Colombie : le régime des narcotrafiquants Alvaro Uribe et Mario Uribe dévoilé et en difficulté (3 articles)

lundi 28 avril 2008.
 

1) La moitié des congressistes colombiens maintient des liens avec des groupes paramilitaires d’extrême droite

Depuis 2006 la Cour Suprême de Justice (CSJ) dirige une procédure sur les cas de parapolitique qui compromet 64 parlementaires, la majorité d’entre eux appartenant à la coalition pro-Uribe. Le chef paramilitaire Salvatore Mancuso, arrêté après sa supposée démobilisation, a assuré ce mercredi que plus de la moitié des congressistes colombiens maintient des liens avec des groupes irréguliers comme les Auto-défenses Unies de Colombie (AUC, extrème droite).

« La combinaison des connexions des auto-défenses et de la guérilla va largement dépasser 50 % du Congrès lié à ces phénomènes », a affirmé Mancuso au canal de télévision colombien RCN.

L’ex chef paramilitaire a indiqué que « 35 % des élus au Congrès ont été choisis dans des zones où étaient présentes les Auto-défenses (Unies de Colombie, extrême droite). Toutes ces personnes qui voulaient faire de la politique dans la région devaient venir et se concerter avec les représentants politiques que nous avions là », a-t-il dit.

« Nous, les auto-défenses, dans des alliances avec cette population, avions la capacité de choisir les congressistes qui représenteraient réellement les intérêts de la population qui sont les mêmes intérêts que les auto-défenses », a t-il expliqué.

L’affirmation de Salvatore Mancuso se produit après l’arrestation, pour ses supposés liens avec les paramilitaires, de Mario Uribe Escobar, ex président du Congrès de Colombie et cousin du président, Álvaro Uribe Vélez, et suite au fait que l’Ambassade du Costa Rica ait rejeté sa demande d’asile en considérant qu’elle ne devait pas être attribuée à un politicien poursuivi.

Depuis l’année 2006, la Cour Suprême de Justice (CSJ) mène une enquête sur les cas de parapolitique qui compromettent 64 parlementaires, la majorité d’entre d’eux appartenant à la coalition pro-Uribe.

Mancuso a été le chef suprême des AUC, une organisation d’extrême droite accusée de la disparition de plus de 15 000 colombiens, enterrés dans 3 000 fosses communes, et les principaux coupables des déplacements d’environ quatre millions de personnes suite au conflit, auxquels ils ont volé quelque six millions d’hectares de terres.

Ce groupement paramilitaire d’extrême droite s’est hypothétiquement dissous vers le milieu de l’année 2006, selon le gouvernement colombien, dans un processus de paix de trois ans et demi qui a impliqué le désarmement de plus de 31 000 paramilitaires...

TeleSUR


2) Colombie, le narcorégime s’effrite. Mario Uribe Escobar emprisonné

La cour suprême vient d’inculper MARIO URIBE ESCOBAR cousin germain et soutien du président pour complicité avec les paramilitaires. Cette arrestation est la plus spectaculaire d’une longue série puisque ce ne sont pas moins de 63 parlementaires Uribistes qui ont déjà subi le même sort soit comme complices ou inspirateurs de massacres ou de déplacements de paysans suivis de l’appropriation de leurs terres. MARIO URIBE ESCOBAR a tenté de fuir en se réfugiant à l’ambassade du Costa-Rica mais l’ampleur des manifestations populaires devant la dite ambassade l’a convaincu de se soumettre à la justice de son pays.

Cette dégradation très rapide du régime a incité ALAJANDRO FAN un militant du PARTI COMMUNISTE COLOMBIEN CLANDESTIN (PCCC) à lancer sur un site Internet des FARC-EP un appel au passage à l’action. Précisons qu’il existe en Colombie deux partis communistes : un PARTI COMMUNISTE légal et un parti clandestin (PCCC) qui est la branche urbaine des FARC.

Le développement du PCCC fait partie de la stratégie de renversement du pouvoir « narcoparauribiste », le soulèvement urbain étant à un élément nécessaire voire indispensable de l’ultime offensive contre le régime en place.

L’appel à l’action est intitulé C’est l’heure, c’est l’heure !

Le voici :

Un juge de la Cour suprême a ordonné l’arrestation, sans possibilité de libération sous caution, pour relations avec les paramilitaires de MARIO URIBE ESCOBAR cousin germain et soutien du chef « narcopara » ALVARO URIBE VELES et ancien Président du Congrès * MARIO URIBE est inculpé d’association de malfaiteurs. Au cours de l’instruction des preuves ont été établies de réunions entre MARIO URIBE et le chef paramilitaire aujourd’hui démobilisé SALVATORE MANCUSO pour l’achat de terres.

La situation de la narcoparapolitique se dégrade de plus en plus et ce régime mafieux narco et illégitime est instable.

La semaine dernière il a été annoncé que des instructions ont été ouvertes pour relations avec les paramilitaires contre la Présidente du Congrès : NANCY PATRICIA GUTTERIEZ et contre l’ancien président de l’assemblée nationale CARLOS GARCIA

Déjà plus de 63 parlementaires sont détenus ou mis en examen pour liens avec les paramilitaires, complices ou inspirateurs de massacres de spoliations de terres Combien de temps cela va-t-il encore durer ? Bien qu’un autre chef des « paracomafiosis »le Ministre de l’Intérieur et de la Justice ait qualifié d’anodins les emprisonnements de parlementaires proches d’Uribe

L’heure est maintenant venue de nous réveiller, de sortir du silence et d’exiger la démission du véritable chef « paraco » le président illégitime et illégal qui s’est emparé du Palais de NARINO et de lancer le mouvement de l’assaut.

*A l’image de la Constitution des Etats-Unis le pouvoir législatif est exercé en Colombie par un Congrès composé d’un Sénat (105 sénateurs) et d’une Chambre des représentants (166 élus)

* Le cousin MARIO a joué un rôle décisif dans la réélection d(ALVARO en 2002. Ce message signé par un militant du PCCC a été publié cette semaine sur un site Internet des FARC.

La publication sous un pseudonyme - clandestinité oblige - d’un tel appel peut être interprétée comme le signe d’un débat en cours au sein des FARC- PCCC pour savoir si le régime URIBE est aujourd’hui capable de résister à une offensive politico-militaire d’envergure ou suffisamment affaibli pour que l’assaut soit victorieux.

La réponse à cette question redoutable et d’une évidente importance historique appartient aux guérillas et aux militants colombiens.

Elle est également posée à Washington où le Congrès tarde, malgré les pressions réitérées de BUSH, à ratifier le traité de libre échange avec la Colombie conscient qu’il est que les jours du « narcopara « URIBE sont comptés et que l’image des Etats-Unis en Amérique Latine ne peut que souffrir d’une relation trop étroite avec le régime désormais et sans conteste le plus sinistre du Continent.

Il est exclu d’y répondre à leur place à la fois pour une raison de principe : l’orientation de la lutte appartient à ceux qui la conduisent et pour une raison pratique : le degré de pourrissement et de faiblesse du régime URIBE, malgré ses puissants appuis étasuniens et israéliens, ne peut être correctement mesuré que par ceux qui dans tout le pays et dans tous les secteurs d’activité se sont organisés et luttent pour son renversement

COMAGUER


3) Le président colombien Alvaro Uribe, seigneur des ombres et du narcotrafic

La Colombienne Virginia Vallejo est une femme hors du commun. Née en 1949, d’une remarquable beauté, elle a été présentatrice de télévision, mannequin, actrice et reporter. En juillet 2006, un avion de la DEA (Drug Enforcement Administration) est allé la chercher dans son pays pour qu’elle témoigne aux Etats-Unis au procès des frères Rodriguez Orejuela. Elle était aussi un témoin clé dans l’assassinat d’un candidat présidentiel et le massacre du Palais de Justice.

Plus célèbre pour sa vie amoureuse que pour ses qualités professionnelles, Virginia a été une vraie diva. Courtisée par des hommes de pouvoir et d’argent, elle tomba profondément amoureuse en 1982 d’un autre personnage singulier : le narcotraficant Pablo Escobar, chef du cartel de Medellín. Celui-ci fut son amant pendant plus de cinq ans.

Dans la tièdeur de l’intimité, la présentatrice de télé eut connaissance de la vie et des oeuvres de son chef de groupe bien aimé. Et elle y découvrit aussi l’activité de nombre de ses amis, hommes politiques importants compris.

Pablo Escobar mort, elle garda le silence pendant 20 ans. Jusqu’à ce qu’en 2007, elle publie Amando a Pablo, un livre qui fait scandale, non en raison des aventures sentimentales qu’elle y narre, mais parce qu’il présente une radiographie des liens entre drogue et politique en Colombie.

Exilée à Miami, elle déclara l’an dernier au journal El País que "l’état narco rêvé par Escobar en Colombie est plus actuel que jamais". D’après elle, "les narcotraficants prospèrent en Colombie non qu’ils soient des génies, mais parce que les présidents qui se sont succédés étaient des tocards.

Virginia Vallejo assure que Pablo Escobar idolâtrait Alvaro Uribe. A l’époque où le président actuel était directeur de l’Aéronautique Civile, il octroya des dizaines d’autorisation pour des pistes d’atterrissage et des centaines de permis d’avion et d’hélicoptère, ce qui offrit une base à l’infrastructure du narcotrafic. "Pablo avait l’habitude de dire - déclare-t-elle au journal espagnol - : si ce garçon ne nous était pas tombé du ciel, il aurait fallu aller à Miami à la nage pour y porter la drogue aux gringos."

Elle a reconnu auprès de l’agence de presse espagnole EFE que Carlos Holguin, ministre de la justice, est une tête de pont des narcotraficants du cartel de Cali dans le gouvernement colombien, et que le conseiller présidentiel José Obdulio est cousin de Pablo Escobar.

Les témoignages de la diva sur le président colombien rejoignent les conclusions d’un bon nombre d’enquêtes. Quelques années plus tôt, en 1987, le journaliste Fabio Castillo avait publié : Los jinetes de la cocaína (Les Cavaliers de la Cocaïne). Dans ce livre, il établit comment, lorsqu’Uribe était maire de Medellín en 1982, il inaugura un programme de logements bon marché de Pablo Escobar.

En mars 2002, le journaliste Al Giordano signa dans Narco News un reportage intitulé : "La subida de Uribe desde Medellín : el precursor del narcoestado" (L’Ascension d’Uribe depuis Medellín : le précurseur de l’état narco"). Entre autres révélations, Giordano y montrait un document signé du chef de la DEA Donnie R. Marshall, le 3 août 2001, qui faisait part de la capture de plusieurs avions chargés de produits permettant la production de cocaïne. Ces avions qui avaient pour destination Medellín se chargeaient du transport pour l’entreprise G.M.P. Productos Químicos. Les 50 tonnes de précurseur chimique aurait permis de fabriquer 500 tonnes d’hydroclorate de cocaïne, dont la valeur à la vente dans la rue aurait été de 15 millards de dollars. Cette entreprise appartient à Pedro Juan Moreno Villa qui a été chef de la campagne présidentielle, ex-secrétaire de gouvernement, et, pendant longtemps, main droite d’Alvaro Uribe.

En 2004, la revue Newsweek a publié un rapport du Département de la Défense des Etats-Unis qui met Alvaro Uribe à la 82ème place dans une liste de 104 personnages liés au commerce de la cocaïne en Colombie. Selon ce document, le président actuel « a travaillé pour le cartel de Medellín et est aussi ami proche de Pablo Escobar ».

Les journalistes Joseph Contreras et Fernando Garavito ont publié en 2002 Biografía no autorizada de Alvaro Uribe, el señor de las sombras (Biographie non autorisée d’Alvaro Uribe, le seigneur des ombres), une enquête détaillée de la trame secrète du pouvoir derrière le pouvoir du président colombien. L’enquête conte avec un grand luxe de détails les relations d’Uribe avec le narcotrafic. La parution du livre obligea Fernando Garavito à s’exiler.

Pourquoi est-ce que les Etat-Unis ne font rien contre lui malgré les preuves multiples des liens du président colombien avec le trafic de cocaïne ? Tout simplement parce qu’il est le principal et le plus fidèle allié de l’administration Bush dans la région.

Ce n’est pas le cas de toute la classe politique américaine. En 2007, Al Gore, aujourd’hui prix Nobel, refusa de participer à une conférence sur l’environnement qui se tenait à Miami pour ne pas s’asseoir à côté d’Alvaro Uribe en raison des liens du président avec les groupes paramilitaires.

Le « seigneurs des ombres » est aussi le meilleur ami, en Amérique du sud, de Felipe Calderón, le président du Mexique. Malgré les constantes déclarations de Los Pinos (la résidence présidentielle mexicaine) sur la guerre sans pitié contre le narcotrafic, la politique colombienne de « sécurité démocratique » est donnée comme exemple à suivre à l’administration du président Calderón. C’est pourquoi la chancellerie mexicaine n’a exprimé aucune protestation lors de l’assassinat de quatre jeunes en Equateur par l’armée colombienne. Une honte.

NAVARRO Luis Hernandez

Traduction Nathalie Privat pour le Grand Soir


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