On sait que la justice institutionnelle est facilement capable de s’associer aux idéologies les plus sectaires et aux religions les plus bornées. Mais décréter l’annulation d’un mariage pour cause de non-virginité tient franchement du déni de la loi républicaine, quoiqu’on pense de celle-ci. Quoi ? le divorce n’a-t-il remis aux oubliettes de l’histoire cette emphase biologique de la virginité ? Quoi, une femme ne pourrait plus épouser après avoir connu un homme ?
Car c’est bien la femme qui est ainsi visée, cette décision accumule les culpabilités sur la vie sexuelle des femmes. Car enfin, la guerre des sexes n’est pas une simple appellation féministe. Pratiquer le sexe pour une jeune fille, c’est souvent déjà contester les carcans parentaux dans une société qui ne tolère la pratique amoureuse des jeunes que cachés dans l’obscurité des caves ou dissimulés dans des toilettes sordides. Il faudrait ensuite se libérer des oppressions religieuses qui, toutes, réprimandent, blâment l’activité amoureuse. Et il faudrait en outre désormais que chaque jeune fille pense s’opposer à la loi dès que le besoin de caresses furtives se ferait sentir ? Vivons-nous vraiment dans un monde où l’amour féminin serait une pratique illégale selon la loi, ou du moins interdirait ensuite toute possibilité d’union amoureuse ? En admettant la non virginité comme cause d’annulation d’une union, les pontifes ont réussi à imposer un idéologie religieuse à la laïcité vantée des lois.
Qu’on ne s’y trompe pas. Nous sommes tous concernés. La sexualité libre entre adultes consentants est plus que jamais un combat essentiel. Un combat de l’amour contre les entraves du vieux monde....
De : Thierry Lodé & Voltairine de Seque
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