« Sur les alliances et refus d’un rapprochement avec le centre, Delanoë est parfait. Sur les réponses à la crise financière, Royal est très bien. Et Aubry est crédible sur le retour de la puissance publique et la redistribution des richesses... Je suis ouvert aux discussions. Mais je ne lâcherai rien." Benoît Hamon

jeudi 6 novembre 2008.
 

A la veille du vote des adhérents socialistes, estimez-vous pouvoir devancer vos concurrents ?

Benoît Hamon. La motion que je défends n’a pas le soutien de l’appareil, je le reconnais.

Malgré ce handicap, nous sommes encore en course parce que notre campagne a rencontré un écho dans tout le parti. Nous avons gagné la bataille de la crédibilité. Nous ne sommes donc pas des candidats aux postes de supplétifs, mais bel et bien à la direction du parti.

Vous êtes toujours candidat à la succession de François Hollande ?

Plus que jamais. La crise financière a pour conséquence de valider nos analyses. J’observe même que nous avons pollinisé le discours des socialistes avec nos propositions sur le retour de la puissance publique, la redistribution des richesses, la restriction au libre-échange…

« Marquer une rupture avec l’orientation de centre gauche »

Proche de Ségolène Royal, Vincent Peillon estime qu’« il n’est pas mature d’instrumentaliser la crise dans le congrès ».Vous sentez-vous visé ?

Non. Mais Ségolène Royal est bien celle qui apporte aujourd’hui les réponses le plus en décalage avec ce qu’elle écrivait avant la crise. Aujourd’hui, elle défend l’interdiction des licenciements boursiers. J’en suis heureux.

Bertrand Delanoë prêche l’autorité, Ségolène Royal le renouveau…

Mais quel candidat est pour l’indiscipline et le statu quo ? Les seuls qui ont fait le choix d’avoir un premier signataire de 40 ans, c’est nous. Quant à l’autorité, elle ne tombe pas du ciel. Elle se construit en proposant une offre politique qui entre en résonance avec la demande démocratique et sociale des victimes de la crise.

Etes-vous prêt à tisser des alliances pour constituer une majorité, et avec qui ?

Si la gauche veut gagner en 2012, le PS doit marquer une rupture avec l’orientation de centre gauche qu’il a suivie ces quinze dernières années. Il faut aussi changer celles et ceux qui ont incarné cette ligne mortifère. Aucune des motions issues de la majorité sortante n’aura à elle seule la force pour résoudre le problème du leadership. N’étant pas candidat à l’élection présidentielle de 2012, le rassemblement peut donc se faire autour de ma candidature au poste de premier secrétaire. Je suis ouvert aux discussions. Mais je ne lâcherai rien.

Mettez-vous Ségolène Royal, Martine Aubry et Bertrand Delanoë sur le même plan ?

Sur les alliances et refus d’un rapprochement avec le centre, Delanoë est parfait. Sur les réponses à la crise financière, Royal est très bien. Et Aubry est crédible sur le retour de la puissance publique et la redistribution des richesses. Je les écoute tous. Sans exception.


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