Présidentielle américaine : la « Kamalamania », un tournant dans la campagne des démocrates ?

mardi 6 août 2024.
 

Alors que les démocrates doivent valider l’investiture de l’actuelle vice-présidente des États-Unis, les derniers sondages donnent Kamala Harris et Donald Trump au coude à coude. Rattrapant l’important retard du camp présidentiel, la successeure de Joe Biden peut compter sur le soutien des syndicalistes de l’automobile et profiter des propos racistes de son rival milliardaire réactionnaire.

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Plusieurs milliers de délégués – élus locaux, militants ou salariés du monde associatif – ont commencé à voter en ligne jeudi 1er août pour officialiser la candidature de Kamala Harris. Si l’actuelle vice-présidente des États-Unis est assurée d’être investie par le parti démocrate, la désignation formelle de la candidate qui fera face à Donald Trump en novembre prochain permettra de tuer dans l’œuf d’éventuelles guerres intestines faisant suite au retrait de Joe Biden.

Dès que l’actuel président américain a annoncé qu’il ne briguerait pas de second mandat, le « narratif » autour de la campagne électorale a changé. D’un Trump survivant à une tentative d’assassinat quasiment assuré de devenir le prochain président des États-Unis face à un vieux monsieur incapable de convaincre, la question est devenue : « Harris peut-elle l’emporter ? ».

Une semaine plus tard, les cartes sont définitivement rebattues. Les sondages annoncent maintenant Kamala Harris et Donald Trump au coude à coude, certains prédisant même la victoire de la démocrate, comme celui de Race to the WH, ou de The Hill, qui imagine un scénario dans lequel Robert Francis Kennedy Jr. serait candidat indépendant.

Polémique et soutiens

« Je ne savais pas qu’elle était noire jusqu’à il y a quelques années, lorsqu’elle est devenue noire et maintenant elle veut être connue comme noire. Donc je ne sais pas, est-elle indienne ou noire ? » Cette déclaration, prononcée par Donald Trump lors d’un entretien accordé à l’Association nationale des journalistes noirs à Chicago, a, légitimement, suscité une vive polémique. Le candidat républicain accuse ainsi Kamala Harris de se livrer à des calculs électoralistes pour rallier à sa cause les communautés afro-américaines des États-Unis. « L’audace de M. Trump, un homme blanc, remettant en question l’appartenance réelle d’une femme noire à l’Amérique noire était particulièrement incendiaire », fustige le New York Times.

Kamala Harris, née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, a balayé le « manque de respect » de Donald Trump, assurant simplement que les États-Unis « méritaient mieux ». Si le milliardaire réactionnaire a l’habitude d’attaquer l’identité de ses rivaux et de tenter d’utiliser la « race » pour opposer les électeurs américains, cette sortie ne jouera probablement pas en sa faveur.

Les trumpistes les plus convaincus ont déjà repris cette rhétorique mettant en doute l’identité de Kamala Harris et ses volontés électoralistes, mais bon nombre de citoyens américains ont été choqués par ces propos racistes, et pourraient bien apporter leur soutien à la candidate démocrate.

Dans le même temps, le syndicat américain des ouvriers de l’industrie automobile (UAW) a annoncé mercredi 31 juillet apporter son soutien à Kamala Harris. « Nous sommes à la croisée des chemins. Nous pouvons soit réélire un milliardaire dont les idées sont contraires à tout ce pour quoi notre syndicat lutte, ou nous pouvons élire Kamala Harris qui sera à nos côtés dans la guerre contre la cupidité des entreprises », a déclaré le président de l’UAW, Shawn Fain, dans un communiqué. Si la victoire démocrate est loin d’être assurée, l’issue du scrutin présidentiel de novembre prochain n’a jamais été aussi incertaine.


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