Des Anti-Lumières au pré-fascisme puis au libéralisme thatchérien

jeudi 27 octobre 2022.
 

Les Lumières, la révolution française, le courant républicain du 19è représentent des sources de la gauche et du socialisme.

Les Anti-Lumières, les opposants à la Révolution française représentent des sources de la droite, du pré-fascisme et du fascisme.

Il est très important de comprendre ces deux filiations historiques et culturelles.

1) Anti-Lumières, Droite pré-fasciste et fascisme contre la révolution française

Anti-Lumières, philosophes opposés à la Révolution française, droite pré-fasciste du 19ème et fascismes possèdent des points communs fondamentaux :

* Ils s’insurgent contre la "décadence" occasionnée en particulier par la Révolution française et refusent donc de voir un progrès dans l’histoire humaine.

* Ils s’opposent aux idéologies républicaines et démocratiques mises en avant par la révolution française : universalisme, droits de l’homme, souveraineté populaire, rôle social de l’Etat, importance de l’égalité et de l’émancipation juridique...

* Ils vénèrent la primitivité contre la civilisation, l’émotivité contre la Raison, la Tradition contre l’émancipation, la Révélation contre la science, le fait contre la pensée, le Moyen Age contre la modernité, le pessimisme théologique contre l’espérance humaniste, la force contre le contrat social, le fait accompli contre un droit international, le pouvoir paternel contre les droits des femmes et des enfants...

2) Edmund BURKE, opposant à la Révolution française et source du préfascisme

Durant les affreuses vingt dernières années du vingtième siècle, l’idéologie libérale plastronnait sans difficulté, bénéficiant d’innombrables facilités financières, médiatiques, politiques... Ainsi, elle fit d’Edmund Burke, principal opposant philosophique à la Révolution française, son aïeul idéologique. Peuchère ! Voilà un libéral bien réactionnaire qui regrette le temps où la personne du Roi et de la Reine relavait du divin et non de l’humain, qui regrette le temps où le meurtre d’un père (parricide) était plus grave que celui d’une mère, qui s’insurge contre le remplacement des rapports de dépendance personnels par la loi...

Voici son résumé du système politique mis en place en 1789 dans ses « Réflexions sur la révolution de France », 1790

Dans le nouvel ordre de choses, un Roi n’est qu’un homme comme un autre, et une Reine qu’une femme... Le régicide, le parricide, le sacrilège ne seront plus que des fictions superstitieuses propres à corrompre la jurisprudence en lui faisant perdre sa simplicité. Le meurtre d’un Roi, d’une Reine, d’un évêque, ou d’un père ne seront que des homicides simples...

D’après le système de cette philosophie barbare, qui n’a pu naître que dans des coeurs glacés et des esprits avilis, système aussi dénué de sagesse que de toute espèce de goût et d’élégance, les lois n’auront plus d’autres gardiens que la terreur qui leur est propre, et elles n’existeront que pour exercer les spéculations de ceux qui auront à les consulter pour leur vengeance, ou à les éluder pour leurs intérêts. On ne verra dans les bosquets de leurs académies, et dans les lointains de tous leurs points de vue que des potences. La chose publique est désormais dépouillée de toutes ses ressources pour engager l’affection. D’après les principes de cette philosophie mécanique, aucune de nos institutions ne peut jamais être personnifiée, si je puis m’exprimer ainsi, de manière à faire naître en nous l’amour, la vénération, l’admiration ou l’attachement.

2) Louis-Ambroise DE BONALD

Extrait de l’Essai analytique sur les lois naturelles de l’ordre social, ou Du pouvoir, du ministre et du sujet dans la société, 1800.

« Un homme qui n’a écrit et parlé que dans des circonstances remarquables, demandait en 1789 : qu’est-ce que le tiers ? expression qui désignait alors en France la personne du sujet. je demande aujourd’hui : qu’est-ce que le pouvoir et le ministère, appelés alors en France et encore aujourd’hui dans d’autres états royauté et noblesse ? et comme la question proposée par cet écrivain annonçait qu’une révolution allait commencer, la question que je traite annonce qu’une révolution va finir ; car le sujet commence toute révolution, et le pouvoir la termine [...]. »


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