1) Israël doit malheureusement être caractérisé comme un Etat totalitaire vis à vis des Palestiniens
A nouveau, avions et tanks israéliens sèment la terreur sur des territoires palestiniens qui ont tant souffert depuis 60 ans. Depuis 60 ans, la plupart des pas vers la paix effectués par les Palestiniens ont reçu pour réponse une escalade militaire israélienne. C’est à nouveau le cas.
Le document initié par les prisonniers palestiniens dont le charismatique Marwan Barghouti puis globalement validé par le Fatah et le Hamas représentait un pas important pour un peuple privé de l’essentiel de ses terres depuis 60 ans et auquel la communauté internationale n’a apporté ni compensation, ni sécurité.
La libération du caporal israélien Gilat Shalit n’est évidemment qu’un prétexte futile. Du 20 mai au 21 juin 2006, l’aviation israélienne a tué sans nuance et sans raison 22 civils palestiniens dont 7 enfants. La plupart des familles subit la misère depuis le blocus économique décidé par la communauté internationale. Dans un tel contexte, il ne peut exister de trêve totale.
Tout se passe depuis 60 ans comme si en fait, l’Etat d’Israel s’était fondé sur la négation de l’existence du peuple palestinien et qu’en conséquence, son pire danger c’étaient des propositions de paix palestiniennes comme l’accord récemment signé par le Fath et le Hamas.
Comment comprendre autrement le fait qu’Israel vienne d’arrêter 64 élus du suffrage universel palestinien dont 8 ministres au moment où l’Egypte et le Hamas s’engageaient sur le sort du caporal ?
Dans ces conditions, nous ne pouvons que faire notre l’analyse de Walid Awad, porte-parole de la présidence pâlestinienne : "Il n’existe pas la moindre chance pour l’instant qu’il y ait un nouveau gouvernement. Nous étions parvenus à un consensus avec le Hamas. Israel a détruit le pouvoir et la crédibilité de Mahmoud Abbas. L’objectif stratégique d’Israel avec son opération militaire c’est de détruire l’autorité palestinienne parce que le gouvernement israélien ne veut pas de partenaire palestinien"
2) Un collégien palestinien de Cisjordanie abattu froidement par des soldats israéliens... pour passer le temps (16 janvier 2013)
Des témoins oculaires ont rapporté qu’un écolier palestinien a été tué par des tirs israéliens près de la barrière de séparation de la Rive Gauche [du reste du territoire habité par les Palestiniens] après qu’il ait réagi à des insultes proférées par des soldats au moyen de hauts-parleurs.
Ces témoignages contredisent une déclaration de l’armée israélienne affirmant qu’un garçon de 16 ans, Samir Awad, avait été abattu après avoir pratiqué une ouverture dans la clôture de défense et essayé de s’infiltrer en Israél. Un porte-parole des "Forces de défense" israéliennes a déclaré que "les tirs étaient intervenus selon les règles de la guerre, ce qui inclut de tirer pour tuer en réponse à de tels incidents".
Ces allégations ont été réfutées par la famille de Samir, ses professeurs et ses camarades de classe, qui ont expliqué... les soldats israéliens utilisaient des haut-parleurs pour provoquer les élèves du collège de Boudrous, situé à moins de deux-cents mètres de cette clôture.
Ils criaient : "Allez, chiens, venez jusqu’à la clôture", a rapporté au Daily Telegraph un enfant de dix ans, Khaled Shaheen. "Ils nous appelaient aussi ’fils de putes’, et disaient que nos mères étaient ’des chiennes’ et ’des adultères’. Ils criaient [déjà] avec leurs haut-parleurs avant que Samir ne quitte sa classe"...
Alors qu’il tentait de se diriger vers l’école, il a été intercepté par deux autres soldats qui s’étaient dissimulés dans une tranchée creusée par les Jordaniens lors de la Guerre des 6 Jours.
"Alors que ses amis s’enfuyaient, Samir vit son chemin coupé, et fut contraint de se rabattre en courant vers la clôture. C’est alors qu’on lui tira dessus", ont déclaré des témoins.
L’incident [ :-\ ] s’est produit jeudi peu avant 10 heures du matin, alors que l’adolescent venait de terminer la première partie d’un examen de sciences. La Ligue des Droits humains israélienne, B’tselem, a déclaré que les soldats avaient appelé une ambulance, mais n’ont apparemment pas prodigué de soins à l’adolescent. Ils ont quitté les lieux lorsque les villageois, avec Jibril, le frère de Samir, sont arrivés et ont évacué ce dernier.
Selon sa famille, l’adolescent est mort jeudi après avoir été atteint par trois fois. Il avait été touché dans le dos, alors qu’il fuyait les troupes israéliennes dans le village de Boudrous. Les médecins de l’hôpital de Ramallah, où il a été déclaré décédé, ont précisé qu’il avait reçu des balles dans le cou, la jambe et le torse.
La [triste] notoriété du village avait commencé après qu’il eût été le premier de la Rive Gauche à organiser des manifestations de protestation contre la clôture, aussi dans l’espoir que son trajet en serait peut-être changé. La famille Awad a dit avoir perdu cinq acres [env. deux hectares] de terre lors de cette implantation, et que quatre des frères de Samir avaient [à ce moment-là] été blessés dans des heurts avec des soldats israéliens.
3) Comment meurent des enfants sous occupation israélienne (témoignage d’un journaliste du New York Tribune, Christopher Hedges
Ça recommence. Le camp attend, comme s’il retenait son souffle. Et puis, dans l’atmosphère étouffante, une voix désincarnée crépite dans un haut-parleur.
"Allez, les clébards"[2] mugit la voix en arabe. "Où sont tous ces clébards de Khan Younis ? [3] Allez ! Allez !".
Je me lève. Je sors de la tente. Le torrent d’invectives continue : "Fils de putes !", "Fils de putains !", "Le c.n de vos mères !".
Les garçons se précipitent par petits groupes à travers le relief des dunes jusqu’à la clôture électrique qui sépare le camp de la colonie juive. Il lancent des pierres sur les Jeeps blindées portant des hauts-parleurs et stationnées au sommet de l’une des dunes. Trois ambulances sont alignées sur la route qui les longent, anticipant ce qui va se passer.
Une grenade explose. Les garçons, dont la plupart n’ont pas plus de dix ou onze ans, s’éparpillent, courant maladroitement dans le sable lourd. Ils descendent se mettre hors de vue derrière un ban de sable en face de moi. On n’entend aucune détonation. Les soldats tirent avec des silencieux. Les balles de fusils M-16 rebondissent et atteignent les corps menus des enfants. Plus tard, à l’hôpital, je verrai les dégâts causés : les ventres ouverts, les trous béants dans les membres et les torses.
A cet endroit, hier les Israéliens ont abattu huit jeunes gens, dont six n’avaient pas dix-huit ans. L’un d’entre-eux en avait douze. Cette après-midi, ils ont tué un garçonnet de onze ans, Ali Murad, et en ont grièvement blessé quatre autres, dont trois de moins de dix-huit ans. [Bien sûr] Des enfants ont été tués dans d’autres conflits. J’ai relaté comment des escadrons de la mort les abattait au Salvador et au Guatémala, comment des mères et des enfants avaient été alignés et massacrés en Algérie, comment des "snipers" serbes prenaient des enfants dans leur ligne de mire et les regardaient s’écrouler sur un trottoir de Sarajévo - mais je n’avais jamais vu des soldats attirer des enfants dans un piège comme des souris et les tuer par jeu [pour le sport].
Note : On sait que dans la religion musulmane, comparer un homme à un chien est une des plus graves injures qui puisse lui être faite. On le sait très bien chez l’occupant, bien entendu. Quant aux insultes relatives au corps de la mère...
4) Rapport 2012 d’Amnesty International concernant les territoires occupés par Israël en Cisjordanie
Les autorités israéliennes maintenaient ... les restrictions à la liberté de mouvement des Palestiniens dans les territoires occupés. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, les autorités continuaient d’ériger le mur/barrière, dont le tracé se situait en grande partie sur des terres palestiniennes. L’expansion des colonies se poursuivait, en violation du droit international. Les autorités israéliennes ont démoli des habitations palestiniennes et d’autres infrastructures en Cisjordanie, ainsi que des logements de Palestiniens de nationalité israélienne, notamment dans des villages « non reconnus » du Néguev. L’armée israélienne a régulièrement fait une utilisation excessive de la force, y compris meurtrière, contre des manifestants en Cisjordanie et contre des civils dans les zones s’étendant le long des frontières de la bande de Gaza. Les forces armées israéliennes ont tué 55 civils palestiniens, dont 11 enfants, dans les territoires occupés. Les violences commises par des colons contre des Palestiniens en Cisjordanie se sont multipliées ; trois Palestiniens ont été tués par des colons israéliens. Les soldats et les colons israéliens responsables d’atteintes aux droits fondamentaux de Palestiniens bénéficiaient généralement de l’impunité. Les autorités n’ont mené aucune enquête indépendante sur les crimes de guerre qui auraient été commis par les forces israéliennes lors de l’opération Plomb durci en 2008-2009. Plusieurs milliers de Palestiniens ont été arrêtés par les autorités israéliennes ; 307 au moins étaient maintenus en détention administrative sans inculpation ni jugement ; d’autres ont été condamnés à des peines d’emprisonnement à l’issue de procès devant des tribunaux militaires. Plus de 4 200 Palestiniens étaient incarcérés dans les prisons israéliennes à la fin de l’année. De nouvelles informations ont fait état d’actes de torture et de mauvais traitements infligés aux détenus.
Contexte
Les efforts de la communauté internationale pour relancer les négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne ont échoué. Israël s’est opposé à la demande d’adhésion de l’Autorité palestinienne comme membre à part entière des Nations unies. Le pays a gelé temporairement le transfert des recettes fiscales qu’il doit reverser à l’Autorité palestinienne après l’admission de la Palestine en tant qu’État membre de l’UNESCO...
Restrictions en Cisjordanie
Plus de 500 postes de contrôle et barrages de l’armée israélienne continuaient d’empêcher les Palestiniens de se rendre librement sur leur lieu de travail, dans leur établissement scolaire ou dans les hôpitaux de Cisjordanie. Israël continuait d’ériger un mur/barrière long de 700 kilomètres, dont le tracé se situait en grande partie en Cisjordanie sur des terres palestiniennes et qui empêchait des milliers de paysans palestiniens d’accéder à leurs terres agricoles ou aux points d’approvisionnement en eau. Les Palestiniens de Cisjordanie qui détenaient un permis d’entrée à Jérusalem ne pouvaient y accéder que par quatre des 16 postes de contrôle du mur/barrière.
Les Palestiniens n’étaient pas autorisés à accéder aux zones proches des colonies israéliennes, installées et maintenues en violation du droit international. L’expansion des colonies s’est poursuivie. Le nombre de colons en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, dépassait 500 000 à la fin de l’année.
Les restrictions à la liberté de mouvement obligeaient quelque 200 000 habitants palestiniens de 70 villages à faire des détours deux à cinq fois plus longs que la route directe pour rejoindre la ville la plus proche, ce qui entravait l’accès aux services de base.
Droits en matière de logement – expulsions forcées
Les autorités israéliennes ne délivraient généralement pas de permis de construire aux Palestiniens de Jérusalem-Est ni à ceux vivant dans la zone C de Cisjordanie – où Israël contrôlait toujours entièrement l’aménagement et l’occupation des sols –, ce qui portait atteinte à leur droit à un logement convenable. Les autorités israéliennes ont multiplié les démolitions d’habitations palestiniennes et d’autres structures qui avaient été érigées sans autorisation en Cisjordanie ; plus de 620 constructions ont été détruites au cours de l’année. Près de 1 100 Palestiniens ont été déplacés après la démolition de leur maison, soit 80 % de plus qu’en 2010 ; plus de 4 200 autres ont subi les effets de la démolition de 170 abris pour animaux et de 46 citernes de collecte d’eau de pluie. Les Bédouins et les bergers étaient particulièrement touchés ; certains d’entre eux, confrontés aux démolitions répétées de leurs habitations, aux violences exercées par des colons et à des restrictions draconiennes à leur liberté de mouvement, risquaient d’être déplacés de manière permanente. •En juin, les forces israéliennes ont détruit à plusieurs reprises des constructions à Hadidiya, un hameau bédouin situé dans le nord de la vallée du Jourdain ; 33 structures ont été démolies et plusieurs familles se sont retrouvées sans abri. Un appel devant la Haute cour de justice a débouché sur une injonction temporaire empêchant l’application d’avis de démolition émis en novembre.
Les autorités ont également multiplié les démolitions d’habitations palestiniennes en Israël, tout particulièrement dans les villages « non reconnus », où toute construction est interdite. En septembre, le gouvernement a approuvé un projet de réglementation des constructions bédouines « illégales » dans le sud du Néguev. S’il était mis en œuvre, il pourrait entraîner l’expulsion forcée de milliers de citoyens palestiniens d’Israël.
•Des cabanes et d’autres structures ont été démolies au moins 20 fois au cours de l’année à Al Araqib, un village « non reconnu » dans la région du Néguev qui avait déjà été détruit à plusieurs reprises en 2010. En juillet, les autorités israéliennes ont intenté une procédure contre les villageois, leur réclamant 1,8 million de shekels (environ 500 000 dollars des États-Unis) à titre de remboursement du coût des démolitions et expulsions répétées.
Utilisation excessive de la force
Les forces israéliennes ont utilisé une force excessive, notamment des tirs à balles réelles, contre des manifestants palestiniens en Cisjordanie et des protestataires aux frontières syrienne et libanaise, ainsi que pour faire respecter la « zone d’exclusion » à l’intérieur de la bande de Gaza et le long de la côte. Elles ont tué 55 civils palestiniens, dont 11 enfants, dans les territoires occupés. Vingt-deux d’entre eux, dont neuf enfants, ont été tués par des tirs des forces de sécurité israéliennes dans les « zones interdites » terrestres et maritimes de Gaza. L’armée a mené, dans certains cas, des enquêtes internes ; celles-ci n’ont toutefois été ni indépendantes ni transparentes.
•Quelque 35 personnes auraient été tuées et des centaines d’autres blessées lorsque des soldats israéliens ont ouvert le feu sur des milliers de réfugiés palestiniens et d’autres personnes qui protestaient, le 15 mai et le 5 juin, à la frontière entre le Liban et Israël et à celle de la Syrie avec le Golan occupé par Israël. Des manifestants ont jeté des pierres et certains ont franchi la frontière sur les hauteurs du Golan, mais ils n’étaient pas armés et ne semblaient pas représenter une menace directe pour la vie des soldats. Israël a contesté le nombre de victimes et les circonstances de leur mort.
•Les soldats israéliens ont eu régulièrement recours à une force excessive contre les Palestiniens qui manifestaient contre la construction du mur/barrière ou contre l’expansion des colonies dans le village de Nabi Saleh, en Cisjordanie. Atteint au visage par une grenade lacrymogène tirée à faible distance (en violation des règlements militaires) après qu’il eut jeté une pierre en direction d’une jeep de l’armée, Mustafa Tamimi, 28 ans, a succombé à ses blessures le 9 décembre.
Impunité
En janvier, la commission Turkel a conclu que les forces israéliennes n’avaient pas violé le droit international humanitaire en arraisonnant, en mai 2010, une flottille d’aide humanitaire en route pour Gaza. L’opération s’était soldée par la mort de neuf ressortissants turcs. Cette commission israélienne n’a toutefois fourni aucune explication sur les circonstances de la mort de ces neuf personnes.
Les autorités n’avaient toujours pas mené d’enquêtes indépendantes et crédibles sur les crimes de guerre et les éventuels crimes contre l’humanité qui auraient été commis par les forces israéliennes pendant l’opération Plomb durci, menée en 2008-2009, au cours de laquelle plusieurs centaines de civils palestiniens ont été tués. La police militaire continuait toutefois de mener des investigations sur certains faits.
Les membres des forces de sécurité et les colons israéliens accusés d’atteintes aux droits fondamentaux des Palestiniens n’étaient le plus souvent pas amenés à rendre compte de leurs actes. Les autorités israéliennes ouvraient généralement des enquêtes, mais celles-ci ne débouchaient que rarement sur des poursuites. L’ONG israélienne Yesh Din a fait savoir que près de 90 % des enquêtes officielles sur des actes de violence imputés aux colons qu’elle avait recensés depuis 2005 avaient été classées sans suite, apparemment faute d’investigations sérieuses ; cette même source a précisé que seules 3,5 % des plaintes adressées entre 2000 et 2010 aux autorités militaires israéliennes par des Palestiniens pour des violations de leurs droits par des soldats israéliens avaient abouti à une inculpation.
Détention sans jugement
Au moins 307 Palestiniens des territoires occupés étaient maintenus en détention sans inculpation ni jugement, en vertu d’ordres de détention administrative renouvelables qui étaient émis sur la base de preuves secrètes n’étant pas communiquées au détenu ni à son avocat. Trois femmes maintenues en détention administrative faisaient partie des Palestiniens remis en liberté en échange de la libération de Gilad Shalit par le Hamas.
•L’universitaire et écrivain Ahmad Qatamesh a été arrêté en avril et placé en détention en vertu d’un ordre de détention administrative d’une durée de six mois, qui a été renouvelé en septembre ; il était toujours détenu à la fin de l’année. Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion.
Conditions de détention – privation du droit de visite
Les prisonniers palestiniens originaires de Gaza et détenus en Israël étaient toujours privés des visites de leur famille, les autorités israéliennes interdisant aux habitants de Gaza de se rendre en Israël depuis juin 2007. Plus de 200 prisonniers originaires de Gaza ont été libérés dans le courant de l’année, mais 440 environ étaient toujours incarcérés dans des prisons israéliennes à la fin de 2011. Les autorités israéliennes refusaient souvent, pour des raisons de « sécurité » non précisées, de délivrer des permis de visite aux proches des prisonniers originaires de Cisjordanie.
Procès inéquitables
Cette année encore, des Palestiniens des territoires occupés ont été déférés devant des tribunaux militaires ; ils étaient généralement interrogés en l’absence d’un avocat dans la période précédant leur procès. Le 27 septembre, l’ordonnance militaire n° 1676 a porté de 16 à 18 ans l’âge de la majorité pour les Palestiniens déférés devant des tribunaux militaires israéliens. Auparavant, les adolescents de 16 et 17 ans étaient jugés par ces tribunaux de la même façon que des adultes. La nouvelle ordonnance ne prévoyait pas que les enfants détenus bénéficient de l’assistance d’un avocat pendant leur interrogatoire ni que les mineurs de plus de 16 ans soient séparés des adultes en détention.
Torture et autres mauvais traitements
De nouvelles informations ont fait état d’actes de torture et de mauvais traitements, infligés y compris à des enfants. Parmi les méthodes le plus souvent signalées figuraient les passages à tabac, les menaces contre le détenu ou ses proches, la privation de sommeil et le maintien prolongé dans des positions douloureuses. Des « aveux » qui auraient été obtenus sous la contrainte étaient retenus à titre de preuve par les tribunaux militaires israéliens.
•Islam Dar Ayyoub, 14 ans, a été arrêté chez lui, dans le village de Nabi Saleh (Cisjordanie), le 23 janvier vers 2 heures du matin. Menotté et les yeux bandés, il a été emmené dans une jeep de l’armée au poste de police de la colonie de Ma’ale Adumim, via la colonie de Halamish. Il a été interrogé pendant plusieurs heures en l’absence d’un avocat et n’a pas été autorisé à se reposer ni à manger ni à se rendre aux toilettes. Les informations obtenues au cours de son interrogatoire ont été utilisées pour mettre en cause Bassem Tamimi, l’organisateur du mouvement de protestation de Nabi Saleh (voir ci-après).
•En février, Dirar Abu Sisi, un ingénieur originaire de Gaza, a été renvoyé contre son gré d’Ukraine en Israël. Il a été incarcéré dans la prison de Shikma, non loin d’Ashkelon, où il a été privé de contact avec un avocat pendant 25 jours. Il a été accusé en avril d’avoir travaillé à l’amélioration des roquettes utilisées par la branche militaire du Hamas. Les autorités israéliennes ont déclaré qu’il avait reconnu les faits, mais ses avocats ont affirmé que ses « aveux » avaient été obtenus sous la torture. Il était toujours détenu, apparemment à l’isolement, à la fin de l’année.
Liberté d’expression et d’association
La Knesset (Parlement israélien) a adopté des lois qui restreignaient la liberté d’expression et d’association. Une de ces lois érigeait en infraction pénale le fait d’appeler au boycott de personnes ou d’institutions israéliennes en Israël ou dans les colonies israéliennes de Cisjordanie. Une autre pénalisait la commémoration par des institutions ou des municipalités de la Nakba (« catastrophe »), un terme utilisé par les Palestiniens pour décrire leur expropriation en 1948. La Knesset a également débattu d’un projet de loi visant à restreindre, voire à empêcher, le financement par des gouvernements étrangers d’organisations israéliennes de défense des droits humains, en particulier celles qui ont fourni des informations à la mission d’établissement des faits des Nations unies sur le conflit de Gaza ; ce texte n’avait pas été adopté à la fin de l’année.
Cette année encore, des militants palestiniens de Cisjordanie qui avaient organisé des manifestations, dont certaines étaient non violentes, contre le mur/barrière et les colonies israéliennes illégales ont été arrêtés et déférés devant des tribunaux militaires israéliens.
Quatorze journalistes palestiniens au moins ont été arrêtés ; deux d’entre eux ont été placés en détention administrative.
•En janvier, une cour d’appel militaire a alourdi la peine d’Abdallah Abu Rahma, un militant non violent qui manifestait contre le mur/barrière dans le village de Bilin, la portant de 12 à 16 mois d’emprisonnement. Cet homme avait été reconnu coupable d’incitation à la violence et d’organisation de manifestations illégales, sur la base de déclarations faites par des enfants sous la contrainte. Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion. Il a été remis en liberté en mars après avoir purgé la totalité de sa peine.
•Bassem Tamimi, militant de longue date et détracteur non violent de la politique israélienne, a été arrêté le 24 mars et inculpé par la suite pour avoir organisé des manifestations dans le village de Nabi Saleh. Il se trouvait toujours en détention à la fin de l’année, son procès devant un tribunal militaire n’étant pas terminé. Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion.
5) Colonies israéliennes : un rapport de l’ONU demande le retrait des colons
Un rapport d’experts indépendants commandé par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies demande l’arrêt immédiat des colonisations dans les Territoires palestiniens et le retrait progressif de tous les colons. Selon ce rapport rendu public jeudi 31 janvier à Genève, "un nombre important de droits de l’Homme des Palestiniens sont violés de manières et de façons diverses en raison de l’existence de ces colonies de peuplement". "Conformément à l’article 49 de la quatrième Convention de Genève, Israël doit cesser toute activité de peuplement dans les colonies et ce sans conditions préalables. Il doit immédiatement commencer un processus de retrait de tous les colons des Territoires occupés", souligne le rapport dans ses recommandations.
Le document sera soumis le 18 mars aux 47 États membres permanents du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Celui-ci avait mandaté "une mission internationale indépendante d’établissement des faits" pour étudier les effets des colonies de peuplement dans les Territoires palestiniens. La mission est constituée de troix experts, la Française Christine Chanet, la Pakistanaise Asma Jahangir et la Botswanaise Unity Dow.
Situation illégale
La mission appelle "tous les États membres" des Nations unies à assumer leurs obligations et responsabilités au regard des lois internationales dans leurs relations avec un État "violant les normes péremptoires des lois internationales", spécifiquement en "ne reconnaissant pas une situation illégale résultant des violations israéliennes".
Israël boycotte depuis mars 2012 les réunions du Conseil des droits de l’Homme suite au mandat donné par le Conseil à cette mission. Il ne s’est pas présenté mardi pour l’examen périodique de la situation des droits de l’Homme en Israël, devenant le premier État à boycotter ce processus régulier des Nations unies.
Le rapport indique que "les colonies de peuplement sont établies et développées pour le bénéfice exclusif des Israéliens juifs. Les colonies de peuplement sont maintenues et développées à travers un système de ségrégation total entre les colons israéliens et la population habitant dans les Territoires occupés". "Ce système de ségrégation est soutenu et facilité par un contrôle militaire et de maintien de sécurité stricts au détriment des droits du peuple palestinien", ajoute le rapport.
Israël a réagi à ce rapport jeudi, jugeant qu’il était "biaisé" et "sapait les efforts pour trouver une solution au conflit". "Des mesures contre-productives telles que ce rapport ne feront que saper les efforts pour trouver une solution durable au conflit israélo-palestinien", a affirmé dans un communiqué le ministère israélien des Affaires étrangères.
FRANCE 24 avec dépêches
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