage homo, et arrêt du catéchisme à l’école. Il ira jusqu’à dire : « Le crucifix, omniprésent dans nos villages, appartient à l’histoire et à la culture espagnole et si l’on veut les retirer, autant détruire l’Espagne tout entière. » Toute la hiérarchie catholique le soutien surtout depuis que la chambre basse du parlement s’est opposée in extremis à l’installation d’une plaque commémorative d’une nonne canonisée en 2003 - sur proposition d’un député de droite, membre de l’Opus Dei. Et un de ses copains vient de créer un néologisme en parlant de christopobie. Ce n’est pourtant pas la première fois que cette question est remise sur le tapis et à chaque fois les autorités catholiques réussissent à contrer cette exigence portant bien naturelle. Pourtant, peu à peu l’Espagne se déchristianise et l’affichage de ses symboles est abandonnée. On comprend mieux les combats d’arrière-garde.(2)
Zapatero ne se gratte pourtant pas, par exemple il interdit que le Valle de Los Caidos (le mausolée de Franco, près de Madrid) continue d’être un lieu de culte au Caudillo.
En 2004, en devenant Premier ministre, Zapatero - et la majorité de ses ministres - avait pour la première fois juré sur la Constitution sans le faire au nom de la Bible. Nous attendons la cérémonie d’investiture d’Obama pour le voir jurer sur la Bible au nom de tous les Américains, juifs, athées ou musulmans.
En juin 2006, deux gardes civils ont demandé le retrait de toutes les garnisons des représentations de la Vierge du Pilar, la sainte patronne de la gendarmerie espagnole. Le verdict judiciaire est pour bientôt. Encore un recours à la justice.
En Italie bien sûr, c’est encore pire : le 15 août 2005, le pape avait prononcé une homélie dans laquelle il déclara qu’il était important que « Dieu soit grand parmi nous, dans la vie publique et dans la vie privée. Dans la vie publique, il est important que Dieu soit présent, par exemple, par le biais de la croix dans les bâtiments publics.
Heureusement que cela a disparu en France.....sauf en Alsace-Moselle (Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin) dans le système éducatif où la laïcité est pourtant quotidiennement bafouée sous prétexte d’accords nés sous Bismarck, franco-allemand archaïques et caduques qui devraient être abandonnées. L’essence de la loi Falloux est toujours en vigueur :
A/Dans l’enseignement primaire, l’« instruction religieuse » fait partie intégrante du programme, pendant une heure minimum par semaine, y compris dans l’enseignement public. Assurée à l’origine par les instituteurs selon leur religion, elle l’est désormais en majorité par des catéchistes laïcs et quelques prêtres, pasteurs ou rabbins. Les vacations (cumulables avec le traitement du clergé) sont rémunérées par l’éducation nationale.
B/Au collège et au lycée, le cours de religions doit être prévu dans l’emploi du temps ; il est assuré par des « professeurs de religion » agréés par les autorités religieuses. C’est pour titulariser certains d’entre eux qu’ont été organisés des "CAPES" spécifiques. Dès 1936 un système de dispenses avait été établi. Leur multiplication a érodé la fréquentation, et, aujourd’hui, une majorité des élèves concernés ne suivent pas cet enseignement. Mais il a fallu en 2001 rappeler que « l’obligation soit faite à tous les chefs d’établissement (directeurs d’écoles, principaux de collèges et proviseurs) d’avoir à informer clairement chaque année les parents quant à leur droit à la dispense de l’enseignement religieux »
Je serais curieux de voir un petit arabe avec l’accent du coin, réciter le Pater Noster.
Sous prétexte de liberté on impose sournoisement la tradition et on insinue une perverse petite graine de prosélytisme religieux. Et après cela les traditionalistes hurlent avec les loups lorsque les musulmanes entrent dans les écoles avec un voile. Cette position n’est valable que pour les tenants de la laïcité, qui a pour raison d’éviter ce genre de trucs comme en Espagne ou dans l’Est de la France. Heureusement les crucifix dans les écoles et autres lieux publics, comme les tribunaux ont été décrochés, sauf dans la salle d’audience du T.I de Saverne. Je ne voudrais pas jouer les pingres mais, lorsque je lis ce qui suit cela m’irrite un peu, surtout après mon post concernant les SDF. « « Alors que partout ailleurs un prêtre gagne à peine le SMIC grâce au denier du culte, un corbeau (pasteur ou rabin) de Strasbourg ou de Mulhouse palpe quelque 2500 euros net. Soit davantage qu’un prof agrégé après dix ans d’ancienneté (2300 euros). A cela il faut ajouter un logement de fonction et des frais de déplacement princiers. Quant aux évêques, c’est 4.307 euros qu’ils empochent chaque mois, auxquels il faut ajouter des "indemnités de représentation" et une voiture avec chauffeur. Au total, ce sont 2100 ecclésiastiques qui pompent 37 millions d’euros par an dans les caisses de l’Etat (en plus des exonérations fiscales et de l’entretien obligatoire des bâtiments religieux) » Edifiant non ? Ah ! Bien sûr il y a le régime spécial de la Sécu, auraient-ils peur de le voir disparaître avec l’eau du bain où se noie la laïcité ?
Encore une fois, je dis qu’il faut rester sur nos gardes, car avec les cathos militants au gouvernement et leur chef de bureau décidé en douceur de revenir sur notre loi de la laïcité, on ne sait jamais.
(1) Photo d’illustration. Où va la connerie humaine, entre-autre. « Ce crucifix en Italie a commencé à répandre un parfum qui a embaumé toute la maison. On ouvrit toutes les fenêtres pour voir d’où cela provenait. On découvrit alors qu’il émanait de la tête et des plaies du crucifix. Le lendemain, dans la même pièce, ce furent les mains et les pieds de la statuette en céramique de la Madone qui se mirent à répandre du parfum. Mais on remarqua aussitôt que le parfum de la statuette était légèrement différent de celui du crucifix : il était plus délicat » (Sic). En effet le Christ puait des pieds tandis que sa mère se parfumait avec N° 5. Vous remarquerez l’entrecuisse désespérément vide de la statue, qui est frappante de vérité, Un cadavre.
(2) Pour l’Eglise espagnole, la persistance de tels symboles est d’autant plus importante que son influence est en chute libre. En deux décennies, la pratique religieuse a baissé de 20 %, et l’immense majorité des jeunes disent n’avoir qu’un « très faible intérêt » pour la religion. Selon un sondage, publié début novembre par El País, 21 % des Espagnols se considèrent « assez ou très religieux », contre 47 % « pas ou peu religieux ».
par le site atheologie.hautetfort.com
2) Espagne : les crucifix chassés de l’école publique pour la 1ère fois Article de La Croix
Un juge a ordonné, pour la première fois en Espagne, à une école publique de retirer les crucifix ornant les murs des salles de classe, annoncent dimanche plusieurs journaux.
Un juge du tribunal administratif de Valladolid (nord), Alejandro Valentin a demandé à l’école publique Macias Picavea de Valladolid de "retirer les symboles religieux des salles de classe et espaces publics", selon la décision du magistrat, citée notamment par le journal conservateur ABC.
Le magistrat qui ainsi accède à la demande formulée dès 2005 par un parent d’élève et une association locale de défense de l’école laïque, s’appuie sur la constitution espagnole qui garantit la "liberté de religion et de culte" et assure le caractère "laïque et neutre" de l’Etat espagnol.
"La présence de ces symboles dans les zones (...) où des mineurs en pleine phase de formation reçoivent des cours, peut provoquer chez eux le sentiment que l’Etat est plus proche" de la religion catholique que d’autres confessions, argumente le juge.
C’est la première fois que la justice espagnole prend une telle décision, selon l’association plaignante, militante de la laïcité à l’école, citée par ABC.
Une affaire similaire avait éclaté à Jaén (sud) en 2006, mais cette fois le gouvernement régional (en charge des questions d’éducation) avait pris les devants et fait retirer les crucifix d’une école publique avant l’intervention de la justice, selon le journal.
Malgré la constitution espagnole de 1978 assurant du caractère aconfessionnel de l’Etat et de ses institutions, les symboles catholiques demeurent très présents en Espagne, 30 ans après la fin de dictature franquiste qui avait érigé le catholicisme au rang de religion d’Etat.
En particulier, tout nouveau chef de gouvernement doit jurer fidélité à la constitution devant un crucifix, lors de sa prestation de serment.
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