Plus de deux cents associations de défense des droits, syndicats, associations issues de l’immigration, associations de solidarité Nord/Sud, associations altermondialistes – dont Attac – et associations écologistes, de France et d’Europe, mais aussi d’Afrique et du reste du monde, appellent à une mobilisation de grande ampleur à Paris, les 17 et 18 octobre, pour une autre conception de l’immigration et un autre rapport entre l’Union européenne, l‘Afrique et le reste du monde avec le texte suivant :
Le pacte européen sur l’immigration et l’asile sera soumis au Conseil européen à Paris les 15 et 16 octobre, la deuxième conférence interministérielle euro-africaine « migration et développement » se tiendra les 20 et 21 octobre.
Préoccupés par le caractère essentiellement sécuritaire des politiques migratoires entraînant des milliers de morts et par les choix économiques mis en œuvre qui maintiennent le continent africain en marge du développement, nous organisons un sommet citoyen sur les migrations pour exiger un dialogue équitable qui assure le respect des droits des migrants.
La France entend proposer à ses homologues européens les accords de « gestion concertée des flux migratoires et de développement solidaire » comme modèle de négociation. Ces accords font la promotion d’une « immigration choisie », et visent à contraindre les pays du Sud à réadmettre leurs ressortissants expulsés, y compris ceux qui n’ont fait que transiter par ces pays. L’aide au développement est un moyen de pression sur les gouvernements du sud.
La politique mise en œuvre en ces temps de mondialisation est détestable : libre circulation des capitaux et des marchandises et entraves de plus en plus grandes à la circulation des personnes. Ses effets sont patents, une crise financière chronique qui accompagne et aggrave les crises : crise alimentaire de grande ampleur, inégalités croissantes dans le monde, destruction des agricultures du sud, industrialisation des agricultures du nord avec son cortège de désastres écologiques pour ce qui concerne le climat, la biodiversité, l’eau, l’énergie,…
La « concertation » entre États du Nord et du Sud bat son plein : modifications concertées des législations de l’Union européenne avec comme dernier avatar l’adoption de la directive « de la honte » par le Parlement européen le 18 juin dernier, de celles des pays européens, avec par exemple au moins une loi par an en France depuis 2002, et enfin de celles des pays du Sud avec par exemple le projet en cours de criminaliser en Algérie l’émigration irrégulière.
Il est grand temps que la question des migrations et du développement soit réellement pensée sous l’angle des intérêts mutuels : ceux des populations des pays d’origine, des pays de transit, des pays d’accueil et surtout ceux des migrants eux-mêmes. Nous voulons une autre Europe que l’Europe forteresse : des ponts pas des murs. Nous voulons un autre monde que celui de la soumission au capital.
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