En 1940, lors de l’invasion de la Grèce par le régime fasciste italien, les communistes grecs du KKE (Parti communiste grec) se trouvent en premières lignes sur le front. Aussi après la reddition du gouvernement en 1941 ils entreprennent d’organiser la résistance en fondant le 27 septembre le Front de Libération Nationale (Ελληνικός Λαϊκός Απελευθερωτικ, EAM) et son aile militaire l’Armée populaire de libération nationale (Ellinikos Laïkos Apeleftherotikos Stratos, ELAS). L’EAM-ELAS étend rapidement ses actions à travers le pays en formant des « comités populaires » et les maquis grecs se développent progressivement dans les régions montagneuses et les campagnes. Dans ces maquis des conseils et des tribunaux populaires démocratiques ont été établis. Et pour la première fois en Grèce, les femmes disposent de droits politiques.
En 1944, grâce à ce mouvement de résistance héroïque, 90% de la partie continentale de la Grèce est libérée. Mais le Royaume-Uni et le gouvernement en exil du roi Georges II commencent à craindre une prise de pouvoir des communistes en Grèce. Pour protéger les intérêts capitalistes de la Grande Bretagne en Grèce Winston Churchill cherche à freiner son avancée. Pour cela le pouvoir Britannique arme et renforce la « Ligue nationale républicaine grecque » (EDES), petite organisation résistante concurrente et violemment anti-communiste. Parallèlement des bataillons ultra-royalistes sont formés au sein de l’Armée grecque, tels que les régiments alpins, dans le but d’être utilisés contre le mouvement populaire.
En octobre 1944, aussitôt après la retraite des forces allemandes, Churchill exige le désarmement de l’ELAS et sa dissolution, quitte à favoriser les anciens collaborateurs avec l’occupant nazi. Une lutte armée s’engage à Athènes entre l’Armée populaire de libération nationale (ELAS) et l’armée britannique associée aux forces de sécurité collaboratrices. Pour écraser le mouvement populaire, 60 000 soldats (dont des combattants ayant collaboré avec les nazis) sont déployés à travers le pays pourchassant les résistants communistes jusqu’à l’accord de Varkiza en février 1945. Ce dernier instaure le cessez le feu contre la promesse d’un référendum sur la nature politique du régime et la tenue d’élection qui auront lieu le 31 mars 1946. Une histoire qui a appris aux Grecs à se méfier de tous ceux qui veulent imposer leur loi depuis le reste de l’Europe.
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